empires chrétiens du Haut Moyen-âge

Fiche de révision numéro 8– Empire carolingien et Empire Byzantin, deux empires chrétiens du
Haut Moyen-âge
L'effondrement de l'Empire romain d'Occident marqua la fin de
l'Antiquité et les débuts du Moyen-âge. Ce Moyen-âge, qui devait
durer un millénaire, est décomposé par les historiens en deux grandes
parties : le Haut Moyen-âge (Vème siècle fin du Xème siècle) , et le
Bas Moyen-âge, ou Moyen âge classique (an Mil, fin XVème siècle).
Le Haut Moyen-âge fut marqué, au nord de la Méditerranée, par
l'existence de royaumes et empires chrétiens au sein desquels
survécurent certains des héritages de l'antiquité romaine. Les deux
plus importants États chrétiens du Haut Moyen-âge furent l’Empire
carolingien et l'Empire byzantin.
1-L'Empire carolingien
Un empire franc héritier de la la dynastie
mérovingienne (481-768)
En s'effondrant au Vème siècle, l'Empire
romain d'Occident a laissé place à plusieurs
royaumes barbares, fondés par des peuples
venus de l'Est. La carte ci-contre à gauche
représente l'Occident au début du VIème
siècle, un demi-siècle après la chute de Rome
(476). Le territoire des Gaules est alors
largement intégré dans un puissant royaume,
celui des Francs. C'est la dynastie
mérovingienne qui fonda et étendit le
territoire de ce royaume, pour l'essentiel sous
le règne du roi Clovis (481-511). Clovis fut le
premier des rois barbares à se faire baptiser
selon les rites de la religion catholique. Cette
décision facilita l'acceptation du pouvoir de
cette dynastie franque sur un territoire dont les
élites étaient chrétiennes depuis les derniers
siècles de l'Empire romain. Ce baptême permit
également à Clovis et à ses descendants de
compter sur le soutien de l’Église.

La dynastie carolingienne (751-987)
Le rois mérovingiens ne disposaient plus au VIIIème siècle que d'une autorité
symbolique : le pouvoir était passé entre les mains du puissant maire du
Palais, Charles Martel. C'est son fils, Pépin le Bref, qui devint roi en 751.
Son règne fut marqué notamment par une guerre contre les Lombards qui
s'étaient emparés du nord de l'Italie et menaçaient le pape. Pépin réduisit les
Lombards, s'empara d'une part des territoires qu'ils avaient conquis en Italie, et
en fit don au pape : ces terres devient et demeurèrent pendant plus de mille ans
les terres de la papauté, sur lesquelles les pontifes régnaient et d'où ils purent
tirer d'importantes richesses. Telle l'origine des États de l’Église. Cette
donation renforça les liens entre les rois francs et l’Église, entamée à la fin du
Vème siècle par le baptême de Clovis.
Le fils de Pépin, Charles -plus tard appelé Charlemagne- fut sacré en 768.
Son long règne fut marqué par des guerres fréquentes qui permirent
l'expansion territoriale à l'est et la conversion au christianisme de peuples
barbares, tels les Saxons.
Le Royaume franc devient empire (800)
En l'an 800, le pape Léon sacra Charlemagne empereur.
L'Empire carolingien domine l'actuel territoire de la
France, une grande partie de celui de l'Allemagne, de la
Belgique, des Pays-Bas et de l'Italie actuelle ; soit le cœur
de l'Europe actuelle. Charlemagne y règne par
l'intermédiaire des comtes, de puissants aristocrates francs
placés à la tête des comtés. Leur action est surveillée par
les envoyés spéciaux de Charlemagne, les missi dominici.
Charlemagne soutient l’Église. De nombreux monastères
sont construits dans l'Empire. L'Empereur y impose la
règle de saint-Benoît, qui va structure le monachisme
occidental de manière quasi exclusive jusqu'au XIIIème
siècle.
