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Benjamin PUGLIESE
SRC 2
ESSAI
Sujet : EDF : suppression de 6000 emplois
Introduction…
Depuis le 18 novembre 2005, 15% du capital d’EDF est introduit en Bourse.
Cela fût un record de souscription : en effet 7 milliards d’euros ont été investis par 5
millions d’actionnaires, plus que France Telecom, Orange ou encore Gaz de France.
Les actionnaires désespéraient devant la valeur inférieure à celle d’introduction, qui
est de 32 euros, durant les premières cotations. Mais ils se sont vus réjouis lorsque
l’action EDF a clôturé, le jeudi 8 décembre, avec une hausse de 2,02%, terminant
ainsi à 32,20 euros. Cette petite hausse est due à la confirmation par EDF, mercredi
7 au soir, du plan « Altitude 7500 » visant à supprimer 6000 postes dans les deux
ans à venir. Ce programme qui date de la fin 2004 a pour but de réaliser une
économie de 7,5 milliards d’euros, dont 20% sur la masse salariale qui représente
environ 1,5 milliard d’euros. Ce fait d’actualité a été traité par différents médias de la
presse écrite tels que les journaux et les magazines spécialisés. Ces différents
supports de communication ont chacun un public, un style d’écriture et un point de
vue politique plus ou moins prononcé sur l’actualité. Nous allons donc découvrir
comment les médias ont traité cette information, ainsi que l’intérêt qu’ils y ont porté
en analysant le contenu, le fond et la forme des supports médiatiques.
A la Une…
La suppression de 6000 emplois chez EDF a fait la Une de L’Est Républicain,
de L’Humanité, de L’Alsace, du Figaro et d’Alternatives Economique. Pour
L’Humanité, la nouvelle prend presque la moitié de la page avec « EDF : le prix de la
privatisation » écrit en gras, en police de grande taille et EDF en bleu. Il fait aussi
référence au nombre d’emplois supprimés ainsi que les répercussions pour la
Bourse. L’Est Républicain et L’Alsace ont respectivement comme titre « EDF : la
Bourse ou l’emploi », phrase choc faisant référence à une phrase mythique du Far
West : « La bourse ou la vie », et « Les projets d’EDF coûtent 6000 emplois. Ces
journaux parlent d’un point de vue socio-économique. Au contraire Le Figaro met
l’accent sur le côté politico-économique de l’événement en parlant de la polémique
de la gauche et de la privatisation d’EDF. Libération n’en parle pas et Alternatives
Economique fait allusion à la période actuelle de Noël avec son titre à la Une « EDF,
un cadeau empoisonné » sous-entendu pour les employés. Le journal L’Alsace
consacre même sont éditorial aux 6000 suppréssions d’emploi et la cotation en
Bourse d’EDF. L’Alsace et L’Humanité insistent sur les 6000 emplois supprimés alors
que Le Figaro et L’Est Républicain font ressortir l’introduction en Bourse d’EDF.
Rubriques…
L’information à été traitée par les supports médiatiques avec un interêt plus ou
moins manifeste. Libération traite l’information banalement dans sa partie
« Economie », L’Est Républicain normalement sous la rubrique « France » tandis
que L’Alsace prend cet événement comme très important et le place dans son
éditorial et dans « Le fait du jour » en lui accordant une pleine page sous forme de
dossier spécial. Alternatives Economique la place logiquement dans « France
Actualité » dans une double page. L’Humanité y attache de l’importance en lui
consacrant une pleine page sous sa rubrique « Social - Economique. Le Figaro
quant à lui, traite d’abord l’information à la Une avec un article, puis en première
page de son supplément « Le Figaro économie », avec une photographie de
l’enseigne EDF en guise de présentation, et ensuite en la développent sous sa sous
rubrique « Entreprises » mais également d’un point de vue personnel dans son
éditorial.
La titraille…
Mis à part Libération, tous les journaux ont cité au moins une fois dans leur
Une « EDF » et « 6000 » emplois. Alternatives Economique ne cite pas les 6000
emplois supprimés mais parle de « cadeau empoisonné » faisant allusion à une
fourberie. Le sommaire du magasine est accompagné d’une photographie d’une
centrale nucléaire en cours de démantelement, le meme titre que la Une est utilisé
dans le sommaire ainsi que pour l’article afin de laisser un doute sur la nature de ce
« cadeau » et de susciter la curiosité du lecteur afin qu’il s’attarde sur l’article.
