Lausanne, le 5 décembre 2016
COMMUNIQUÉ
Création d’une Chaire de médecine des populations vulnérables,
une première en Suisse et en Europe
Le Prof. Patrick Bodenmann occupe la nouvelle Chaire des populations vulnérables de la Faculté de
biologie et médecine (FBM) de l‘UNIL et abritée à la Policlinique médicale universitaire (PMU). Sa
nomination en août 2016 en tant que professeur associé confirme la valeur de l’expertise qu’il a
déployée au sein de la PMU comme responsable du Centre des populations vulnérables et en tant
que chercheur sur les disparités en santé.
Le Prof. Bodenmann donnera sa leçon inaugurale le 21 décembre 2016, à l’auditoire César
Roux, au CHUV, à 17h15.
La constitution d’une chaire universitaire dans ce domaine est une première en Suisse et en Europe.
En phase avec les réalités sociales actuelles, elle correspond aux priorités définies par la politique
sanitaire cantonale et fédérale. En effet, 8% de la population suisse est menacée par la pauvreté et
11% renonce à des soins pour des raisons économiques ou ne se rend que dans les services
d’urgence. Par ailleurs, quelque 150’000 personnes, issues de la migration forcée, ont des besoins
sanitaires spécifiques.
Le terme de populations vulnérables, initialement développé dans la littérature scientifique nord-
américaine, désigne les personnes démunies dans leurs rapports à la société et, dans ce cas
particulier, au système de santé avec un risque de prise en charge insatisfaisante en termes de
qualité des soins. Il s’agit notamment de personnes forcées à l’exil (requérants d’asile, sans papiers),
vivant en marge des réseaux sanitaires (autochtones marginalisés, personnes sans domicile fixe,
détenus) ou évoluant dans un milieu potentiellement à risque (toxicomanes, travailleuses du sexe).
La prise en charge de ces patients nécessite de prendre en compte leurs besoins spécifiques et son
succès repose sur une formation adéquate des futurs médecins et soignants, axée sur la complexité
découlant de la vulnérabilité. C’est pourquoi les programmes de cette chaire seront centrés sur des
notions telles que les déterminants sociaux de la santé, la détection de situations de précarité par les
médecins de premier recours (généralistes, pédiatres, gynécologues, etc.) et, enfin, le développement
de compétences cliniques transculturelles, permettant d’aborder chaque patient en fonction de son
parcours de vie, de son appartenance à une communauté culturelle et sociale et de sa condition
financière.