Au début des années 1990, un moment important a été ma collaboration aux séminaires organisés
à Laval par Philippe Lavenu, auxquels participait Jean Phaure. C'est dans ce cadre que j'ai commencé à
approfondir ma réflexion sur la cyclologie traditionnelle, qui est devenue une de mes préoccupations
principales, même si jusqu'à présent je n'ai pas encore produit grand chose dans ce domaine. Toujours
avec Philippe Lavenu, j'ai animé en 1994 un séminaire au château de Bellignies dans l'Avesnois. Un
autre grand moment a été le colloque que j'ai organisé au printemps 2002 au château de Rambures,
réunissant – fait exceptionnel - à la fois des médiévistes et des astrologues, colloque dont le thème
était « L'Astrologie hier et aujourd'hui ».
En 2001, j'avais rencontré l'équipe d'Univers-site, fondé par Fanchon Pradalier. Cela fut aussi
l'occasion pour moi de trouver un milieu astrologique stimulant, et qui me permettait de présenter des
travaux très régulièrement, puisque, d’une part, j’avais à commenter l’actualité mondiale dans divers
articles et que, par ailleurs, je préparais des cours de haut niveau ayant pour objet à la fois des
éléments théoriques fondamentaux et des exemples d’application pratique en astrologie mondiale –
chose unique alors, et qui le demeure encore à ma connaissance. C'est d'ailleurs dans ce cadre que j'ai
fait la connaissance de Paul Bernard, auteur d’un livre très original sur les Blasons astrologiques, qui
est devenu un grand ami et avec qui je travaille depuis plus de six ans. Malheureusement celle belle
entreprise d’Univers-site a tourné court du fait de l'intrusion d'un nouvel esprit marqué par la
théosophie, et assez vite tout le monde s'est retiré. C'est dommage, car l'idée était excellente et serait
peut-être à reprendre un jour ou l'autre... Mais la vie astrologique en France ne le permet peut-être
plus. Grâce à Univers-Site j'ai publié mon ouvrage Évolution géopolitique du monde.
J'ai eu ensuite l'occasion, au printemps 2005, de transmettre tous ces travaux dans un séminaire
donné à Vilnius, qui m'a causé beaucoup de satisfaction. Une autre étape marquante aura été ma
participation au congrès international d’York, organisé par l’Astrological Association britannique, où
j'ai présenté deux conférences et où j’ai été invité à animer un séminaire sous la présidence de Robert
Hand, qui a bien voulu reconnaître la qualité de mes travaux, ce qui était pour moi un grand honneur.
Durant toute cette période, j'ai été invité régulièrement à des conférences, et j'ai donné des cours
dans le cadre d'Agapè à Paris. Très régulièrement, à Bruxelles, au premier lundi du mois de mai, je
présentais les astralités de l'année à venir à l'invitation du président du CéBéSIA (d'abord Gilbert
Decamp, puis Etienne Cosyns, malheureusement disparus tous deux en l’espace de deux ans). Depuis,
j'ai malheureusement l'impression d'avoir connu ces dernières années une sorte de traversée du désert.
Je suppose que cela n'est pas sans lien avec l'évolution qui m'a conduit de plus en plus à m'intéresser
aux travaux de l'École de Hambourg jusqu’à intégrer pleinement le cadre de l'astrologie uranienne.
Néanmoins, j'ai pu vivre sans trop de désagrément cette étape grâce à la création de mon site
personnel, qui m'a permis de transmettre mes travaux astrologiques, aussi bien d'ailleurs qu'une part de
mes travaux de médiéviste ou sur la littérature, que ce soit la littérature française, russe ou le monde de
Tolkien qui a été un des bonheurs de mon existence.
AA - Comment en êtes-vous arrivé à l'astrologie uranienne ?
CR - Comme je l'ai expliqué dans le n° 2 de la Revue d’astrologie mondiale (RAM), l'astrologie
uranienne s'est imposée à moi de manière très progressive et non sans les plus vives réticences au
début. C'est sans doute grâce à l'insistance et à l'obstination amicale de Jacques Rauffet - auteur d'une
brochure sur cette question avec Danièle Jay et Lionel Lechevalier - que je suis devenu peu à peu
capable d'entrer dans l'esprit de cette école. Cheminement rendu d'autant plus difficile que la
présentation faite par nos confrères de l'École de Hambourg a longtemps été des plus rébarbatives. Ce
qui a contribué à faciliter cette évolution ce fut, en 2006, lors d'un bref séjour en Italie du Nord, la
lecture d'un dossier consacré à l'astrologie uranienne par l’excellente revue américaine The Mountain
Astrologer. Durant ce séjour, il s'est trouvé que j'ai passé une journée dans les Grisons, et que je me
suis trouvé inopinément face à la maison où avait habité Nietzsche, et que le lendemain je me trouvais
à Venise, passant devant le palais où était mort Richard Wagner ! Ce séjour dans une vallée alpine m’a
conduit à imaginer les rapports entre les planètes classiques et les planètes transneptuniennes sous la
forme d'un double paysage : par temps couvert, celui d'une vallée où l'on ne voit que des paysages
verdoyants, et par temps ensoleillé, celui d'une vallée derrière laquelle se profilent les crêtes
majestueuses des montagnes enneigées. Cette image m'a conduit à faire figurer sur mes thèmes les
planètes classiques en noir et les transneptuniennes en bleu.