agriculture de subsistance, un groupe restreint mais efficace d'agriculteurs adopte des conduites
culturales moderne et pratiquent des cultures de grande valeur commerciale.
Le changement climatique représente un risque pour l'économie marocaine et creuserait l'écart
entre l'agriculture de subsistance et l'agriculture commerciale. Les températures du Maroc ont
progressé de 0,16°C par décennie depuis les années 60. De nouvelles hausses sont prévues qui
devraient dépasser les augmentations mondiales moyennes des températures. Les précipitations
ont déjà diminué, reculant de 30 % depuis 1970. Le Rapport sur le développement mondial
(2010) place le Maroc parmi les pays qui, à l'échelle de la planète, souffriront le plus des impacts
négatifs du changement climatique sur les rendements agricoles. Les variations de la
pluviométrie se sont déjà répercutées sévèrement sur l'économie marocaine. Les petits
exploitants sont particulièrement vulnérables au changement climatique. Les producteurs de
cultures commerciales peuvent disposer de savoir-faire techniques et de ressources financières
leur permettant de faire face aux problèmes liés aux nouvelles conditions climatiques, tandis que
l'agriculture de subsistance n'a aucun moyen de les atténuer.
Le Plan Maroc Vert (PMV) est une stratégie gouvernementale ambitieuse qui veut faire de
l'agriculture un moteur de croissance économique équitable. Lancé en 2008, le PMV se fixe
comme objectif de doubler la valeur ajoutée agricole en une décennie. Il repose sur deux Piliers
et sur une série d'interventions transversales. Le Pilier I veut appuyer les exploitants pratiquant
une agriculture de marché et promouvoir leur intégration dans l'économie mondiale. Le Pilier II
vise les exploitations agricoles de subsistance et leur intégration au marché national. Il s'agit de
combattre le dualisme du secteur agricole marocain en mettant en place un environnement dont
les petits exploitants des zones marginales puissent tirer profit. Pour rapprocher les petits
exploitants des agriculteurs à orientation commerciale, près de 550 projets Pilier II devraient
être mis en œuvre dans l'ensemble du pays d'ici à 2020, pour un investissement total d'environ
2,37 milliards de dollars EU.
Les avantages que les petits agriculteurs tireront des projets Pilier II pourront être maximisés et
seront plus durables si l'adaptation au changement climatique est intégrée dans le PMV. Le
changement climatique risque de compromettre les avancées offertes par le PMV en augmentant
la probabilité de récoltes faibles ou nulles dans les zones marginales. Ce sont les petits
exploitants qui seront les plus touchés, ceux dont les ressources et les emplois dépendent
essentiellement d'une agriculture pluviale utilisant peu d'intrants. Dans la mesure où les chocs
climatiques vont devenir plus intenses et/ou plus fréquents, le changement climatique risque de
limiter les impacts sociaux positifs des projets Pilier II. A cet effets, il existe des technologies et
des pratiques qui améliorent à court terme la production agricole et renforcent la résilience au
changement climatique. Cependant, la lenteur des transferts des connaissances résultant de la
recherche aux agriculteurs, la faiblesse des niveaux de formation scolaire et les ressources
financières limitées des petits exploitants entravent l'adoption des adaptations au changement
climatique.
Le Projet d’intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert
(PICCPMV) renforcera les capacités des acteurs concernés dans l’intégration des adaptations au
changement climatique dans des projets d'agriculture dans cinq régions du Maroc. Il permettra de
renforcer les capacités du personnel d'organismes publics et privés chargés de la planification et