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Philosophie et science.
On entend par science les mathématiques, la physique, la biologie, la psychologie, la sociolo-
gie, l'économie, la linguistique, c'est à dire les sciences de la nature et les sciences humaines.
La science est une attitude intellectuelle qui ne se définit pas par ses objets. La science vaut
par ses applications. Qu'est-ce qui fait la valeur du savoir scientifique ? D'une part, la science
vaut en elle-même (en tant que savoir) parce qu'elle s'appuie sur des faits, parce qu'elle vérifie
ce qu'elle avance, qu'elle a le souci de la précision (elle utilise l'outil mathématique). La
science est une; c'est le modèle de la vérité. Elle permet de résoudre des problèmes concrets,
pratiques. Avec la technique on a un pouvoir sur le monde et sur les hommes. La machine
représente la libération de la pensée humaine. Avec la science on peut aussi dominer les
hommes (armes, augmentation de production et donc richesse, conditionnement par les mé-
dias...). Ex. : Orwell 1984 : une société totalitaire où les hommes sont surveillés par des ma-
chines. Huxley Le meilleur des mondes.
Une question se pose alors : la philosophie a-t-elle la même valeur ? Quelles sont les difficul-
tés ? On peut s'interroger sur les applications de la philosophie. Peut-elle résoudre des pro-
blèmes ? Il existe une diversité de philosophies, les philosophes ne sont pas d'accord entre
eux. Par exemple, à la question "qui doit gouverner ?" Platon répond que ce sont les intellec-
tuels parce qu'ils savent, alors que Rousseau considère que ce doit être le peuple.
La philosophie a un caractère anachronique.
Par exemple, pourquoi s'intéresser à Platon, mort il y a vingt-trois siècles ? N'y a-t-il pas des
philosophies dépassées ?
Justification.
Philosophie et science.
S'il existe une diversité de philosophies, il ne s'agit pas d'un échec mais cela signifie que cer-
tains problèmes restent posés et qu'il existe parfois une pluralité de réponses, de perspectives.
Il y a peut-être des vérités en dehors de la science.
Peut-on aborder tous les problèmes avec une attitude scientifique ? Tous les phénomènes ne
peuvent pas être appréhendés à l'aide d'une méthode scientifique. Par exemple, les phéno-
mènes de la pensée, les phénomènes psychologiques, ont une dimension subjective qui n'est
saisissable que de l'intérieur (la liberté, par exemple, est un concept). Une science cherche à
quantifier les phénomènes. Or peut-on tout traduire dans le langage mathématique ? Par
exemple, peut-on quantifier la liberté, la passion, l'angoisse...? La science dit ce qui est; elle
s'appuie sur des faits. La méthode expérimentale part des faits et revient aux faits pour vérifier
les hypothèses. Cependant, l'homme s'interroge aussi sur ce qui devrait être. Par exemple,
qu'est-ce qui a de la valeur ?
La science est une forme de pouvoir. C'est un instrument de libération des hommes mais aussi
une source de danger, d'aliénation (armes, applications de la biologie, destruction du mi-
lieu...). La science ne suffit pas. Encore faut-il réfléchir sur ses applications. Avec la science
et la technique, on peut manipuler les hommes, les endoctriner, les priver de leur liberté... La
science ne nous fournit que des moyens mais il faut réfléchir sur les fins qu'on cherche à at-
teindre avec ces moyens. Par exemple, à notre époque, un biologiste doit savoir prendre ses
distances par rapport à son savoir. La science et la technique ne sont pas condamnables en
elles-mêmes. C'est l'utilisation qui en est faite. Cela signifie que le problème se situe en
l'homme. Ce problème est celui de la violence. Il serait donc nécessaire que les hommes fas-
sent preuve de plus de sagesse.
La philosophie est-elle anachronique ?
Par exemple, Platon est-il dépassé ?
Les philosophes se posent les mêmes grands problèmes. Par exemple, dans l'antiquité, on
s'interroge sur la vérité, sur la justice, sur les valeurs... Ces questions continuent d'être ac-
tuelles. Elles échappent au temps. Il y aurait un caractère éternel des questions philoso-