Synthèse bibliographique
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INTRODUCTION
L’Algérie se situe, à l’instar des pays Africains touchés par le stress hydrique, dans la catégorie
des pays les plus pauvres en matière de potentialités hydriques, soit en dessous du seuil théorique
de rareté.
La problématique de l’eau est indissociable du développement durable dans la mesure où l’eau
doit permettre de répondre aux besoins des générations actuelles sans hypothéquer, la capacité des
générations futures à satisfaire les leurs. Pour parvenir à une sécurité alimentaire satisfaisante.
Il faudrait disposer entre 15 et 20 milliards de m3/an d’eau, en réservant 70% à l'agriculture. C'est
un défi immense lorsqu'on sait qu'on mobilise à peine au plus 5 milliards de m3 d'eau par an. La
pression exercée sur ces ressources ne cesse de s’amplifier sous les effets conjugués de la
croissance démographique et des politiques appliquées vis-à-vis des activités consommatrices
d’eau.
Vu que l’Ouest Algérien, connaît depuis les dernières décennies une diminution non négligeable
de la ressource en eau aussi bien superficielle que souterraine, l’étude de l’impact de la variabilité
des ressources en eau est devenue impérativement indispensable pour le développement socio-
économique de notre pays.
1.1 L'état du climat actuel et le rôle de l'effet de serre
Définition du climat
Le climat ou le terme signifie « inclinaison » résulte de la superposition des types de temps
caractéristiques d’une région plus ou moins étendue suivant que l’on considère les climats zonaux,
généraux ou régionaux. Le premier type de climat concerne une bande de latitude et dépend
principalement de l’inclinaison du rayonnement solaire au sommet de l’atmosphère. Le climat
méditerranéen appartient à la catégorie les climats régionaux qui couvrent des domaines atteignant
plusieurs millions de kilomètres carrés de superficie.
L'effet de serre
L’effet de serre est au premier rang des facteurs environnementaux susceptibles d’entraîner un
changement notable du climat méditerranéen au cours des prochaines décennies. Il est avant tout
un phénomène naturel grâce auquel la température moyenne à la surface du globe est voisine de
15°C, alors qu’elle serait de près de -18°C si il n’y avait pas d’atmosphère.
La moindre variation des teneurs atmosphériques en gaz à effet de serre, bien qu'en faible
quantité (1%) peut affecter le climat de façon significative (Le Treut et al., 2000).
La variabilité climatique actuelle intègre une composante anthropique qui se surimpose à la
variabilité naturelle du climat. Le Groupement Intergouvernemental d'Experts du Changement
Climatique rapportent que le réchauffement mondial et son origine anthropique sont des faits
avérés (Houghton et al., 2001).
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1.1.2. Le climat et le temps :
Le climat et le temps sont deux notions distinctes. Le temps, c'est l'état de l'atmosphère fini par
les éléments météorologiques: la température, les précipitations, l'humidité, et l'ensoleillement.
Le climat, c'est l'ensemble des phénomènes météorologiques observés dans le passé et qu'on
s'attend d'observer encore sur une longue période.
Le climat a une influence sur tous les êtres vivants. Il gère le cycle biologique des plantes et des
animaux, influe sur leur croissance et leur vitalité, est un des principaux facteurs qui déterminent
leur répartition autour de la planète.
1.1.3. Le Changement climatique
Les données climatiques relevées dans la région du Maghreb durant le 20ème siècle indiquent un
réchauffement durant ce siècle estimé à plus de 1°C.
Par son appartenance géographique à la zone aride et semi-aride, l’Algérie est soumise à des
conditions physiques et hydroclimatiques défavorables, accentuées par des périodes de sécheresses
chroniques.
Les avis des auteurs qui décrivent les changements climatiques divergent. Selon certains, il se
produit des variations dues à l’intervention humaine alors que pour d’autres, le climat varie d’une
façon naturelle sous l’influence de différents facteurs climatiques.
Aujourd’hui, on observe que l’action humaine (industrialisation, déforestation, etc….) contribue
négativement et de façon significative aux changements climatiques.
1.1.4. La variabilité climatique :
Elle est représentée par les déviations des valeurs des évènements observés par rapport à leur
valeur moyenne pour l’état climatique contemporain.
