
Une méthode de conception spécifique pour le VCO
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L’intérêt de cette approximation réside dans la simplicité des équations qui en
découlent. En effet, les fameuses lois de Kirchhoff, la loi d’Ohm ainsi que les concepts
d’impédance peuvent s’appliquer. Il existe ensuite des techniques d’optimisation puissantes et
efficaces, dont certaines seront rappelées au II.2.1. La compréhension même du circuit est
plus intuitive, l’influence des multiples paramètres de conception est la plus naturelle.
L’inconvénient majeur de cette méthode est intimement lié à sa clef de voûte :
l’approximation des régimes quasi-stationnaires. Dans les gammes de fréquence de la bande
V (de 50 à 75 GHz), la longueur d’onde dans le silicium est de l’ordre de quelques
millimètres. Le comportement électrique ne peut plus se décrire par les lois citées
précédemment. Il faut nécessairement utiliser les lois de l’électromagnétisme pour pouvoir
prédire et optimiser la conception. Une description plus fine ouvre également le champ à des
astuces de circuiterie que notre approche classique ignore intrinsèquement. Nous en verrons
des exemples concrets par la suite.
II.1.2. Le flot millimétrique
II.1.2.1. Notions de base en millimétrique
Nous nous attachons ici à résumer les notions fondamentales bien connues dans le
monde des concepteurs de circuits en micro-onde. Commençons tout d’abord par mettre en
évidence la nécessité de revenir à une description électromagnétique des circuits. Nous avons
décrit au paragraphe II.1.1 le flot de conception en considérant qu’en tout point du circuit, le
courant et la tension étaient connus précisément. En d’autres termes, on a représenté le
courant comme un flux de particules chargées qui se conserve dans le réseau
d’interconnexions.
En électronique, la difficulté réside dans le fait que les particules potentiellement
déplacées sont chargées électriquement. Elles induisent donc un champ électrique par leur
présence et un champ magnétique par leur déplacement. Ce flux de particules se décrit donc
avant tout comme une onde électromagnétique se propageant à travers une ligne de
transmission. Ce caractère ondulatoire est d’autant plus perceptible que la fréquence
augmente. On introduit généralement la notion de longueur d’onde qui dépend de la
géométrie du conducteur, du milieu de propagation et surtout de la fréquence du signal
électrique. Dans l’air, 0=c/f, avec c la vitesse de propagation de la lumière. À 60GHz, on a
donc 0=5mm. Ce qui signifie que la phase de l’onde effectue une rotation complète de 360°
tous les 5mm. Pour des lignes de transmission sur silicium de constante diélectrique r=11.9,