1
Islam et Protestantisme en France
Un cas représentatif :
Les Associations Familiales Protestantes
1984-2005
Présentation
(Le présent point de vue n’engage que l’auteur lequel, s’il ne dispose d’aucune autorité
institutionnelle, est considéré représentatif du protestantisme local).
P.P. Kaltenbach, en 1936, quatre enfants et 7 petits-enfants. Conseiller Maître honoraire de la
Cour des Comptes, chambre, (secteur associations, immigration et emploi). Président de l’INED
et du FAS, membre de la Commission Marceau Long, auteur de « La France une chance pour
l’Islam » 1991, « Associations lucratives sans but » 1995, « Tartuffe aux affaires 1980-2000 » 2001,
Président des Associations Familiales Protestantes, Administrateur de l’Union Nationale des
Associations Familiales. En 1990, il a créé Entreprendre en France organisme aidant à la création
d’entreprise par caution à des personnes issues de l’immigration. En 1994 il a suscité la naissance
de l’Union des Familles musulmanes de France.
Depuis 2000, il est connu pour son activité en matière de certification des organismes faisant appel
à la générosité publique. Et notamment de l’Armée du Salut.
Son épouse a écrit avec Michele Tribalat : "La République et l'islam. Entre crainte et aveuglement"
Gallimard 2002 Prix de l'Académie Française et de l'IHEDN.
L’auteur participe au débat depuis la Commission sur la nationalité présidée par M. Marceau Long
en novembre 1986 jusqu’aux banlieues en feu de novembre 2005. Concernant le protestantisme
réformé, il a profité de l’amitié active de Jacques Ellul, Pierre Chaunu et France Quéré.
Sa proposition mêle à part égale bienveillance des pratiques et fermeté des principes. Autant la
France, fidèle à son idéal, doit faire preuve de totale tolérance dans l’équité de traitement des
hommes, autant convient-il de rester inflexible sur les principes envers les groupes et les régimes
qui prônent un système juridique et politique incompatible avec le notre.
En particulier le conformisme islamophile des intellectuels et des médias doit être combattu. (CF
Jacques Ellul : « La subversion du Christianisme » (Seuil 1984) et « Islam et judéo christianisme »
(PUF 2004).
Documentation publique
www.ppkaltenbach.org.
Divers articles.
11/11/05 - BANLIEUES 2005. Fin du modèle français ou Modèle de désastre ?
22/04/05 - Islam, 3e religion de France ? Vivement la certification des cultes
22/04/05 - Pour un centenaire de la loi de 1905 utile
20/04/05 - Quand Xavier Ternissien (Le Monde du 18 janvier 2003) "sollicite" la Fédération
Protestante
01/04/05 - Sous le voile, la femme et la liberté, pas l'extrême-droite !
26/03/05 - Choc ou pas choc ? Des religions ? Des civilisations? Ou choc juridique ?
23/03/05 - La France, une chance pour l'Islam
23/03/05 - Est-il permis de soutenir Israël?
23/03/05 - Pour un islam réformé de France
++
2
Sommaire du dossier
I « La France une chance pour l’Islam » Le Félin .
J.H .et PP.Kaltenbach 1991
¨Préface Pierre Chaunu.
Protestant, Membre de l’Institut, membre de la Commission Marceau Long.
II 15 mars 1991
« Le Monde »:
”La France peut favoriser la naissance d’un islam réformé”
Robert Solé : entretien avec PPK
1997
III L’ISLAM EST-IL SOLUBLE DANS LA REPUBLIQUE ?
REVUE PANORAMIQUES N° 29 Mars 1997
J.H Kaltenbach
IV 1997
Associations Familiales Protestantes
COMMUNIQUE
“NON AU VOILE”
“NON AU CONSEIL D’ETAT”
“OUI AU CODE CIVIL Janvier 1997
V 2004
« Entre grande et petite laïcité »
Sous le voile, la femme et la liberté, pas l'extrême droite ! »
Opinions protestantes
Février 2004
VI 2004 « Islam seconde religion de France ? Entre urnes et Croissant, électeurs ou
musulmans ? »
VII 2005. 16 Septembre. Controverse au Sénat. La « révolution conservatrice »
américaine peut-elle traverser l’Atlantique ? »
VIII Banlieues 2005 « Fin du « modèle français » ou Modèle de Désastre ? »
Guide de lecture du
RAPPORT AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
L'ACCUEIL DES IMMIGRANTS ET L'INTÉGRATION DES POPULATIONS ISSUES DE
L'IMMIGRATION
( Rapporteur P.Seguin .Novembre 2004)
3
DOSSIER
I « La France une chance pour l’Islam » Le Félin .
