d’indépendance : en Ukraine, le Rada (parlement), réclame l’indépendance dès juin, puis les
pays Baltes, puis l’Orient russe, les Tatars et leur sultan.
D. Le problème de la guerre
Il existe plusieurs versions concernant les buts de la victoire : selon Milioukov, il
faut annexer des régions ; pour Kerenski, il s’agit de défensisme révolutionnaire contre
l’autocratie prussienne. « Paix sans annexion ni contribution ».
En avril, manifestations suite aux buts de guerre de Milioukov qui poussent le KD
à démissionner.
Gouvernement de coalition marqué par l’influence soviétique : 7 portefeuilles sont
libéraux, 6 sont socialistes. Les responsabilités retombent désormais sur les socialistes ; les
bolcheviks ne participent pas. Kerenski est ministre de la guerre puis Premier ministre.
Tcherrov, le ministre de l’agriculture de tendance SR, n’entreprend pas de réforme agraire, ce
qui fait baisser l’influence des SR dans les campagnes.
Décalage entre les chefs soviétiques du gouvernement provisoire et la population
en ce qui concerne la paix.
Le soviet de Petrograd, qui compte beaucoup de soldats, prend la mesure
d’octroyer des droits civils et politiques aux soldats sur le front : droit de réunion, discussion
des décisions, abolition de la peine de mort (même en cas de désertion). En avril-mai 17, on
compte 80 000 désertions au nord du front. Ce mouvement s’accélère car il y a une rumeur
d’hypothétique réforme agraire. Les officiers sont perdus car ils sont très traditionalistes.
Quand Kerenski relance une attaque mi-juin, c’est un échec retentissant car les soldats ne
combattent pas.
3. Vers un pouvoir soviétique et bolchevique
A. Le poids décisif de Lénine
Né en 1870, il est marqué par la pendaison de son frère en 87 suite à la
préparation d’un attentat contre le tsar. En 95, il fonde le premier groupe social-démocrate
avec Plekhanov. Il joue un rôle dans la scission du parti en 1903.
En 17, les chefs bolcheviques sont en exil. Lénine est en Suisse et il a du mal à
rentrer en Russie. Il arrive le 2 avril à Petrograd d’où il lance ses thèses d’avril le 4.
Gradualisme révolutionnaire : il lance 10 points pour la prise du pouvoir et les premières
mesures socialistes. Il ne s’embarrasse pas des dogmes : action politique avant tout. Il
considère que les soviets ont le pouvoir quotidien et préconise tout pouvoir aux soviets.
Il veut la paix. Pravda circule sur le front avec succès ; adhésion des soldats. Premier congrès
pan-russe des soviets du 3 au 23 juin avec plus de 20 millions d’électeurs. 600 délégués SR et
mencheviques, 105 bolcheviques. Deuxième congrès le 25 octobre avec cette fois 390
bolcheviques sur 673 personnes.
B. Le gouvernement provisoire et les bolcheviques
Série de crises qui ponctuent la période : crise d’avril avec un nouveau
gouvernement provisoire, de nombreux soldats refusent de partir sur le front, insurrection. Du
coup, durcissement du gouvernement, les bolcheviques sont traqués. Kerenski au pouvoir le
23 juillet : danger bolchevik, pression des chefs des armées, Lénine traître allemand. En août-
septembre 17, tentative de coup d’état du généralissime Kornilov en fédérant tous les anti-
révolutionnaires. Le putsch échoue car les cheminots sont en grève. Après cette tentative, on
libère les bolcheviques.
Trotski devient président du soviet de Petrograd le 9 septembre, majorité du parti
dans plus de 50 soviets des grandes villes, majorité à la conférence des comités d’usine,
popularité chez les soldats.