1.2. Le système climatique :
1.2.1 Évolution du climat mondial
En 2000, Treut et al ont mis en évidence la méthode des scénarios afin de simuler l’évolution du
climat mondial. Cette méthode consiste en une intégration sur une longue période (jusqu'à un
siècle) du modèle MCG en faisant des hypothèses sur l'évolution de l'atmosphère comme un
accroissement de la teneur en CO2 atmosphérique de 1% par an par exemple. Ce scénario dit de
contrôle, simule le climat actuel.
L'importance du changement climatique est définit comme l'écart entre le climat actuel simulé et
le climat futur simulé sous l'hypothèse particulière de modification de l'atmosphère.
Synthèse bibliographique
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L'évolution du climat sur le dernier siècle témoigne d'une augmentation des températures de
0.6°C au cours du 20ème siècle [Houghton et al., 2001]. Ce réchauffement n'a pas été uniforme
ni dans le temps ni dans l'espace [Moisselin et al., 2002].
Cependant, cet accroissement ne serait pas homogène, l'élévation des températures semblerait
plus marquée sur les zones de hautes latitudes, sur les continents et sur la saison estivale
[Houghton et al., 2001].
La modification du régime pluviométrique serait liée à l'élévation de la température qui intensifie
l'évaporation des océans contribuant ainsi à accroître les précipitations mondiales annuelles.
1.2.3 Évolution de climat régional : Algérie et la Mina
La localisation précise des évènements météorologiques demeure encore impossible à l'heure
actuelle en raison de la complexité du système associée à l'incertitude des modèles de simulation
climatique.
Plusieurs résultats ont déjà été acquis, afin de décrire l'évolution climatique locale. Il n'y ait pas
d'abaissement marqué de la ressource mais des avantages modestes et inégaux avec quelques
fragilisations locales sur le territoire.
L'analyse de longues séries homogénéisées des températures moyennes a révélé un accroissement
de 0.7 à 1°C sur le siècle dernier. Le réchauffement serait plus marqué au Sud. L'influence
maritime de la Méditerranée contribuerait à un réchauffement plus prononcé.
Les pays du Sud seraient favorisés par une augmentation des précipitations contrairement à
d'autres menacées de sécheresses persistantes. Cette hétérogénéité se remarque à l'échelle même
du territoire Algérien
Le climat Algérien tendrait à évoluer dans deux directions selon les régions considérées : au
Nord, l'accroissement des précipitations favoriserait une humidification du climat, au Sud, les
faibles augmentations du régime pluviométrique et des températures plus élevées intensifieraient
les épisodes de sécheresse estivale.
L'ensemble des modèles s'accordent à prévoir une augmentation en fréquence et en intensité des
évènements extrêmes (inondation, sécheresse, forte chaleur, vents élevés, etc). Les
observations actuelles ne confirment pas ces changements. Certains auteurs ne cessent
d'argumenter sur un dérèglement du climat.
Toutes les études qui ont portées sur le changement climatique ont conclu à un réchauffement de
la planète, ils ne sont pas exempts d'incertitude mais permettent de mettre en évidence la réalité
des risques liés aux modifications du climat : une accentuation des contrastes climatiques entre
les saisons et des disparités régionales plus marquées.
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1.3 Le changement climatique et la ressource en eau :
L'ensemble des études menées sur le changement climatique et ses conséquences suivent
parfaitement la même règle mais à chaque étape des méthodologies différentes ont été
développées :
- Proposition d’ébauches de température et ou de précipitations d'évolution du climat basés sur
des observations,
- Analyse de la réponse de l'hydrosystèmes aux nouvelles conditions climatiques qui lui ont été
appliquées,
L'approche la plus simple consiste à utiliser des scénariosmodèle tels qu'un accroissement
constant des températures ou des précipitations. Les échelles de résolution spatiale ne sont pas
adaptées à celle des bassins versants étudiés, plusieurs approches sont envisagées pour
désagréger les données aux pas de temps et aux échelles des hydrosystèmes.