J.H .et PP.Kaltenbach 1991
¨Préface Pierre Chaunu.
Protestant, Membre de l’Institut,membre de la commission Marceau Long.
« Pierre-Patrick et Jeanne-Hélène Kaltenbach ont bien mérité de la patrie... des hommes ; ils disent juste et bien,
concrètement, avec humour et tendresse, le souhaitable, le possible ; ils ont même une chance, certes, dans l'immédiat,
infime on peut toujours rêver d'être entendus. À court terme, c'est peu probable ; à long et à moyen terme, vous
pouvez les jouer gagnants à mille contre un.
Oui, nous avions beaucoup travaillé dans cette Commission de la nationalité ouverte, pluraliste, transparente, courtoise.
Savoir est une chose, croire, c'est-à-dire vivre, en est une autre. J'ai compris que ce que je savais était de peu de poids à
côté de ce qu'ils vivaient, eux les acteurs, voyageurs sans beaucoup de bagages en quête d'un coin poser la tête et
gardiens inquiets du foyer laborieusement aménagé, de cette sombre histoire « méditerranéenne », comme une tragédie
grecque, pleine de grondements, de colère, brée de blessures cachées et d'élans déçus, la haine, la rancune et
l'amour se croisent, inextricablement, et se mêlent. Entre la haine et l'amour, vous le savez bien, à long et à moyen
terme, la haine ne fait pas le poids. Vous pouvez donc jouer l'amour gagnant. C'est le pari des Kaltenbach. Oui, ils ont
été passionnés ; oui, ils ont été raisonnables.
Parlons clair. Notre créneau à nous, c'est le Maghreb. Le créneau de l'Europe, ragaillardie par la levée d'écrou des
cousins de l'Est dévasté, momentanément, par sept et cinq décennies de « bêtise » militante, c'est la faille à fort gradient
qui sépare durablement le monde post-industriel issu de la chrétienté laïcisée et asséchée de l'électronique et des
minijupes du monde araboberbéro-turco-musulman, en cet instant où le différentiel des pressions démographiques passe
par un paroxysme bref mais générateur de tensions. Si la fécondité reste ce qu'elle est au Nord, il est clair qu'il n'y a pas
de solution, ni de survie envisageable pour ce que nous aimons. L'implosion nous détruira implacablement, et rien ne
peut empêcher qu'elle ne se mondialise, comme la pandémie de la peste noire ou du sida. J'avais prévu, calculé, ce
risque en 1979 (Un futur sans avenir, Calmann-Lévy), la thèse a été développée et étayée, peu avant sa mort, par Jean
Bourgeois-Pichat (Population, 1988, n-1). Ce qui se joue c'est le destin planétaire, et nous y avons part.
L'implosion généralisée est le danger numéro un, à la limite le seul, que les séquelles de l'explosion des tiers mondes
continuent à masquer aux yeux myopes des projectionnistes du lendemain dans le prolongement de la veille.
À plus court terme, et à une échelle plus restreinte, il est clair que, par hysteresis, et en dépit de la glissade de la
fécondité esquissée dans le monde musulman, il y aura deux milliards d'hommes dans la tradition et la mouvance
musulmanes dans environ trente ans, un homme sur quatre pour le moins, c'est la première évidence.
Ce monde nombreux est un monde malade. S'il vous paraît agressif, c'est parce qu'il est malade et qu'inconsciemment il
le sent, faute peut-être de le savoir. Lisez attentivement Kaltenbach, il vous en fournit la preuve à chaque page.
Ce monde, heureusement, est multiple, pulvérulent, aussi complexe que nos chrétientés et, plus encore que nous, divisé.
