A LA MEMOIRE DES 1 500 000 VICTIMES ARMENIENNES
24 Avril 2009 : 94ème anniversaire du génocide arménien de 1915
perpétré par le gouvernement Jeune-Turc
94 ans de déni : ça suffit !
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VEILLE MEDIA
Lundi 6 Avril 2009
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INFOS COLLECTIF VAN
Obama, la Turquie et le "Mot en G"
Info Collectif VAN - www.collectifvan.org - Ankara/Washington :
malgré ses promesses électorales, le Président Obama hésiterait
désormais à utiliser le "Mot en G" pour qualifier le génocide
arménien. La réalisatrice arméno-américaine Carla Garapedian, lui
suggère d’honorer les femmes et les hommes qui, en Turquie, ont
le courage de se battre pour la simple liberté de pouvoir discuter
de leur histoire, sans avoir à subir de représailles de la part de
leur gouvernement. Elle le prie d’honorer ceux qui ont eu le
courage d’être des "screamers" (des hurleurs) dans le pas et
ceux qui tentent de faire cesser le génocide au Darfour
aujourd’hui. Enfin elle l’encourage à honorer la voie que
l’Amérique peut et doit prendre si elle veut récupérer son standard
moral de leader de la communauté internationale. Carla
Garapedian exhorte Barack Obama à honorer ses promesses
d’appeler l’extermination des Arméniens par son nom. Un
génocide. Le Collectif VAN vous présente la traduction de cet
article en anglais publié sur le site HuffingtonPost.com le 1er avril
2009.
HuffingtonPost.com
Carla Garapedian
Posté le 1er avril 2009 | 06:43 PM (EST)
Do the Right Thing, President Obama
Malgré un soutien sans faille lors de sa campagne, le Président Obama,
d’après certaines informations, hésite à utiliser le "Mot en G" pour qualifier
le génocide arménien. Il va bientôt se rendre en Turquie, et de
nombreuses personnes se demandent à juste raison ce qu’il fera ensuite.
Je vais le dire clairement.
Do the Right Thing, Mr. President.
LAmérique a de nouveau l’opportunité d’avoir le courage de ses opinions
et de se faire entendre. Pour faire cesser le cycle du génocide. Pour faire
cesser -- ainsi que l’appelle Elie Weisel -- la dernière phase du génocide.
Pour donner une réalité aux mots "Plus Jamais" en combattant le déni du
génocide -- qu’il s’agisse du Président iranien niant l’holocauste ou du
gouvernement turc niant le premier génocide du 20e siècle. L’heure est
venue de donner un nom à "l’exil et à l’extermination" d’environ 1.5
million d’Arméniens -- ainsi que le qualifiait George W. Bush en avril 2001.
Do the Right Thing, Mr President. Qualifiez-le de ce qu’il est. UN
GÉNOCIDE.
Lorsqu’il faisait campagne, Obama a dit que s’il était élu Président, il
utiliserait le mot génocide. Hilary Clinton a promis la même chose.
Samantha Power, lauréate du Prix Pulitzer pour son livre A Problem from
Hell: America and the Age of Genocid, étant à présent dans le cercle de
ses conseillers en politique extérieure, les chances de reconnaissance sont
tangibles. Mais au cours des visites du Président en Turquie en avril, ces
promesses seront soumises à une épreuve décisive. "Envoyer le Président
-bas fait monter les enchères," déclare Mark Parris, ex-ambassadeur
américain en Turquie, au LA Times. présent, on ne peut plus l’ignorer...
cela pourrait nuire à sa crédibilité." La crédibilité d’Obama, probablement.
La crédibilité de l’Amérique ? Certainement.
De bien des façons, cette question qui semble si petite-- un mot --
pourrait être une indication de la politique extérieure qu’Obama va mener-
- dans les quatre prochaines années, voire huit. Avec ce seul mot, nous le
saurons.
Est-ce que ce sera l’Amérique d’Obama ? Un nouvel ordre mondial plus
transparent, une simulation de noyade s’appellera par son nom --
torture -- et l’extermination par la Turquie d’un million et de demi de
personnes s’appellera par son nom, c’est à dire -- génocide ? Ou bien
toujours la même rengaine ? Atténuer le passé génocidaire de la Turquie,
être complice de la répression actuelle de ses citoyens qui, dans un style
très soviétique, ne peuvent discuter ouvertement de leur propre histoire
sans risquer une peine de prison, ou pire encore, la balle d’un extrémiste
?
