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nous connaissons aujourd’hui. Avec un intermède en 1838
voulu par la roi Minh Mạng d’appeler le pays : Đại Nam (le
Grand Sud).
En 1858, la France colonisatrice arrive au Vietnam ; le pays n’a
plus de nom et sera découpé en statuts différents. Sa région du
centre est placée sous protectorat avec l’ancien nom d’Annam
(Le sud pacifié) comme le sera, le Tonkin au nord. Au sud, la
Cochinchine aura un statut différent de colonie. Il n’y a plus de
Vietnamiens, que des Annamites, des Tonkinois et des
Cochinchinois. En 1945, le pays encore sous la tutelle
coloniale, proclame son indépendance et son intégrité
nationales avec la République Démocratique du Vietnam (la
RDVN). A partir de 1954 et malgré les Accords de Genève, la
partition du territoire est effective : la RDVN est au nord et la
République du Vietnam (RVN) au sud. En 1976, le pays sera
réunifié sous le nom de République Socialiste du Vietnam.
On remarquera trois faits.
Le nom du pays peut changer mais la nation reste elle-même.
Sa pulsion d’unité date de plusieurs siècles. Son désir de paix
aussi. Un adversaire sait devenir un partenaire et inversement :
le sentiment national apprend la prudence et la patience.
Les temps historiques furent marqués par plus de 10 siècles
d’occupation chinoise continue puis d’incessantes
intrusions terrestres : la dernière date de 1979. Encore
aujourd’hui, quelques îles vietnamiennes restent occupées,
disputées. Entre 939 et 1945, pas moins de 15 dynasties et
grands seigneurs-shogunats. Ces invasions dans le passé étaient
parfois facilitées par la corruption ou le dilettantisme des rois,
seigneurs et élites. Aussi, il y a toujours eu une course de
vitesse dans la construction d’un Etat séculaire et d’un
environnement humain, culturel et politique apaisé. La
population peut être pressée par les événements pour se faire
confiance dans la durée.
Aucun pays dans le monde n’a affirmé son identité de façon
aussi nette, à la fois par le nom de l’ethnie principale, les Viêt et