Il n'y a jamais eu que deux spiritualités. Sans lien organique entre Je, Nous, le Cosmos et le Destin ; sans spiritualité il
n'y a pas plus de vie humaine durable que de poisson rouge hors du bocal. Chrétiens, plus ou moins laïcisés, juifs et
musulmans, nous sommes du même côté, nous aspirons à rejoindre le Transcendant. Notre commun désir, au-delà de la
mort assumée, est désir d'éternité. L'autre moitié de l'humanité, du paganisme dont le sommet est stoïcien et le meilleur
aujourd'hui bouddhiste, compense par la rude ascèse qui bouche sur l'amour du destin. À leur terme ultime, ces deux
parallèles se rejoignent. Aimer la totalité cosmique et s'y fondre, n'est-ce pas, par un long détour, s'approcher du point
que l'on ne peut atteindre que si on accepte d'y être porté ? Les ultimes hoquets du marxisme, cette hérésie du
christianisme, excroissance d'une page tournée de la mutation industrielle, prouvent qu'il n'y a pas d'alternative à une
forme cohérente de spiritualité.
Nos traditions sont proches, c'est pourquoi elles sont difficiles à accorder. La difficulté, la
À propos du dossier de l'immigration, les princes qui nous gouvernent ont failli à leur mission quand il aurait fallu nous
informer et nous rendre vertueux ; telle est pourtant leur permanente prétention..
seule, elle est de taille, découle de la Charia. La Charia, entendez concrètement la manière de vivre l'islam en société,
le droit non séparé de la foi. Rite hanafite, école malékite, école chafite, école hanbalite et en ultime recours l'Ijtihad,
qui permet de combler les vides ou de substituer en douceur, ce qui a cesd'être possible. Je suis assez d'accord avec
Bruno Étienne, nous attribuons à l'islam ce qui vient de la périphérie, d'une périphérie qui est en train de s'effondrer. Il
suffit de voir comment d'une génération à l'autre on passe de sept enfants à un, voire à moins, de l'explosion à
l'implosion, suivant un modèle italien aggravé. Les barbus peuvent défiler dans la rue, les femmes leur échappent et
c'est par elles que s'effectue le mouvement.
Refuser le mouvement, c'est prendre le risque de l'explosion.
Aidons un islam français à réussir l'adaptation du monde moderne, à réaliser cette Charia bien tempérée qui préservera
les valeurs spirituelles de l'islam, dont l'humanité a besoin. Quand Kaltenbach, Étienne et Chaunu suggèrent de
4
s'inspirer d'un modèle protestant, nul, pensent-ils, ne pourra les suspecter de manier le mépris. Ils offrent ce qu'ils
pensent être sinon le meilleur, du moins le plus convenable.
La séparation des deux royaumes (je préfère le multidénominationalisme anglo-saxon à notre laïcité hargneuse) est au
cœur du christianisme. L'Éternel se contente du vide du sabbat et nous abandonne la semaine pour l'exercice de la
liberté, qui est poursuite, à notre échelle, de la Création.
La difficulté de l'islam, plus encore que pour le judaïsme, est celle de la transcendance non tempérée, sans le pont de
l'Incarnation. Mais l'Incarnation, quand elle est vécue au quotidien, finit par atténuer la transcendance. C'est pourquoi
un islam contemplatif, mystique, est pour nous une utile mise en garde. La complémentarité est fructueuse. Le problème
qui se pose aujourd'hui à l'islam, plus redoutable qu'il ne le fut pour nous voici deux siècles, est un problème d'exégèse.
Et si le « Richard Simon » du Coran incréé enseignait demain dans cette Faculté de théologie musulmane que nous
voudrions voir s'installer demain à Strasbourg, dans notre Alsace qui a su garder la laïcité bien tempéré du Régime
concordataire et des Articles organiques ?
Pour près de la moitié de la planète, l'alternative s'inscrit entre un islam bien tempéré, modernisé, ouvert à la science,
dégageant autour de l'axe central de la Révélation épurée des scories des siècles passés un large couloir de circulation
pour la Création et les fructueuses adaptations dans l'ordre des causes secondes, champ de nos libertés, et l'effondrement
de tout, foi, valeurs, ordre, commencement d'harmonie, dans le chaos.
Vivre avec nos frères un islam moderne et vivant que des nôtres auront aidé à bâtir ne sera pas tâche facile. Mais le jeu
en vaut la chandelle. Le malheur des uns n'a jamais fait, contrairement à l'adage, que le malheur de tous. À l'injonction
de l'Éternel (Deutéronome 30, 15-20) je réponds : « Je choisis la vie. » PIERRE CHAUNU de l'Institut
++
II 15 mars 1991
Le Monde:
La France peut favoriser la naissance d’un islam réformé”
Robert Solé : entretien avec PPK
I L'islam en France est une question délicate, que l'on aborde généralement avec beaucoup de précautions. Dans
votre livre, vous n'y allez pas de main morte ?