Obama rejoindra-t-il les rangs des danseurs du "Mot en G" -- qui ont joué
au football politique avec les espoirs et les rêves des survivants,
promettant hors mandat de reconnaître le premier "crime contre
l’humanité" de l’histoire, ainsi qualifié par les Britanniques en 1915 -- puis
y renonçant une fois au pouvoir -- devant n’importe quel chantage
géopolitique des responsables turcs ? Les bases ? Le pétrole ? La sécurité
en Afghanistan... en Iran... ou en Irak ?
Génocide ? Ou déni ?
Je m’exprime en tant que réalisatrice, très au fait des débats sur le
génocide qui ont lieu en Amérique et en Europe. J’ai alisé un
documentaire intitulé Screamers, dans lequel jouait un groupe très connu
"System of a Down", et qui a été diffusé sur la BBC et ensuite en
Amérique en 2006-2007. Le film examine l’histoire des génocides, en
partant du génocide arménien, puis l’holocauste, le Cambodge, la Bosnie,
le Rwanda, jusqu’au Darfour aujourd’hui. Il comprend une longue
interview de Samantha Power. Après sa diffusion aux USA, le film a été
projeté trois fois au Congrès, ainsi qu’au Parlement européen, au
Parlement britannique (pour leur Comité de la Prévention du Génocide), et
plus récemment, il y a eu une projection sponsorisée par les Nations
Unies. Dans le monde entier, il a été diffusé dans des églises et des
synagogues, des instituts culturels, des universités et des écoles, il a été
traduit dans de nombreuses langues, y compris le français, l’allemand et
l’arabe. Le Jewish World Watch, the Shoah Foundation, Save Darfur,
Amnesty International, Clooney's "Not on Our Watch"... nous ont soutenu
et la liste continue. Je suis toujours en train de parcourir le monde pour ce
film.
En janvier 2007, l’un de nos contributeurs, Hrant Dink, a été assassiné
dans une rue d’Istanbul. C’était l’éditeur d’un journal arménien, qui
prônait la paix et la tolérance sur ce sujet en Turquie. Dink avait éjugé
par l’État turc, en vertu de son Code pénal draconien, Article 301, qui peut
qualifier toute discussion sur le génocide arménien de crime contre l’État,
soit "insulte à l’identité turque." Sous la pression de l’Union européenne,
ce code a été modifié, mais les changements ne sont que cosmétiques.
Certains pensent que ce nouveau Code est encore pire.
Je demanderai à tous ceux qui pensent que ceci est un problème du
passé, de se rendre en Turquie. Dink, ainsi que le lauréat du Prix Nobel
Orhan Pamuk ont tous deux encouru la prison pour avoir parlé de ces
événements. Ils ont subi la haine des ultranationalistes, et l’intimidation
que subit tout citoyen turc désirant parler ouvertement de ce sujet en
Turquie. Deux mois après la sortie de notre film et les exhortations du
gouvernement turc appelant tous les citoyens à combattre les
"mensonges" de la diaspora arménienne, Dink a finalement été confronté
au véritable visage du négationnisme -- la balle de son assassin.
Comment combattre cela ? En visite, dans les écoles et les universités, je
parle à des jeunes du problème current du génocide et de ce que nous
pouvons faire -- que ce soit en reconnaissant le premier génocide du 20e
siècle, le génocide arménien, ou en faisant cesser le génocide qui a lieu au
Darfour. Ces jeunes veulent poursuivre le rêve d’Obama -- "Etre le
changement que nous voulons voir dans le monde."
Mais comment ?
Beaucoup aimeraient croire que quelque chose d’aussi horrible que
l’holocauste ne pourra plus jamais se reproduire. Nombreux sont ceux qui
ignorent le génocide arménien -- le dénommé "génocide oublié." Lorsqu’ils
apprennent que c’était la première fois que le terme "crime contre
l’humanité" a été utilisé, que Hitler y a fait ensuite férence pour justifier
le meurtres des juifs et que le Président Wilson désirait la partition de la
Turquie en réponse au "meurtre d’une nation", ils sont atterrés.
Samantha Power, conseillère en politique étrangère au Conseil National de
Sécurité, débute son livre qui a gagné le Prix Pulitzer A Problem from Hell:
America and the Age of Genocide avec le génocide arménien, le qualifiant
de "crime sans nom." Elle identifie les "screamers" -- les gens qui refusent
de rester silencieux lorsqu’un génocide a lieu. Elle les appelle des acteurs
(des gens qui agissent) et non des spectateurs. Elle cite les screamers de
tous les grands génocides du siècle dernier -- des gens tels que
l’Ambassadeur Henry Morgenthau pendant le génocide arménien, Szmul
Zygielbojm pendant l’holocauste, Dith Prawn au Cambodge, Romeo
Daillaire au Rwanda. On pourrait ajouter George Clooney pour le Darfour.