D'autres méthodes sont appuyées sur l'analyse statistique de données observées (température,
précipitations, ….etc.) permettant ainsi de mettre en évidence l'évolution actuelle du climat et
dans quelles proportions, ou d'éventuels points de ruptures (Mahe et al, 2000; Paturel et al,
1997). Ces tendances permettent de suggérer l'évolution du climat dans l'hypothèse d'une
continuité des processus engagés.
1.3.1. Les caractéristiques naturelles
Le territoire algérien s’étend sur 2,4 millions de km². Du Nord au Sud, on trouve trois ensembles
très contrastés, différents par leur relief et leur morphologie. Tout d’abord, la chaîne du Tell et le
littoral, puis la chaîne de l’Atlas qui longe les Hautes Plaines plus au Sud, enfin, le désert
saharien qui s’étend au-delà du massif de l’Atlas. C’est cette disposition du relief qui, avec les
conditions climatiques, détermine le potentiel agricole et les ressources en eau du pays.
La majeure partie du pays (87%) est un désert les précipitations sont quasi nulles, mais qui
recèle d’importantes ressources fossiles d’eaux souterraines. La partie Nord du pays est
caractérisée par son climat méditerranéen ; elle dispose de ressources en eau renouvelables, tant
pour les eaux de surfaces que pour les nappes phréatiques. Les 90% des eaux de surface sont
situées dans la région du Tell qui couvre environ 7% du territoire. Le pays est également
caractérisé par une forte disparité entre l’Est et l’Ouest. La région Ouest est bien dotée en plaines
mais est peu arrosée. La partie Est du pays est une zone montagneuse coulent les principaux
Oueds.
Le climat de l’Algérie connu pour sa grande diversité spatiale et sa grande variabilité
interannuelle se distingue par :
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une variabilité spatiale et temporelle marquée. S’il pleut uniquement 350 mm en
moyenne dans la région Ouest, cette moyenne peut dépasser les 1000 mm à l’Est et
atteindre, certaines années, les 2000 mm sur les reliefs élevés.
une pluviométrie qui décroît rapidement vers le Sud. A la lisière du Sahara, la moyenne
devient inférieure à 100 mm.
Une concentration des précipitations en un nombre réduit de mois durant l’année (de décembre à
avril représentant les 5 mois les plus productifs).
1.3.2. Les ressource en eau
Le pays est divisé en cinq (05) bassins hydrographiques regroupant les 17 bassins versant. Les
ressources en eau ne sont pas réparties équitablement, que ce soit au niveau de leur répartition
géographique, de leur quantité ou de leur nature (eaux de surface ou souterraines).
1.3.3-Les eaux souterraines en Algérie du Nord
L’Algérie de Nord est dominée par une géomorphologie des reliefs à fortes pentes. Elle est
associée à une lithologie essentiellement argilo-marneuse, qui donne des séries imperméables, et
accentue l’érosion. Ces caractéristiques entraînent que le Nord d’Algérie est très défavorisé en
matière d’eaux souterraines. Pratiquement, seules les grandes plaines alluviales plio-quaternaires
en sont pourvues Soummam, Mitidja, Sébaou, Annaba, Mascara, Oran, Tlemcen et les petites
vallées qui entaillent l’Atlas Tellien. La puissance des horizons aquifères dépasse rarement les 60
mètres d’épaisseur. Par ailleurs, du fait de l’imperméabilité des sols, la réalimentation naturelle
des aquifères est très faible.
En conséquence, les réserves en eaux souterraines sont en quantité limitée.
1.3.4. Les potentialités globales en eau
Les potentialités globales en eau sont évaluées à 19.4 milliards de m3/an.
Les ressources en eau souterraine contenues dans les nappes du Nord du pays (ressources
renouvelables) sont estimées à prés de 2 Milliards de m3/an. Les ressources superficielles y sont
estimées à 12 milliards de m3/an.
1.4. Problématique de l’eau liée au changement climatique :
1.4.1. Les impacts sur les écoulements de surface
La sécheresse intense et persistante, observée en Algérie durant les 30 dernières années et
caractérisée par un déficit pluviométrique évalué à 30% (50% durant l‘année l’année 2001-
2002), a eu un impact négatif sur les régimes d’écoulement des cours d’eau, entraînant des
conséquences graves sur l’ensemble des activités socio-économiques du pays.
1.4.2. Évolution de la ressource
1 / 9 100%
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