Conférence de presse budget 2009 - Département des Bouches

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Intervention de Jean-Noël Guérini,
Président du Conseil général des Bouches-du-Rhône
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Conférence de presse Budget 2009
Jeudi 11 décembre 2008, 9h30
Mesdames et messieurs les journalistes,
Mesdames, messieurs,
Cette année, la présentation du budget primitif du Conseil général n’est pas
un exercice traditionnel.
C’est évidemment un moment majeur de la vie de toute collectivité, mais
comment ne pas insister, ce matin, sur le contexte auquel nous sommes
confrontés.
Les Bouches du Rhône, comme la France, sont plongées dans la crise.
Certains doutent encore de ses effets sur notre tissu économique, sur
l’emploi, sur le tissu social. Pourtant, cette crise, loin d’être un épisode
conjoncturel, sera durable, sévère.
C’est pour cela que j’ai souhaité que notre session budgétaire l’aborde sans
faux fuyants.
Quoi de plus normal ? Chaque jour nous apporte son lot de mauvaises
nouvelles. Arcelor Mittal tourne au ralenti. Le secteur de l’intérim a
enregistré une baisse de 25% de ses activités en deux mois. Et le domaine
du BTP est en chute de 30%.
Vous avez appris, comme moi, que le Département du Var reportait le vote
de son budget en raison de l’effondrement des ventes immobilières, qui
tarissent le produit des droits de mutations. Dans les Bouches du Rhône,
cette baisse sera de l’ordre de 36 millions d’€ cette année.
Je n’insiste pas davantage mais je sais, vous savez, que le plus dur est à
venir.
Comment ne pas s’en inquiéter ?
Dans les Bouches du Rhône, 20% de la population vit en dessous du seuil
de pauvreté. Ce chiffre dépasse les 50% dans certains quartiers de
Marseille.
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Les services sociaux du Conseil général, qui sont souvent les seuls sur le
terrain, au plus près des gens en difficulté, ont déjà enregistré une forte
demande pour les secours financiers en urgence. Et cette dégradation
touche plus particulièrement les femmes seules qui élèvent leurs enfants.
Dans ce contexte, il n’était pas question que nous restions les bras croisés.
C’est pour cela que le budget 2009 du Conseil général sera une arme
contre la crise, car dans des circonstances exceptionnelles, nous avons le
devoir de soutenir l’activité économique, sans jamais oublier la justice
sociale.
J’ai d’ailleurs demandé qu’un débat soit le point de départ de la séance
publique demain, car il est important que l’ensemble des groupes politiques
représentés au Conseil général puissent faire entendre leur voix et
s’expriment, sur un sujet primordial pour l’ensemble de nos concitoyens.
Pour en revenir au budget 2009, il reste calé sur les fondamentaux du
Conseil général : accompagner et aider ceux qui créent la richesse, donc
l’emploi tout en renforçant les solidarités entre générations et entre
territoires. Vous trouverez dans le dossier de presse qui vous a été remis
les grands chiffres de ce budget dans lequel je veux souligner trois points..
Le premier est important, mais il ne constitue pas un scoop.
Nous n’augmenterons pas la fiscalité car il n’est question d’amputer le
pouvoir d’achat des ménages, alors que les salaires sont en berne.
Permettez moi de souligner que nous pouvons le faire parce que nous
avons su gérer, avec intelligence, le désengagement massif de l’Etat et une
seconde étape de décentralisation particulièrement mal pensée.
Deuxième donnée, essentielle qui est liée à ce que je viens de dire. Fort de
notre bonne gestion, soulignée par la Chambre régionale des Comptes,
nous pouvons maintenir le cap, en privilégiant l’investissement. Cette
politique est rendue possible par notre faible taux d’endettement, 87 par
habitant.
Cette politique est une réalité parce que nous avons, depuis plusieurs
exercices, su contenir nos dépenses de fonctionnement. Qui représenteront
1, 650 milliard d’€.