L’Alsace utilise « Les projets d’EDF coûtent 6000 emplois » pour sa Une et « Pour
investir, EDF veut supprimer 6000 postes » pour sa page spécial, dans ces titres le
journal donne une raison économique aux suppressions d’emplois. « Allergie » est le
titre donné pour son éditorial faisant références à la récalcitrances des employés
quant à la cotation en Bourse de leur entreprise. L’Est Républicain a pour titre a la
Une « EDF : la Bourse ou l’emploi », cela laisse entendre que EDF a le couteau sous
la gorge et quelqu’un ou quelque chose fait pression sur la société. Le titre, de la
page où se trouve l’article, exprime une volonté de supprimé des emplois et non une
affirmation comme la Une de L’Humanité. Le Figaro prend position en dénoncant la
gauche d’alimenter la polémique dans son titre de la Une, à la Une de son
supplément économie le journal parle juste d’une « polémique autour des
suppresions d’emplois chez EDF » et dans son article il reprend les éléments de la
Une en généralisant : « EDF : polémique sur l’emploi. Libération à pour titre « EDF,
des suppressions d’emplois qui tombe à pic » en réference a l’augmentation du titre
en Bourse après l’annonce du plan « Altitude 7500 », à coté de cet article un autre
article qui n’a rien à voir mais le titre « petits cadeaux aux petits actionnaires » peut
avoir un double sens caché en rapport avec les actionnaires d’EDF : coïncidence ou
point de vue du journaliste ? L’Humanité avec trois titres choc à sa Une : « 6000
emplois supprimés » exprimant la dureté, « EDF : le prix de la privatisation » et « La
Bourse applaudit » faisant référence aux actionnaires heureux devant la petite
hausse de l’action. Dans l’article le titre fait toujours allusion à la volonté d’EDF à
supprimer des postes mais le journaliste rajoute « plus de 6000 emplois » afin
d’allourder le fardeau d’EDF.
Les accroches et les Chapeaux…
Les chapeaux de L’Alsace résument les raisons des suppressions de postes,
des conséquences économiques et des réactions politiques notamment celles de la
Gauche face au gouvernement qui nie le lien avec la cotation en Bourse. Alternatives
Economiques introduit son chapeau qui lui parle de l’ouverture du capital reussie
mais pas sans conséquences par l’accroche « Surprises ». En effet à quelques
semaines de Noël c’est à la fois une mauvaise surprise pour les employés d’EDF
mais une bonne pour ses actionnaires. Le chapeau de la Une de L’Est Républicain
est une variante de ceux de L’Alsace avec une citation d’un discours de Villepin
replicant que cette décision fait partie « des exigences du monde d’aujourd’hui ». Le
chapeau du premier article decrit que le gouvernement soutien Pierre Gardonneix le
patron d’EDF dans ses propos évoqués précédement et dans le second article, les
syndicats dénonce un lien entre l’entrée en bourse et la suppression de poste. Ces
chapeaux nous permettent d’avoir en quelques lignes deux points de vue differents.
Libération prend du recul sur le sujet en annoncant que « la confirmation du plan
d’économies, quinze jours après l’introduction en Bourse, provoque un tollé
syndical », en effet le mot confirmation implique, dans la suite logique des choses,
que le plan d’économies était programmé et allait un jour ou l’autre être approuvé par
la direction. Le Figaro comme Libération dévoile dans le chapeau de sa Une que les
6000 emplois seront supprimés comme la direction l’avait annoncé l’année dernière.
A la Une de son supplément économie, il est repris les memes éléments que le
chapeau de L’Alsace avec une prise de position de Laurent Fabius et une annonce
de la CGT visant à faire une grêve mi-janvier en guise de protestation. Les chapeaux
des articles développent les grandes idées des Unes notamment en précisant que
cette annonce de suppression n’etait pas nouvelle. Pour finir L’Humanité s’attaque
au methodes libérales et requiert un retour d’urgence d’EDF au statut public pour
eviter ce plan d’économies. L’accroche de l’article « Privatisation en marche » en
comparaison a un fléau poursuivant son évolution. Le chapeau met en scène la CGT
qui encourage les organisations à deposer un préavis de grève.
