13. J’encourage le travail des théologiens qui inlassablement œuvrent pour l’unité, tout comme je
salue les activités des Commissions œcuméniques locales qui existent à différents niveaux, et
l’activité de communautés diverses qui prient et agissent en faveur de l’unité tant désirée, en
promouvant l’amitié et la fraternité. Dans la fidélité aux origines de l’Église et à ses traditions
vivantes, il est important également de se prononcer d’une seule voix sur les grandes questions
morales à propos de la vérité humaine, de la famille, de la sexualité, de la bioéthique, de la
liberté, de la justice et de la paix.
14. Par ailleurs, il existe déjà un œcuménisme diaconal dans le domaine caritatif et éducatif entre
les chrétiens des différentes Églises, et ceux des Communautés ecclésiales. Et le Conseil des
Églises du Moyen-Orient, qui regroupe les Églises des diverses traditions chrétiennes présentes
dans la région, offre un bel espace à un dialogue qui pourra se dérouler dans l’amour et le respect
réciproque.
15. Le Concile Vatican II indique que pour être efficace, le cheminement œcuménique doit se
faire « par la prière d’abord, par l’exemple de vie, par une religieuse fidélité aux anciennes
traditions orientales, par une meilleure connaissance mutuelle, par la collaboration et l’estime
fraternelle des choses et des hommes ». [11] Il conviendrait surtout que tous reviennent encore
davantage vers le Christ lui-même. Jésus unit ceux qui croient en Lui et qui l’aiment en leur
donnant l’Esprit de son Père ainsi que Marie, sa mère (cf. Jn 14, 26 ; 16, 7; 19, 27). Ce double
don, de niveau différent, peut aider puissamment et il mérite une attention plus grande de la part
de tous.
16. L’amour commun pour le Christ « qui n’a commis aucune faute et en qui il n’y a aucune
fourberie » (cf. 1 P 2, 22) et « les liens étroits » [12] entre les Églises d’Orient qui ne sont pas en
pleine communion avec l’Église catholique, pressent au dialogue et à l’unité. Dans divers cas, les
catholiques sont liés aux Églises d’Orient qui ne sont pas en pleine communion par des origines
religieuses communes. Pour une pastorale œcuménique renouvelée, en vue d’un témoignage
commun, il est utile de bien comprendre l’ouverture conciliaire vers une certaine communicatio
in sacris pour les sacrements de la pénitence, de l’eucharistie et de l’onction des
malades, [13] qui n’est pas seulement possible, mais qui peut être recommandable dans certaines
circonstances favorables, selon des normes précises et avec l’approbation des autorités
ecclésiastiques. [14] Les mariages entre fidèles catholiques et orthodoxes sont nombreux et ils
demandent une attention œcuménique particulière. [15] J’encourage les Évêques et les Éparques
à appliquer, dans la mesure du possible, et là où ils existent, les accords pastoraux pour
promouvoir peu à peu une pastorale œcuménique d’ensemble.
17. L’unité œcuménique n’est pas l’uniformisation des traditions et des célébrations. Avec l’aide
de Dieu, je suis certain que, pour commencer, des accords pourront être trouvés pour une
traduction commune de la Prière du Seigneur, le Notre Père, dans les langues vernaculaires de la
région, là où cela est nécessaire. [16] En priant ensemble avec les mêmes paroles, les chrétiens
reconnaîtront leur enracinement commun dans l’unique foi apostolique, sur laquelle se fonde la
recherche de la pleine communion. Par ailleurs, l’approfondissement commun de l’étude des
Pères orientaux et latins comme celui des traditions spirituelles respectives, pourrait y aider
puissamment dans l’application correcte des normes canoniques qui régulent cette matière.