Le sacre de Charlemagne
La fin de l'Empire et la naissance de la Francie
(843)
Son fils Louis le Pieux (Louis est une évolution du
nom Clovis) régna comme empereur en poursuivant
l’œuvre de son père. Mais l'Empire fut partagé en
843 entre ses fils. Ce partage de Verdun donna
naissance à l'ouest à la Francie occidentale. La
dynastie carolingienne régna sur ce royaume
jusqu'en 987 – avec quelques parenthèses durant
lesquels d'autres rois s'imposèrent. C'est cette
Francie qui, quelques siècles plus tard, sous les rois
capétiens, prit le nom de royaume de France.
Le Xème siècle fut marqué un effondrement de l'autorité des
rois carolingiens. L'une des principales causes de cette évolution
se trouve dans les multiples raids et pillages commis par les
Vikings au nord et à l'ouest , par les Hongrois venus de l'Est, et
par les pirates sarrasins (arabes) en Méditerranée. En 987, le
dernier roi carolingien mourut sans héritier légitime. Les
comtes et les ducs francs se choisirent un nouveau roi : ce fut
Hugues Capet, le plus puissant d'entre-eux, dont le règne fut le
premier de la dynastie capétienne qui régna sur le Royaume de
France de manière continue jusqu'à la Révolution Française (fin
du XVIIIème siècle). Les raids hongrois au Xème siècle

2-L'Empire byzantin
L'Empire romain d'Orient
L'Empire byzantin n'est autre que l'Empire romain
d'Orient, né en 395 du partage de l'Empire à la
mort de l'empereur romain Théodose. La capitale de
cet empire était la ville de Constantinople, fondée
sur le détroit du Bosphore sous le règne de
l'empereur Constantin (début du IVème siècle). La
ville de Constantinople avait été fondée à
l'emplacement de la vieille cité grecque nommée
Byzance, qui donna plus tard son nom à l'Empire.
L'Eglise Saint-Sophie (de nos jours le grande mosquée d'Istambul),
construite au Vième siècle sous le règne de l'empereur Justinien au
coeur de la ville de Constantinople, sur le Bosphore.
En orange, l'empire Byzantin au début du règne de
Justinien. En jaune, les conquêtes de Justinien (VIème
siècle)
L'apogée de l'Empire : le règne de Justinien (milieu du VIème
siècle)
Le règne de l'empereur Justinien correspond à l'apogée de la
puissance byzantine. Les armées de cet empereur parvinrent à
conquérir une grande partie des territoires pris par les barbares
sur les décombres de l'Empire d'Occident. C'est également sous
Justinien que la basilique Saint-Sophie, la plus grande de la
chrétienté d'Orient, fut érigée. C'est également à cette époque
que le droit romain fut codifié, c'est-à-dire rédigé et réorganisé
d'une manière rationnelle, au sein du Corpus iuris civilis. C'est
sous cette forme que le droit romain a plus tard été transmis à la
Chrétienté d'Occident où le droit romain y a été étudié dans les
universités (XIIème siècle) et joua un rôle majeur dans la
construction des États monarchiques d'Occident durant le bas
Moyen-âge.
Les héritages de l'antiquité romaine
L'Empire byzantin a été appelé ainsi par les
historiens modernes. Mais les habitants de l'empire
se considéraient tout bonnement comme des
habitants de l'Empire romain : c'est qu'à l'est, aucun
événement n'avait marqué de rupture nette entre
l'Empire romain des dernières décennies de
l'Antiquité et les premiers siècles du Moyen-âge.
Ainsi, plusieurs aspects de la culture romaine
survécurent pendant des siècles au sein de l'empire
byzantin. C'est par exemple le cas de l'art de la
mosaïque ; l'oeuvre ci-contre peut toujours se
contempler dans l'église Saint-Vital de Ravenne,
capitale de l'exarchat de Ravenne, territoire
contrôlé par Byzance pendant quelques décennies
suite à la reconquête de Justinien.

