Le projet “Le roi Nu” va à la rencontre de groupes d’enfants de deux
pays d’une rive et l’autre de la Méditerranée, et leur propose
d’explorer un thème commun : la figure du roi, qui traverse les
cultures et les époques. La figure symbolique du roi est utilisée pour
dresser un constat poétique de l’état du monde, dans toute sa diversité
et ses contradictions, et pour mettre en valeur le potentiel expressif de
chaque enfant, sa capacité à opérer pour le changement.
Le projet voit naître la collaboration entre deux équipes artistiques et
des théâtres, des centres culturels et des écoles de quatre pays : le
Liban, la France, l’Italie et le Maroc.. Il s’articule sur un temps
d’activité pédagogique, avec “Les ateliers du roi”, et sur un temps de
recherche et d’échange entre les artistes, qui aboutit à la création d’un
spectacle : “Le roi Nu”. Avec sa désarmante fragilité, ce roi voudrait
être un ambassadeur de paix dans une région traversée par les conflits
et dans un monde à la recherche d’un nouvel équilibre.
Les enfants auxquels nous adressons notre proposition souffrent d’une
situation générale d’instabilité et de précarité. Au Maroc nous avons
rencontré des enfants qui ont passé une partie de leur vie dans la rue,
accueillis par l’association Darna. En Italie, les jeunes adolescents
qu’ont participé au travail d’atelier sont déjà confrontés à des
responsabilités d’adultes. Au Liban, si les traces du conflit de 2006
sont encore visibles, la situation n’a fait qu’empirer, après les derniers
évènements survenus à Gaza. La souffrance fait le lit de la haine, et
rares sont les lieux qui défendent encore un rêve de coexistence
harmonieuse entre les peuples. En France, les idéaux de la République
(liberté, égalité, fraternité) sont souvent piétinés au profit d’une vision
qui stigmatise les populations immigrées.