Le Président annonce un 3e Plan Cancer pour

Un troisième plan cancer sera lancé pour réduire les inégalités face à la maladie.
Le Président annonce un 3e Plan Cancer pour réduire les inégalités
mercredi 05 décembre 2012
A l’issue des Rencontres annuelles de l’Institut national du cancer (INCa), le Président de la République,
François Hollande, a annoncé le lancement en 2014 d’un troisième Plan cancer. Prévention, recherche,
traitement, formation et qualité de vie des patients sont au cœur de ce plan qui entend réduire les inégalités
face à la maladie.
Réduire les inégalités, améliorer la formation et se préparer aux nouveaux enjeux liés aux progrès
médicaux
Face à la première cause de mortalité en France, le Président a rappelé que "Chaque année, plus de 350 000 Français
apprennent qu'ils sont atteints d'un cancer, et ce nombre augmente régulièrement. Chaque jour, 1 000 nouveaux cas
sont décelés. Chaque jour 500 personnes meurent de cette maladie en France".
Face à ce fléau, le Président a annoncé le lancement d’un troisième plan cancer qui s’articulera autour de 5 priorités :
 La prévention, avec la prévention primaire s’appuyant sur l’information et l’épidémiologie, et la prévention
secondaire (dépistage). Le Président de la République a annoncé que le Plan comporterait des dispositions
pour prévenir les risques professionnels et aurait également pour objectif de réduire les inégalités. "Ce sont les
populations les plus modestes dans les territoires les plus éprouvés par la crise qui sont non seulement frappés,
mais qui sont éloignés des mesures de prévention, des centres de soins et parfois même des centres
d'excellence. A tel point que le risque de mourir d'un cancer entre 30 et 65 ans est deux fois plus élevé chez les
ouvriers que chez les professions libérales. Ce phénomène a de multiples causes, nous les connaissons : les
différences d'accès à l'information, les pratiques à risque, enfin l'exposition à des substances toxiques qui est la
cause de nombreux cancers. Le plan comportera donc des dispositions pour prévenir les risques
professionnels, à travers des schémas régionaux pour la santé au travail. Il veillera aussi à réduire les inégalités
dans l'information, le dépistage, l'éducation, l'accès aux soins, les traitements. Le plan cancer sera un plan de
lutte contre les inégalités" a précisé le Président.
 La recherche au travers de deux objectifs : le développement de la médecine personnalisée qui "suppose que
l'Etat mette en place des infrastructures technologiques souvent très lourdes. Notamment le séquençage à haut
débit" et le rapprochement des structures de recherche et de soins, avec plus de facilité à participer aux essais
cliniques.
 La prise en charge avec les enjeux majeurs du vieillissement de la population et de la mutation des
thérapeutiques. "Le XXIème siècle sera celui de la médecine et des techniques dites « non invasives », c'est-à-
dire l'imagerie, des ultra-sons, mais aussi des médicaments innovants, aux chimiothérapies administrées par
voie orale. L'accès pour tous à des soins de qualité est donc une priorité. C'est la qualité de la prise en charge
initiale qui fera que l'avenir de chaque patient pourra être modifié" précise le Président.
 La formation que le Président de la République a souhaité mettre au cœur de ce nouveau Plan. Médecin
traitant, spécialistes, infirmiers, coordonnateurs de soins ou intervenants à domicile… "Ce futur Plan cancer
sera également un plan de formation".
 La vie pendant et après le cancer. François Hollande a notamment abordé la question de l’accessibilité aux
prêts et aux assurances (avec une amélioration de la couverture offerte par la convention AERAS "sur la base
d’une évaluation scientifique actualisée des risques") ainsi que celle des jeunes patients atteints de cancer. Il a
insisté sur le fait que les patients devaient d’abord être regardés comme des citoyens actifs et valides. Une
attention particulière sera également portée aux enfants victimes de cancer afin de "faciliter le retour sur les
bancs de l’école de ceux qui ont dû s’en absenter pour suivre un traitement".
La préparation de ce troisième Plan cancer sera coordonnée par Jean-Paul Vernant, professeur d’hématologie à
l’université Pierre et Marie Curie.
Un plan globalement bien accueilli

La Ligue contre le cancer s’est réjouie de cette annonce qui traduit "la volonté des pouvoirs publics de poursuivre les
efforts pour une lutte contre le cancer et pour une réduction des inégalités face à la maladie". "« Après avoir de
nombreuses fois dénoncé la double-peine que peuvent subir les personnes touchées par le cancer, la Ligue se satisfait
que la lutte contre les inégalités soit au cœur du troisième Plan cancer. La Ligue se félicite d’avoir été entendue sur la
nécessité d’instaurer un dispositifpermettant d’assurer la continuité de la vie, notamment vie professionnelle et
sociale. C’est la vie qui est au cœur de ce programme» déclare le professeur Jacqueline Godet, présidente de la Ligue
contre le cancer. Dans le même temps, la Ligue revendique aussi "une réalisation complète suivie d’une évaluation
des deux Plans cancer précédents afin de mesurer les avancées et les chemins qui restent à parcourir pour
l’amélioration de la qualité de vie des personnes malades et de leurs proches".
La fédération des centres privés de lutte contre le cancer (Unicancer) salue également cette annonce, se félicitant des
annonces visant à mieux adapter les organisations aux progrès de la science. Selon le Pr Josy Reiffers, président de la
Fédération Unicancer, "Les progrès scientifiques ont abouti à une prise en charge de plus en plus personnalisée et
ambulatoire des patients. Cela est en train de bouleverser les organisations hospitalières et rendre obsolète le modèle
économique actuel principalement basé sur la notion de séjours. L’amélioration du financement de l’ambulatoire et
des soins innovants, annoncée par le Président de la République hier, est indispensable pour réussir cette mutation".