Un empire théocratique
Cette sculpture en ivoire du XIème siècle représente un empereur
byzantin -Romanos – et son épouse -l'impératrice Eudoxie. Tous deux
sont représentés comme couronnés et désignés par Jésus : les empereurs
byzantins se présentent comme les représentants de Dieu sur Terre. Ils
conçoivent leur pouvoir comme illimité et légitimé par cette origine
divine. Les empereurs sont sacrés par le patriarche de Constantinople,
le plus important personnage de l’Église chrétienne byzantine.
Cyrille et Méthodes : la conversion des peuples
slaves (IXème siècle)
Plusieurs peuples barbares, slaves, s'étaient
installés dans les premiers siècles du Moyen-âge
au nord de l'Empire byzantin, dans la région des
Balkans. Les empereurs byzantins cherchèrent à
convertir ces peuples au christianisme, tant pour
des raisons religieuses que politiques. Deux
moines, par ailleurs frères, furent chargés
d'évangéliser ces peuples : Cyrille et Méthodes
s'y appliquèrent et, pour ce faire, décidèrent de
traduire les évangiles en langue slave. Ils
créèrent un nouvel alphabet afin de pouvoir
reproduire tous les sons de ces langues : telle est
l'origine de l'alphabet cyrillique, toujours
utilisé par plusieurs peuples slaves de nos jours,
à commencer par les Russes.
Le christianisme ortodoxe et le schisme de 1054 (Xème siècle)
Si les byzantins sont chrétiens, les rites qu'ils suivent diffèrent en partie du rite observé dans l'Empire carolingien.
Les messes y sont dites en grec tandis qu'elles le sont latin en Occident. C'est la raison pour laquelle on
commence à parler de Chrétienté latine, pour désigner les régions chrétiennes dominées par les carolingiens, et
de Chrétienté d'Orient pour désigner celles qui le sont par l'Empire byzantin. Par ailleurs, alors que l'évêque de
Rome est considéré à l'ouest comme le chef de l’Église -on l'appelle le pape- les empereurs de Byzance ne
voient en lui qu'un simple évêque. Ces différences conduisirent en 1054 au schisme entre les deux Églises : la
chrétienté est à partir de cette date divisée en deux parties ; la chrétienté d'Occident à l'ouest, dite latine, suit le
rite de l’Église catholique et romaine, ; la chrétienté d'Orient , à l'est, suit le rite chrétien orthodoxe.
Le long déclin byzantin face à l'essor de arabo-musulman puis turc
A partir du VIIème siècle, l'Empire byzantin dut faire face à une nouvelle
menace qui, à terme, devait lui être fatale : l'expansion arabo-
musulmane puis turque.
C'est dans les années 620 que naquit et débuta son essor la troisième
religion monothéiste de l'histoire, l'islam, sous l'effet de la prédication de
Mahomet. Ce dernier avait fondé un état arabe et musulman qui connut
une expansion fulgurante. Dans les décennies qui suivirent sa mort (632),
cet empire réduisit toutes les région de l'Espagne à l'Inde, en passant par la
Mésopotamie, la Perse et le Moyen-Orient actuel. Une grande partie de ces
terres furent conquises sur l'Empire byzantin. Ce dernier se recentra alors
sur l'Asie mineure -la Turquie actuelle- et la Grèce. Dans les derniers
siècles du Moyen-âge, ces régions furent conquises par une dynastie de
sultans turcs et musulmans : cet empire Ottoman s'empara
progressivement de tous les territoires byzantins jusqu'à s'emparer en 1453
de la ville de Constantinople. Cette chute de Byzance constitue l'un des
événements qui marquèrent une rupture importante dans l'histoire de
l'Europe : le Moyen-âge commence à prendre fin pour laisser place à
une nouvelle ère, l’Époque moderne. Le siège de Cosntantinople par les turcs
en 1453