le recours aux accents (on écrivait « il ha », avant de mettre un accent
grave sur la préposition, ce qui a permis de distinguer le verbe « il a »
de « à ») ;
les consonnes doubles : dans le cas de « nn » ou « mm », pour signifier
qu’il s’agit d’une voyelle nasalisée suivie d’une consonne nasale (ex.
année, grammaire) ; les autres redoublements vont servir à marquer la
prononciation du e ouvert (ex. il appelle) mais ce procédé sera
concurrencé par l’accent grave.
L’utilité de ces modifications étant purement visuelle, on dit de l’orthographe
française qu’elle prend à cette époque un aspect idéographique, et donc perdre de
son phonétisme.
- XVIe siècle : des modifications nombreuses de graphies se font sous
l’impulsion des grammairiens (Meigret, Estienne) et des imprimeurs (Tory).
Ce sont ces derniers qui, d’ailleurs, vont faire naître entre 1520 et 1530 la
notion d’orthographe en France. Ils vont préférer en outre le système des
voyelles accentuées à celui du redoublement de consonnes, mais cette
modification mettra 200 ans à s’imposer.
- Epoque classique : le mouvement des imprimeurs en faveur d’une
simplification de l’orthographe échoue, mais cette nouvelle orthographe
continue à vivre, en province notamment. Le dictionnaire de Richelet (1680)
atteste également de ces graphies simplifiées (suppression des lettres
grecques, de consonnes muettes ex. : batême, mistère,…). Au XVIIIe siècle, de
nombreux philosophes entrent à l’Académie, ce qui est à l’origine d’un
nouveau mouvement en faveur d’une simplification. On supprime des lettres
inutiles (« h » dans « autheur », « b » dans « debvoir »), on remplace le « es »
par « ê » (estre > être). Voltaire fait adopter l’orthographe « ai » au lieu de
« oi » (anglois > anglais).
- XIXe siècle : l’orthographe se recomplexifie sous l’impulsion de l’Académie
qui, perdant de son prestige, édite des dictionnaires qui marqueront même
quelques retours en arrière. D’autres dictionnaires tels que le Littré et le
Larousse vont venir le concurrencer. L’orthographe se fixe davantage suite à
l’obligation scolaire.
- 1990 : nouvelle réforme de l’orthographe française. Celle-ci n’a presque pas
été diffusée jusqu’à aujourd’hui. Ce n’est d’ailleurs que depuis 2008 qu’elle
est devenue l’orthographe enseignée dans les écoles de la Communauté
française.