Pour le reste de son activité, prothèse dentaire et actes « hors nomenclature », le
chirurgien dentiste applique le même tarif que ses confrères européens en essayant
tant bien que mal d’équilibrer son exercice. Il est à noter que lorsque nous sommes
montrés du doigt par la Cour des Comptes, info relayée par les différents médias, sur
nos supposés « dépassement d’honoraires », en fait, ceux ci ne s’appliquent que sur
20% de notre activité, à savoir la prothèse dentaire ; le tarif de convention est
inchangé depuis le 31/03/1988 sur le remboursement des couronnes dentaires
(107,50 euros, prix largement inférieur à la facture du prothésiste « français »
délivrée au praticien ).
Comment peut-on encore parler de dépassement d’honoraires sur des tarifs de
remboursement de prothèse, inchangés depuis un quart de siècle ? Le coût de
fonctionnement d’un cabinet dentaire serait il resté figé depuis les années 1980 ???
Dans le cadre de la Couverture Mutuelle Universelle, le tarif de remboursement pour
une couronne céramique est de 375 euros. Bien qu’insuffisant, cela représente
quand même 4 fois le tarif de convention actuel. De plus, nos Assurance Sociales
Maladies (ASM) que nous payons chaque année sont déterminées grâce à un
savant calcul que même le Directeur de l’UNCAM trouve aberrant, sur ce même
"dépassement".
Après avoir synthétisé la situation actuelle de l'exercice de chirurgien-dentiste,
passons en revue les pressions qui pèsent sur le chirurgien-dentiste suite aux failles
de notre système :
1. Pression en termes de non revalorisation de nos honoraires :
- Par l'absence d'évolutivité de notre convention trentenaire et inadaptée à un
exercice en fonction des données acquises de la science et à la réalité
économique
- Par le lobbying pressant des organismes mutualistes en vue du
plafonnement d'actes ED par des protocoles mutualistes
- Par des discours politiques irréalistes de campagne préélectorale
2. Pression en termes d'une offre de soins pour des intérêts lucratifs :
- Par le pullulement de nombreux protocoles avec des organismes mutualistes
ou des assurances entraînant un détournement de la patientèle , bafouant
notre code de déontologie et l'article L112-1 du Code de la Mutualité.
- Par la création de centres dentaires low cost ou de centre de
prothèse/implantologie/soins orthodontiques par des financiers et des
commerciaux dont le but avoué est de faire du profit.
- Par la création de centres de santé dentaire mutualistes. Après avoir pesé
sur les honoraires, ces organismes mutualistes s'implantent pour peser aussi
sur l'offre de soins.