FORNŮSKOVÁ Alena DESCRIPTIF DU PROJET
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LES GÈNES DE L’IMMUNITÉ INNÉE ET LEUR IMPORTANCE POUR
L’EPIDEMIOLOGIE MOLECULAIRE DES MALADIES EMERGENTES
1) Les gènes immunitaires et la coévolution hôte-pathogène
L’adaptation des pathogènes à leurs hôtes, et la réponse adaptative des hôtes à leur
pathogènes, détermine fortement leurs trajectoires évolutives respectives. La plupart des
interactions entre les pathogènes et leurs hôtes résultent ainsi d’une longue coévolution où le
système immunitaire joue un rôle prépondérant. On distingue généralement deux grandes
voies immunitaires chez les vertébrés, l’immunité acquise qui développe une réaction ciblée
pour un pathogène particulier (ex. le Complexe Majeur d’Histocompatibilité, CMH) et
l’immunité innée qui met en place une réaction générique à un ensemble de pathogènes (ex.
les Toll-Like Receptor, TLR). Cette dernière est un élément clés pour la reconnaissance
immédiate des pathogènes. La plupart des espèces de mammifères ont entre dix et 15 types
de TLRs (par exemple, on trouve 12 TLRs fonctionnels chez la souris). Les TLRs
reconnaissent des molécules qui sont constamment associées aux pathogènes et que ceux-ci
ne peuvent pas facilement modifier au cours de l’évolution. Il s’agit des Pathogen-Associated
Molecular Patterns (PAMPs) qui sont essentiels à la biologie du pathogène (ex. les
lipopolysaccharides de la paroi des bactéries, les protéines comme la flagelline des flagelles
bactériens, l’ARN double brin des virus etc.). Chaque TLR est associé avec différents PAMPs.
Par exemple le TLR4, qui est le récepteur le plus étudié de tous les TLRs, reconnaît des
lipopolysaccharides (LPS) des bactéries gram-négatives. Les études récentes chez les
animaux domestiques, de laboratoire et chez l’homme ont constaté des associations entre le
polymorphisme des TLRs et une résistance ou une susceptibilité élevée pour certaines
maladies (ex. la légionellose chez l’homme). En revanche les études concernant le
polymorphisme des TLRs chez populations sauvages sont presque inexistantes.
2) Objectifs du doctorat
Pendant mon stage doctoral en France, je voudrais orienter mes recherches vers l’étude des
populations sauvages de rongeurs qui sont des réservoirs importants de zoonoses. Ces
recherches seront entreprises dans le cadre de deux projets en cours au Centre de Biologie
pour la Gestion des Populations (CBGP).
Le premier projet intitulé « Ecologie des communautés rongeurs - pathogènes en Asie du
Sud-Est: effets des changements de biodiversité et implications pour l’écologie de la
santé » (CERoPath, ANR Biodiversité) s’intéresse aux conséquences des changements
environnementaux sur l’évolution des communautés de rongeurs, de leurs parasites et de
leurs pathogènes en Asie du Sud-Est. Les espèces les plus étudiées dans ce projet sont des
espèces sauvages proches des rongeurs de laboratoire (genres Rattus et Mus) pour lesquelles
nous disposons d’importantes ressources génomiques (séquençage complet du rat et de la
souris de laboratoire) qui faciliteront beaucoup les mises au point méthodologiques. Dans le
cadre de CERoPath, des informations sur les rongeurs, les pathogènes et d’autres gènes
intervenants dans l'immunité (MHC et intégrines) sont déjà disponibles. Leur confrontation
sera importante pour comprendre l’évolution des TLRs. J’étudierai le polymorphisme de