Montesquieu conseille de dramatiser ce qui est léger et de dédramatiser ce qui est grave. J'ajouterai deux idées. Quand
on respecte vraiment les gens on leur dit sa conviction L'important est moins d'être d'accord que de localiser clairement
les désaccords. Pareillement, quand on respecte les mots, on ne les emploie pas à tort et à travers. Je dis par exemple
qu'en France, il n'y a pas plus de "communauté", que de "peuples , au singulier comme au pluriel, sinon pourquoi ne
pas parler de "communauté corse "et de "peuple arabe" ?
II La présence de musulmans en France ne date pas d'aujourd'hui. Qu'y a t il de nouveau qui justifie la gravité
et la vivacité de votre intervention ... ?
Pour la première fois de sa longue histoire, la France découvre l'islam à domicile C'est un événement historique
unique, la rencontre ici de deux grandes civilisations.
Hier l'immigration soulevait des difficultés d'ordre économique et social. Aujourd'hui, ce qui est en cause c'est notre
conception du code civil, de la laïcité, de la nationalité, de la famille, bref de tout ce qui fait notre identité individuelle
et collective, éthique et politique, dans un contexte international marq par le décrochage économique et
l'embrasement religieux du Sud. Désormais tout se mêle, le pétrole, Jérusalem, le Maghreb et nos banlieues. A la
différence de tous les autres pays, la France est au coeur de ces multiples cyclones et l'on doit saluer le calme avec
lequel tous ses habitants ont su traverser la guerre du Golfe. Reste qu'après dix ans de faux-fuyants, il devient urgent de
parler autrement et de gouverner vraiment.
III L'Islam est il compatible avec la société française ?
Comme Foi, totalement. Mais comme Droit certainement pas. Dans leur état actuel, pris globalement, les droits privés
musulmans sont incompatibles avec le Code Civil. En la matière aucun "enrichissement des cultures par les différences
"n'est praticable. Or nos “autorités” se laissent aller depuis quelques temps à de dangereuses facilités.
Ainsi les effets d'une union polygame contractée à l'étranger sont ils admis, qu'il s'agisse de pension alimentaire, de
droits sociaux, ou de succession au profit de la seconde femme. Des tribunaux français acceptent ce que refusent les
tribunaux Tunisiens : une répudiation prononcée au Maroc. Le problème ne vient pas de l'immigration mais du fait qu' à
deux heures d'avion de Paris vivent 60 millions de francophones jeunes qui entretiennent avec trois millions de leurs
parents et amis ici un véritable fleuve de relations économiques, téléphoniques, affectives, culturelles et politiques.
Or les gouvernements de ces pays subissent l'agression croissante d'un islamisme radical qui place au premier rang de
ses revendications le retour à la Charia, la Loi musulmane, dans ce qu'elle a de plus strict en matière de famille et de
femme. Nous devons donc nous préparer calmement à refuser la revendication de statuts personnels musulmans qui
varieraient en fonction de l'origine géographique ou de l'instabilité politique des uns et des autres.
5
Mais qu'on y prenne garde, ceci n'ira pas sans questionnements redoutables pour nous-mêmes : au nom de quel principe
refuser la polygamie qui codifie les droits du plus faible lorsque l'on admet la multiplication d'unions libres qui
organisent la jungle sur fonds publics ?
IV Le calme observé lors des événements du Golfe semble prouver que l'opinion française - immigrés et
étrangers compris -a pris la bonne mesure de l'ampleur et de la complexité des enjeux sociaux et internationaux
de l'immigration ?
C'est une sorte de miracle politique et social. Nos” élites” - ceux qui ont le pouvoir, le savoir et surtout la parole- n'ont
pourtant pas été à la hauteur. On a exaspéré les gens en les sommant, au quotidien, de prouver qu'ils n'étaient ni racistes
ni mauvais patriotes, en les manipulant à coup de concerts de slogans et de chiffres faux. On a invité les français à
l'expiation pour colonialisme et à la résignation pour insuffisance démographique. Ils ont subi sans broncher les effets
cumulés de l'incohérence gouvernementale, de la faiblesse administrative, de l'insuffisance des statistiques et des
connaissances, de l'appropriation sans contrôle des subventions, de la sclérose associative, enfin du conformisme
médiatique.
