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Quelques-unes contribuent au service des cultes, un honneur, en tissant le péplos destiné à habiller
la statue d'Athéna ou encore en confectionnant les gâteaux pour les sacrifices. L'exclusion des
filles du système éducatif conduit à séparer les lieux de vie des jeunes filles et des jeunes
garçons. Le citoyen vivra surtout hors de la maison, hors de l'oikos. La citoyenne vivra
recluse à l'intérieur du gynécée, n'en sortant que pour assister aux cérémonies religieuses ou
aux spectacles de théâtre.
Jusqu'à 7 ans, l'enfant mâle vit sous le contrôle de la mère, des tantes, des sœurs. Il n'y a pas à cet
âge d'apprentissage véritablement organisé, mais le jeune enfant s'imprègne des valeurs
religieuses, des règles de vie en société dans un univers qui est encore essentiellement féminin. De 7 à
14 ans, le garçon reçoit un enseignement élémentaire. Le pédagogue -un esclave- conduit l'enfant
à des cours collectifs.
L'éducation musicale
Le cithariste prend en charge L'éducation musicale. La musique est très présente dans la vie
quotidienne. L'initiation passe par la maîtrise d'instruments tels que la flûte, la cithare ; le chant est
aussi au centre de cette formation. Un citoyen peut être amené à participer à un chœur dans une pièce
de théâtre. Tenir sa place dans un chœur, c'est aussi la tenir dans un groupe, dans la communauté des
citoyens. La danse et la poésie complètent cet apprentissage artistique. L'éducation littéraire est l'affaire
du grammatiste, il enseigne aussi la géométrie. L'apprentissage des lettres dure 4 ans. Il débute par
l'appropriation de l'alphabet et de la lecture syllabique avant d'en venir à étudier les textes d'Homère. La
poésie tient ainsi une place particulière. La connaissance approfondie d'Homère permet de fixer des
règles, de déterminer une morale, de définir des modèles de comportement, d'identifier des valeurs
aristocratiques, celles des héros de l'Iliade . Comme la société, l'enseignement conserve un caractère
oral très marqué, mais savoir écrire le nom d'une personne sur un tesson pour voter son exil à
l'Ecclésia, ou savoir lire une loi sur une stèle devient nécessaire dans une démocratie. Au Vème siècle,
sous Périclès, la moitié des citoyens sait lire et écrire, proportion considérable pour l'époque. Mais l'oral
domine, dans les assemblées, dans les tribunaux, dans les conseils. La démocratie est dialogue,
argumentation, face à face entre l'orateur, l'homme politique, et les citoyens qu'il essaie de convaincre.
Avant la mise en place de la démocratie, seule l'aristocratie avait la possibilité de voir ses fils devenir
des hoplites. Au Vème siècle, il y a ouverture de l'institution de l'éphébie. Les citoyens pauvres,
incapables de financer l'équipement lourd de l'hoplite n'y ont pas accès. Ils servent alors la cité comme
simples rameurs sur les trières. L'éphèbe, un jeune athénien libre, de naissance légitime, a tout d'abord
été enregistré dans son dème. De 18 à 20 ans, il poursuit un enseignement militaire, mais se voit
imposer aussi des périodes de garnison aux frontières. Les éphèbes sont regroupés d'après leur tribu
d'origine sous l'autorité d'un magistrat lui aussi originaire de la même tribu. L'armée de citoyens dans
laquelle il combattra est, elle aussi, organisée sur la base de la tribu. Elle représente le premier groupe
auquel le futur citoyen s'identifie.
L'apprentissage militaire se déroule sous le contrôle d'un magistrat élu par l'Ecclésia. Les qualités
guerrières sont développées au gymnase. Encadrés par des spécialistes, les éphèbes se perfectionnent à
l'épée, au javelot, à la course en armes. Mais il s'agit aussi d'acquérir le sens de la discipline, de la
solidarité, de s'entraîner à la vie militaire. Des épreuves, des concours permettent de mesurer l'efficacité
des futurs combattants et développent là encore le goût de la compétition.
A l'issue de ces deux années d'éphébie, le futur citoyen est enfin apte à servir comme hoplite, il prête
alors serment et jure de respecter les dieux et d'honorer ses ancêtres. La première année de l'éphébie
commence d'ailleurs par la tournée des sanctuaires.