Troisième et dernier point, capital pour les mois et les années à venir. Le
maintien d’un investissement à hauteur de 551 millions d’€ pour l’an
prochain, et la mise en place d’un plan quinquennal, doté de 500 millions
d’€.
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C’est bien évidemment sur cette politique que je veux insister ce matin.
Pour l’investissement, nous sommes dans le prolongement d’un
mouvement initié depuis plusieurs années.
Savez vous que depuis mon arrivée à la présidence du Conseil général, il
y a un peu plus de dix ans, ce sont près de 4 milliards d’€ qui ont été
injectés dans l’économie départementale.
Dans la situation difficile nous nous trouvons, nous devons continuer et
faire aussi bien, sinon mieux. Nous le devons, mais nous le pouvons !
Si l’investissement est l’outil qui permet de lutter contre la crise, le plan
quinquennal que je présenterai demain en séance publique sera un
catalyseur, un amplificateur et un accélérateur pour soutenir l’économie des
Bouches du Rhône dans les domaines des transports, des routes, du
logement et du cadre de vie.
Ce plan sera divisé en deux volets. D’une part, 250 millions d’€ permettront
de dynamiser les investissements stratégiques sur les Bouches du Rhône.
150 millions étant réservés aux infrastructures routières, deux autres
domaines, les transports et le logement se partageant les 100 millions
inscrits en autorisation de programmes.
D’autre part, nous devons renforcer le rôle métropolitain de Marseille, avec
une enveloppe de 250 millions d’ pour accompagner les projets majeurs
de la communauté urbaine. L’enveloppe sera, dans ce volet du plan divisé
de la manière suivante :
150 millions sur les transports, 50 sur les routes et 50 sur le cadre de vie.
Cette initiative s’accompagnera également d’une politique approfondie de
dialogue et d’échange avec le monde économique.
Dans le même temps, tout en prolongeant les actions d’aide et
d’accompagnement de la vie quotidienne des habitants du Conseil général,
j’ai décidé d’accentuer nos efforts en faveur des plus fragiles d’entre nous
et je soumettrai au vote des conseillers généraux, demain, une aide
supplémentaire de 600.000 € en faveur des associations caritatives.
Cet effort qui s’ajoute à l’augmentation de 1, 5 million d’€ du fonds de
solidarité Logement et au million d’€ traditionnellement réservé à ces
associations n’amputera en rien les politiques sociales du Conseil général.
Et comme en période de crise il est important de montrer l’exemple, j’ai
estimé qu’à l’heure les chiffres du chômage sont catastrophiques, qu’au
moment les familles se serrent la ceinture et voient arriver Noël avec
angoisse, il est vital que notre institution soit exemplaire.
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C’est pour cela que j’ai décidé de ne pas organiser la cérémonie des vœux
aux corps constitués. J’ai parlé de la maîtrise des dépenses de
fonctionnement : en voilà un bel exemple.
Avant de répondre à vos questions, une dernière précision.
Vous pouvez constater que le Conseil général, premier donneur d’ordre de
la région, est à la pointe dans la bataille contre la crise. Le plan
quinquennal, il sera de la responsabilité de chaque conseiller général de la
majorité, dans le cadre de sa délégation, de veiller à sa bonne application.
Je m’impliquerai personnellement pour sa mise en œuvre.
Notre effort, est réel, concret et ciblé.
Il est rendu possible par notre bonne gestion et il prouve que le
département des Bouches du Rhône, à l’image des nombreuses collectivités
qui réalisent 75 % de l’investissement dans notre pays, est un échelon
pertinent de notre organisation institutionnelle.
Les esprits fiévreux qui évoquent le big bang territorial devraient y
réfléchir. Je ne souhaite pas que leurs élans réformateurs, parfois
nécessaires, ne se traduisent pas par un « trou noir des solidarités ».
Dans les Bouches du Rhône, la population sait ce que le Conseil général
fait. Soyez certains que j’entends bien, avec les conseillers généraux qui
m’entourent, continuer à agir.
Avec rigueur, avec courage, mais en visant toujours l’efficacité, sans jamais
sacrifier le débat, le contact et le dialogue.
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