COMPTE-RENDU SÉANCE 1 Au delà du voile Sujet : L'État français, "avec" ou "face" au culte musulman Introduction type : Aller directement au coeur du sujet : les faits et le débat Entre juin et novembre 1989, la médiatisation de 4 conflits opposants des familles d'éléves portant le "voile islamique" (5) et des personnels d'établissements publics d'enseignement (école primaire puis collège et enfin lycée technique) donne le coup d'envoi d'un long débat que la loi de mars 2004 (sur le port des signes religieux ostensibles) viendra trancher. En cette fin des années 19801 le débat se cristallise autour de la question de l"intégration" d'une minorité religieuse (les musulmans) dont l'histoire se confond avec celle de l'immigration. Pour ses défenseurs, le port du voile relève de la liberté de culte et d'expression et son interdiction est le signe de politiques discriminatroires voire racistes. Pour ses turiféraires en revanche, cette pratique éminement religieuse, transgresse les principes laïcs qui sont au fondement du système républicain. Les plus radicaux insistent sur le caractère résolument politique d'une religion musulmane qu'ils considèrent intrinsèquement anti-laïques. La laïcité serait alors une donnée existant en substance dans telle ou telle religion. Il existerait donc, suivant ce schéma, des religions "laïcisables" et d'autres qui ne le seraient pas. Amener la problématique Les documents qui nous sont proposés invitent clairement à appréhender la laïcité sous un angle différent. La laïcité y est présentée comme un principe dont il faut créer et organiser les conditions. En un mot, il s'agit de penser en terme de processus de laïcisation. Dans le cas de la société française, cette dynamique s'engage au tournant du XVIIIe scièle (Révolution et liberté de conscience) et se formalise au plan juridique avec la loi de séparation de l'Église et de l'État de 1905. Trois principes sont au coeur de l'édifice législatif : la lutte contre la domination des religions sur l'État et la société civile, le respect de la liberté de conscience et de culte, et l'égalité des religions et des convictions (incluant le droit de ne pas croire). Religion récemment implantée dans l'hexagone (une cinquantaine d'années), forte aujoud'hui d'environ 5 millions de fidèles, l'Islam interroge à nouveaux frais le pacte laïc français et pose une série de questions : Comment organiser la différence, la diversité sociale, culturelle et surtout religieuse ? Comment arriver à l'équilibre dans l'agencement des trois principes cités supra ? Cet équilibre passe-t-il obligatoirement par une représentation des religions ? Autrement dit, faut-il institutionnaliser pour laïciser ? Annoncer le plan 1 Ce n'est pas anodin dans ce contexte de développement des thématiques de l'exclusion et des violences urbaines, d'essor des revendications portant sur les droits des minorités, de montée en puissance du FN et de l'anti-racisme) (je ne rédige pas l'annonce du plan mais vous devez le faire) Plan I I. Le modèle laïc français s'est construit "face" aux religions... A. ... et balance aujourd'hui entre crispation identitaire... (derrière la lutte contre l'oppression religieuse, l'Islam est présenté comme une menace pour l'identité républicaine et laïque de la France) B. ... et laïcité de reconnaissance sociale des religions. ( Début d'un processus d'institutionalisation de l'Islam dans les années 1990). Transition : mais la reconnaissance est-elle envisageable sans une représentation laïque du culte musulman ? II. Les contraintes d'une organisation représentative A. L'éclatement de "la communauté" ne favorise pas la légitimité d'organisations représentatives ... (Représenter qui ? Et comment? ) B ... prises dans des conflits intestins. Plan II I. Retour sur un dialogue manqué : l'Islam et la République A. Plusieurs decennies de gestion paternaliste et sécuritaire de l'islam en France B. ... se cristallisent dans les années 1990 (de la jurisprudence du Conseil d'Etat à la loi de 2004) C. Une communauté qui ne peut parler d'une seule voie II. Pour un processus de transformation mutuelle A. Pour un véritable organe représentatif B. Pour une laïcité de reconnaissance des cultes (du culte musulman notamment).