Le retour à la Nature est plutôt une sorte de table rase que l’on accepte avec optimisme, pour mieux
construire l’homme. Celui de Rousseau, celui du XVIIIème siècle, se dresse sur la terre, naturellement
et profondément pur. S’il a des tares, elles sont dues à la perversion de la société.
L’homme n’est pas fait pour méditer et spéculer longuement dans l’oisiveté. La pensée du XVIIIème
siècle se méfie profondément de la métaphysique spéculative : Voltaire a dessiné peu de caricatures
plus dures que celle de Pangloss, dans Candide, qui s’interroge perpétuellement sur les causes du
mal, et il ne cesse de répéter que nous sommes nés pour agir. Il importe moins de raisonner sur le
monde et sur notre nature, que de construire notre nature et d’organiser le monde.
3°- Le pouvoir politique.
Chez Montesquieu, on trouve l’idée d’équilibre des pouvoirs. Ce dernier se justifie s’il est équilibré,
d’où son rêve de séparation entre le législatif, l’exécutif et le judiciaire.
Il faut choisir un système en équilibre avec son principe : Despotisme (La crainte), monarchie
(L’honneur), démocratie (Vertu, c’est-à-dire sens civique).
Avec sa Théorie des climats, il prône le déterminisme politique, choix d’un système en équilibre
avec les conditions géographiques et économiques. Le meilleur élément de cet équilibre réside dans
les « pouvoirs intermédiaires », entre l’autorité centrale et les citoyens → Il n’y aurait donc plus de
pouvoir absolu, de pouvoir venu d’une tradition ou d’une transcendance. Ce n’est plus Dieu
qui fait l’Histoire, elle est une projection de volontés, elle est soumise à des causes.
Le XVIIIème siècle voit le premier grand essor de l’Histoire, parce qu’il s’est aperçu qu’il n’y a pas
d’essence humaine éternelle, mais un homme en perpétuelle dépendance de son époque.
L’homme dépend aussi du hasard, c’est-à-dire de modifications souvent imprévisibles, de causes
qui agissent sur lui, et non d’une essence générale ou d’une fatalité divine.
4°- La critique de l’économie.
Rôle des physiocrates.
5°- La métaphysique.
Elle est d’autant plus critiquée que le XVIIIème siècle voit l’essor de la méthode scientifique. Elle est
TOUT ce que l’on ne peut pas prouver scientifiquement, à savoir Dieu, la religion, la
superstition, la voyance, l’astrologie… On s’appuie sur l’expérience, on privilégie le fait, on
compare les témoignages basés sur l’expérience et les croyances, au détriment de ces dernières.
→ Pensées diverses sur la comète de Bayle.
→ Histoire des oracles de Fontenelle.
On fait la guerre à la théologie, à la science prônée par Aristote, aux préjugés, aux
superstitions dans une lutte avouée contre l’ignorance afin de faire progresser l’homme
intellectuellement et moralement. Il ne subit plus les événements, il dispose de son destin.
III- Les idéaux des Lumières.
1°- Le bonheur.
L’homme du XVIIIème siècle recherche le bonheur, lequel se doit d’être commun, donc utile.
L’oisiveté est proscrite : à la fin du conte, Candide et ses amis se mettent au travail.
Grand rôle du plaisir, de la sensualité, de l’érotisme avec le libertinage → Il est double, au
XVIIIème siècle, à savoir le libertinage de pensée, et le libertinage de mœurs. Le libertin est
athée, il ne croit donc pas à la vie éternelle, ce qui le pousse à multiplier les expériences pour
multiplier sa sensation de vivre, persuadé qu’il est qu’il n’y a absolument rien après la mort.
Foncièrement opposé à toutes les formes d’autorité, il est libre de toute entrave, et aime à
manipuler les autres. Seules comptent ses passions, et sons plaisir.
Redécouverte de l’hédonisme, c’est-à-dire une morale basée sur la recherche du plaisir.
2°- La liberté et l’égalité.
Montesquieu souhaite la séparation des pouvoirs, Locke prône le libéralisme politique, ainsi que
Rousseau dans Du Contrat social. Cette idée trouvera son apogée dans « La Déclaration des Droits
de l’Homme » ainsi que dans celle de l’égalité des droits qui doit passer par l’abolition des privilèges.
Beaumarchais dénonce les abus de la noblesse, Voltaire, la prostitution et l’esclavage dans
Candide, Montesquieu, l’esclavage dans De l’Esprit des lois, et dans les Lettres persanes.
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