Rapport II: Etude écologique complémentaire
Accord MedMPAnet n°02/214
Introduction
Les habitats et les écosystèmes marins et côtiers de la Méditerranée, de par leurs spécificités fonctionnelles
et écologiques sont considérés parmi les plus remarquables et les plus fragiles. La diversité de ces habitats,
leurs particularités ainsi que leur sensibilité les exposent aux effets des activités anthropiques et les rend de
plus en plus vulnérables.
On assiste presque impuissants depuis deux décennies à l’érosion de la diversité spécifique et génétique
ainsi qu’à la dégradation des habitats. La prise de conscience par rapport aux enjeux et aux perspectives
qu’offre la mer Méditerranée pour les populations a favorisé l’émergence d’une approche de gestion et de
conservation écosystémique tendant à maintenir les équilibres naturels et les spécificités méditerranéennes.
La mise en œuvre d’une série de plans d’actions soit au niveau local ou régional ou à l’échelle de l’ensemble
du bassin méditerranéen a participé ces dernières années à réduire la tendance, voire restaurer certains
équilibres et processus originels lorsque la volonté politique a été accompagnée d’une batterie de mesures
notamment celles ayant trait au financement, à la participation, au renforcement des capacités et à la mise
en réseau des différents acteurs de la conservation, en particulier, les gestionnaires.
Parmi les actions les plus perceptibles, il y’a lieu de signaler la mise en réserve d'une série d’espaces
d’intérêt écologique majeur avec des implications à court, moyen et long terme tant pour la sauvegarde du
patrimoine naturel que pour le développement durable et la valorisation des potentialités.
Inscrite dans le cadre de la Convention de Barcelone et plus spécifiquement en réponse au Protocole relatif
aux aires spécialement protégés et à al diversité biologique en Méditerranée, dit Protocole ASP. Adopté à
Genève le 3 avril 1982 comme Protocole relatif aux Aires Spécialement Protégées en Méditerranée, il a été
révisé à Barcelone le 10 juin 1995. Les trois annexes au Protocole ASP ont été adoptées à Monaco le 24
novembre 1996. Les parties contractantes s’engagent au titre de ce Protocole à coopérer en vue de
conserver, protéger et rétablir l’intégrité des écosystèmes ainsi que le patrimoine culturel méditerranéen
notamment par la création d'aires spécialement protégées ainsi que par la protection et la conservation des
espèces menacées.
Le Protocole établit les objectifs des ASP (et, par conséquent, des ASPIM), comme étant de sauvegarder :
(i) les types d'écosystèmes marins et côtiers représentatifs de taille suffisante pour assurer leur viabilité à
long terme et maintenir leur diversité biologique ; (ii) les habitats qui sont en danger de disparition dans leur
aire de répartition naturelle en Méditerranée ou qui ont une aire de répartition naturelle réduite par suite de
leur régression ou en raison de leur aire intrinsèquement restreinte ; (iii) les habitats nécessaires à la survie,
la reproduction et la restauration des espèces animales et végétales en danger, menacées ou endémiques ;
(iv) les sites présentant une importance particulière en raison de leur intérêt scientifique, esthétique, culturel
ou éducatif.
Les Parties signataires du Protocole ASP peuvent créer des Aires Spécialement Protégées dans les zones
marines et côtières soumises à leur souveraineté ou à leur juridiction. Les Parties désignant des ASP sont
obligées d’entreprendre des mesures de conservation concernant, notamment :
- le renforcement de l'application des autres Protocoles de la Convention de Barcelone et d'autres
traités pertinents auxquels elles sont Parties ;
- l'interdiction de rejeter ou de déverser des déchets ou d'autres substances susceptibles de porter
atteinte directement ou indirectement à l'intégrité de l'aire spécialement protégée ;
- la réglementation du passage des navires et de tout arrêt ou mouillage;
- la réglementation de l'introduction de toute espèce non indigène à l'aire spécialement protégée en
question ou génétiquement modifiée, ainsi que de l'introduction ou de la réintroduction d'espèces
qui sont ou ont été présentes dans l'aire spécialement protégée concernée ;
- la réglementation ou l'interdiction de toute activité d'exploration ou impliquant une modification de la