Il y a toujours eu des screamers. Le problème est, dit-elle, que nous ne
les écoutons pas.
Pourquoi ? Samantha Power dit qu’il est difficile d’obtenir un consensus
national pour aider des gens très éloignés auxquels la plupart des
Américains ne peuvent pas s’identifier. Le moteur -- c’est la pression
publique. Dans le cas du génocide arménien, de nombreux citoyens
américains se sont fait entendre en 1915 et ont offert une aide étrangère.
Le génocide a été bien rapporté par le New York Times, et donc les
citoyens américains étaient informés. Les Arméniens avaient en fait déjà
été massacrés à la fin des années 1890 sous le régime Hamidien, d’où la
phrase "Les Arméniens affamés." Ces massacres ont été suivis par l’une
des premières interventions internationales de la Croix Rouge américaine,
dirigée par Clara Barton. Quelques années plus tard en 1915, des millions
de dollars ont été collectés en Amérique pour aider les victimes du
génocide. C’est pourquoi je suis là -- des Américains ont aidé ma famille.
Mais, dans le cas de l’Amérique, l’aide humanitaire a eu l’ampleur de son
soutien. Le Président Wilson voulait aller plus loin et punir la Turquie pour
ce qu’elle avait fait aux Arméniens, après la Première Guerre mondiale, en
partageant le pays et en rendant leurs terres aux Arméniens. Mais on l’a
convaincu de reculer - cela aurait coûté l’alliance de l’Amérique avec le
tout nouveau leader de la République Turque, Kemal Atatürk. La Turquie
était le rempart contre le bolchevisme. La Turquie contrôlait le pétrole de
Mossoul. LAmérique voulait-elle vraiment s’aliéner cet allié ?
Toujours ce même vieux problème, dit Power dans mon film. "Les seules
fois les questions humanitaires attirent l’attention totale des hommes
politiques, c’est lorsqu’il existe une forte pression politique intérieure", dit-
elle. "Et si nous ne le faisons pas, le gouvernement retombera simplement
dans ses mêmes schémas familiers qui sont de poursuivre ses
programmes politiques et sécuritaires."
Ce "schéma familier" s’est répété tout au long du siècle dernier -- que ce
soit le silence collectif de l’Administration Carter sur le génocide au
Cambodge, ou le manque d’actions de l’Administration Reagan contre les
massacres des Kurdes perpétrés par Saddam Hussein en Irak à la fin des
années 80. Pour le génocide au Rwanda, l’administration Clinton n’est pas
intervenue. "Nous n’avons pas immédiatement appelés ces crimes par leur
nom correct - un génocide," a dit le Président Clinton en mars 1998.
C’était une excuse pour l’inaction, mais pas exactement sincère, a dit
Salih Booker, d’Africa Action. "Dans le cas du Rwanda, l’Administration
Clinton a refusé de dire le mot génocide, et il y avait véritablement des
notes du Département d’État disant : 'n’utilisez pas le mot génocide, parce
qu’il faudra que nous fassions quelque chose.'" En d’autres mots, Clinton
savait ce qu’il se passait, mais il a autorisé l’Amérique à rester oisivement
à l’écart.
Aucun homme politique ne dira ouvertement, "Hé, ce n’est pas dans notre
intérêt de faire cesser un génocide." C’est terrible. Qui voudrait être
associé à une indifférence aussi ignoble ? Alors ils dansent. Ils ne diront
pas le mot. Ils feront des euphémismes. Ils affirmeront qu’ils ne
connaissaient pas vraiment l’ampleur du problème. Ou ils n’en parleront
pas du tout -- le silence engendre le silence.
Le slogan : "Plus jamais ça" n’a pas de sens. "Pourquoi des génocides se
poursuivent au 21e siècle ?" demande Booker. "Parce que ceux qui les ont
perpétrés au 20e siècle n’ont pas été punis."
Alors, que fera Obama ? Les Présidents américains ont un passé rempli de
flops. Le Président Reagan a ouvertement qualifié le génocide arménien de
"génocide" en 1981. Il était, après tout, le Gouverneur de Californie, l’un
des Etats à plus forte population arménienne en Amérique. Mais cet acte
de reconnaissance a eu lieu avant que les USA ne ratifient la Convention
du Génocide des Nations Unies -- une chose que l’Administration Reagan a
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