Infographies et photographies…
Il est important de noter que toutes les Unes des supports médiatiques ne
sont pas illustrées mis à part la Une du supplément Le Figaro économies, une petite
photographie (source AFP) du nouveau logo EDF sur une façade. Dans son
supplément, huit graphiques sont proposés décrivant l’évolution les effectifs en 25
ans ainsi que sa répartition en 2004. Deux graphiques montrant chacun les
recutement et départ à la retraite, l’un de 1999 à 2004 l’autre prévisionnel de 2005 a
2007 on remarque que le recrutement est divisé par trois et les departs par deux ce
qui represente un effectif en regression certaine. Le cours de l’action EDF depuis son
introduction ainsi que son bilan au 1er septembre 2005. L’Alsace illustre ses articles
avec une grande photographie d’un ouvrier portant son casque avec logo de la
société sous le bras l’ancien, cette photo suggère le départ en retraite des 6000
employés et la légende renseigne que dans dix ans 55000 agents EDF partiront en
retraite et que la CGT craigne qu’ils ne soient pas remplacés. A droite de l’image un
dessin carricaturale de Giefem montrant des personnages sur des lignes haute-
tension, cette image à un impact très fort car il montre que le sort de chaque employé
ne tient qu’à un fil et qu’à tout moment ils peuvent tomber donc être licenciés. Plus
bas avec comme titre « EDF : les chiffres » montrant l’évolution des effectifs de
l’entreprise de 2002 à 2007 ainsi que le cours de l’action EDF. On voit une net
regression de l’effectif jusqu’en 2004 puis une petite hausse de 2004 à 2005 mais
après 2005 une forte baisse envisagée. Pour le cours de la Bourse, l’action est en
dent de scie jusqu’au 8 décembre où l’on constate une hausse, date à laquelle EDF
annonce la confirmation du plan d’économies. Beaucoup moins complet, L’Est
Républicain et L’Humanité ont respectivement une photo du PDG d’EDF et une
photographie de deux ouvrier opérant sur une ligne haute-tension. Cette
photographie n’apporte pas vraiment d’information complémentaire si ce n’est que la
légende. Pierre Gadonneix à l’air très anxieux sur cette photographie, tiré d’une
conférence de presse, ce qui montre son désaroit par rapport à sa dure décision.
Libération n’accorde aucune photographie ou autre à son article ce qui est rationnel
compte tenu de l’importance qu’il y porte. Alternatives Economiques illustre son
article avec un graphique montrant les investissements dans les combustibles et la
déconstruction des centrales, cela montre que les investissements sont reduit. Une
photographie de deux agents EDF et un visiteur dans un chantier de démantèlement
d’une centrale nucléaire, n’apporte pas de valeur ajoutée à l’information.
Les articles…
L’article de Libération évoque en introduction la privatisation en Bourse d’EDF
puis denonce Laurent Fabuis d’avoir retourné sa veste quant à l’ouverture du capital.
Puis il explique avec des chiffres que le plan « Altitude 7500 » , en le qualifiant de
plan industriel et poétiquement nommé de façon ironique. Il dit d’ailleur que ce plan
était prévu depuis un an et que les syndicats ont attendu cette annonce du 8
décembre pour réagir. Villepin et la Direction se justifient par des contraintes
économiques et à la conccurence du marché. Dans l’article un encart grisé montre
que GDF embauche 1000 personnes, sur trois ans sans et suppressions de postes,
due à « l’ouverture du marché de l’énergie » qui « conduit le groupe à avoir recours à
l’embauche ». Politique d’entreprise complétement opposé à celle d’EDF. Ce qui
peut nous pousser à nous interroger sur la nécéssité de cette suppression massive
d’emplois.
Dans L’Humanité, le journaliste décrit « le plan industriel » avec quelques
chiffres et donne le point de vue de Pierre Godonneix. Ensuite l’article est
uniquement porté sur les avis des differents parties politique et syndicats. Chacun
exprime son point de vue. Un encart est reservé a l’interview de Jean-Claude
Dougnac, qui soutien la politique de GDF et pense que la situation d’EDF devrait
« inciter au contraire à embaucher ». Ce qui nous pousse une fois de plus à notre
interrogation.
Tout à l’inverse Le Figaro dans son éditorial prend position d’EDF en precisant
que ce plan économique était prévu depuis 2004 et donc qu’il n’y a pas de rapport
entre les postes supprimés et la cotation en Bourse de la société. Dans son article à
la Une le PDG d’EDF est considéré comme victime de la pression créée par la
polémique sur le plan. Il est dit également que Pierre Gadonneix se retrouve entre
« les marchés boursiers qui verraient d’un tres mauvais œil » qu’il n’applique pas son
plan et les syndicats qui tentent de le faire plier afin qu’il n’applique pas celui-ci. Dans
l’article, page Entreprises, l’article précédent est développé appuyer sur differents
graphiques. Dans le second article Le Figaro reste sur sa position et appuie le PDG
d’EDF en donnant des chiffres et justifie les licenciements par un retard face aux
concurrents.
L’Est Républicain suit le chemin logique en commencant l’annonce du plan
industriel et précisant les chiffres. Puis il donne la parole à Pierre gadonneix qui livre
ses arguments ensuite vient le tour des syndicats, de Laurent Fabuis et du PCF, le
journal reste objectif sur le sujet. Un second article est dédié aux reactions des
syndicats. Le fait de laisser un article entier sur les réactions des syndicats montre
bien la volonté du journal a prendre imposer son point de vue au lecteur.
Le magazine Alternatives Economiques commence par l’éloge de l’entrée en
Bourse d’EDF puis décrit comment les centrales nucléaires vont être demanteler et
les dechets radioactifs traités. Ensuite vient la partie ou l’ont parle d’investissement :
il est dit qu’EDF est contraint par l’etat a faire des economies ce qui expliquerait les
suppressions d’emplois alors qu’EDF devrait etre dans une optique d’embauche.
L’Alsace fait une présentation de l’événement avec chiffres et réactions d’une
façon objective. Un article est consacré au réactions des syndicats scandalisés et a
la gauchece qui nous donnes leurs points de vue, un autre article avec les annonces
du PDG d’EDF et de Dominique de Villepin ainsi qu’un encart « chiffres » qui
renseigne sur les chiffes du plan « Altitude 7500 » et suppressions déjà effectué par
EDF depuis 2001. Le fait d’avoir differents points de vue des differents acteurs de
cette actualité permet au lecteur de se faire lui meme son opinion même si le journal
donne son avis par le biais de « l’œil de Giefem ».
L’article de L’Alsace me semble le plus complet et le plus objectif sur
l’information, Alternatives Economique et L’Est Républicain semble resté neutre.
L’Humanité et Libération suscitent chez le lecteur un doute sur la crédibilité des
arguments du gouvernement et de la direction d’EDF, leur prise de position est
évidente mais plus prononcé dans Libération. Le Figaro lui est sensiblement du coté
du gouvernement et de Pierre Gadonneix et les soutiens même.
Conclusion…
J’ai trouvé pertinant de comparé la confirmation du plan « Altitude 7500 » avec
deux journaux régionaux de deux regions voisines tels que l’Alsace et la Lorraine
avec leurs journaux respectifs : L’Alsace et L’Est Républicain. Avec également
L’Humanité et Libération deux journaux aux mêmes points de vue opposé au Figaro.
Alternatives Economique m’as permit de m’appuyer sur des chiffres antérieurs sur
l’évolution des investissment d’EDF. Pour conclure nous pouvons dire que selon les
journaux l’information est traitée différement avec plus ou moins d’importance, nous
pouvons dire également que le contenu, le fond et la forme ne sont pas liés par
exemple Libération soigne peu la forme et le contenu mais le fond y est très présent
et pertinant. L’Alsace avec beaucoup de contenu et de forme mais peu de fond.
Sources :
Libération
L’Alsace
L’Est Republicain
Le Figaro
L’Humanité
Alternatives Economiques
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