Les travailleurs sociaux ont trop fait pour les jeunes et bien peu pour la famille. LesTiers-Mondistes ont fait silence sur
le Maghreb alors qu'ils nous abreuvaient de Nicaragua, Pretoria et Nouméa. Les “autorités religieuses et morales” ont
fait silence sur le statut de la femme alors qu'elles se multipliaient en considérations sur l'oecuménisme. Le miracle c'est
que dans un tel gâchis la France n'ait connu aucune émeute raciale. C'est dire si, étrangers et français, juifs et
musulmans, chrétiens et francs-maçons sont des gens raisonnables car on avait à peu prés tout fait pour qu'ils se battent
.
V Pour s'intégrer en France, les musulmans doivent ils se "désislamiser" ?
Pas du tout. Il faut et il suffit de séparer la Loi de la Foi et démontrer à nos compatriotes musulmans que ce faisant ils
ne trahissent point leur religion. Il faut leur proposer ce que j'appelle une charria bien tempérée qui, de Casablanca à
Sumatra, sans oublier l'Afrique Noire sélectionnerait toutes celles des pratiques observables en terres d'islam qui sont
compatibles avec notre code civil et notre laïcité, par exemple le mariage tunisien (sans répudiation ni polygamie),
l'adoption et les droits de l'enfant naturel comme en Afrique Noire, l'héritage à la ménite ou à l'Iranienne ( égalité
entre filles et fils), une autorité parentale à l'Indonésienne( sans prééminence masculine ) et tout cela ferait d'excellents
musulmans français sans qu'aucun théologien musulman étranger ne puisse rien trouver à y redire .
Pourquoi l'islam ne pourrait-il pas connaître la Réforme qu'a connue le christianisme ? La forme a été une "-
romanisation", non un recul de la Foi. Et si des français ont pu se passer du Latin, pourquoi des perses ou des sénégalais
ne pourraient-ils se passer de l'Arabe ?
VI Que faut-il faire pour favoriser cette réforme ?
Il faut faire preuve de bienveillance et de pragmatisme en écoutant les propositions d'hommes aussi divers que Pierre
Chaunu et Bruno Etienne. Il faut dire "Bienvenue à l'islam en France", et lui offrir ce que nous avons de mieux : devenir
ici une religion parmi d'autres, avec tous les droits et tous les devoirs. Citons le néfice du Concordat en Alsace
Moselle qui implique le salariat des religieux sur fonds publics et l'ouverture d'une faculté libre de théologie musulmane
à Strasbourg gérée par des citoyens français ; citons la possibilité de lieux de cultes et de carrés dans les cimetières,
l'organisation de l'abattage rituel, et le jour venu, l'aide à des écoles privées. Mais tout ceci doit se faire dans le respect
intransigeant des grands principes. Il faut par exemple rendre la mosquée française de Paris actuellement placée sous la
responsabilité du gouvernement Algérien à la communauté des musulmans organisés en France. Nos rois n'auraient pas
toléré les ingérences étrangères auxquelles nous consentons actuellement en matière religieuse comme en matière de
médias. Il faut dénoncer la convention familiale conclue en 1981 avec le Maroc comme incompatible avec le code
civil. Il faut interdire que s'organisent sous le masque d'associations de la Loi de 1901, les activités missionnaires de
gouvernements et mouvements étrangers hostiles à la laïcité, à la démocratie, aux bonnes relations internationales de la
France.
Seuls des musulmans français doivent prendre en charge l'organisation de l'islam français. Il ne devrait être accordé ni
carte de séjour ou de travail, ni droit d'antenne ou de presse, ni espoir de naturalisation à ceux des étrangers qui viennent
combattre chez nous la laïcité et le code civil à l'aide de subsides étrangers publics comme privés .
Quant au pragmatisme, au risque de choquer, je serais personnellement favorable à l'octroi de crédits publics locaux ou
nationaux pour la construction de quelques mosquées, là où le besoin en serait clairement démontré. C'est affaire
d'équité puisque la République et les collectivités locales entretiennent à grands frais des lieux de cultes à peu prés vides
de fidèles. C'est affaire de prudence car celui qui paie contrôle et je préfère le contrôle républicain à celui de l'argent
étranger. La laïcité, cela se finance au même titre que la Défense ou le rayonnement de la France en Afrique .
Quoiqu'il en soit, cessons de tergiverser. Nous avons perdu trop de temps en commissions, rapports et colloques.
VII Votre livre s'intitule "la France une chance pour l'islam " que voulez vous dire par là ?
1 / 21 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !