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I. ANALYSE DE LA SITUATION
1. La croissance et le développement économique du Sénégal seront entravés par le changement climatique à
moins que des initiatives opportunes d’adaptation guidées par une stratégie d’adaptation soient mises en œuvre
et le changement climatique incorporé au centre du processus de développement. On présage que le changement
climatique se manifeste par la montée du niveau de la mer (SLR), une pluviométrie décroissante (avec une
intensité accrue des évènements exceptionnels) et des températures élevées au Sénégal. Le problème majeur du
Sénégal est que les secteurs économiques dominants dépendent entièrement des ressources naturelles, qui sont à
présent en train d’être dégradées par les activités de base, et seront menacées par le changement climatique
futur. Les principales activités contribuant au PIB au Sénégal sont l’agriculture (14.7%), l’industrie (22.1%) et
les services (63.2%)
. L’agriculture, la pêche et le tourisme en particulier, contribuent à maintenir les moyens de
subsistance des populations en générant des emplois et des revenus, avec une agriculture qui emploie la vaste
majorité des Sénégalais (60-70% de la population totale)
. La forte dépendance vis à vis des ressources
naturelles, qui risquent d’être fortement affectées par le changement climatique, constitue une menace pour la
croissance économique et les objectifs de développement du Sénégal.
2. L’autre problème du Sénégal est que la contre performance de l’agriculture, aggravée par le changement
climatique, au cours des quatre dernières décennies (PANA 2006) a eu des impacts cumulatifs notamment sur la
gouvernance, le développement, la pauvreté et les questions de genre. Une des conséquences majeure a été une
urbanisation très rapide de la population Sénégalaise
et la migration vers le littoral où 60% de la population
vivent maintenant. Ceci a eu des effets négatifs sur la planification urbaine et sur la gestion de la zone côtière,
qui a compromettant les ressources côtières et les services fournis par les écosystèmes.
3. Les Sénégalais les plus vulnérables aux impacts du changement climatique futur comprennent les pauvres
des zones rurales, les femmes, les vieux, les paysans, les pêcheurs, les maraichers et les opérateurs touristiques.
Les femmes sont responsables de l’entretien des moyens de subsistance de leur famille et sont la force de travail
prédominante dans les économies rurales notamment l’agriculture et la pêche
. En outre, elles sont responsables
de la collecte de bois et d’eau (Diagne 1997). Par conséquent, il est probable que le changement climatique ait de
sérieuses conséquences en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, les questions de genre et la réalisation
des OMD (voir Annexe 4 concernant le progrès vers les OMD). Ainsi, se baser sur les besoins des communautés
les plus vulnérables est important pour rendre conforme le développement humain aux réponses au changement
climatique.
Le Climat Actuel
4. La grave sécheresse, en particulier depuis les années 1960, est l’un des principaux problèmes climatiques
récurrents que le Sénégal est actuellement confronté. La température moyenne annuelle a augmenté de 0,9 ° C et
depuis les années 1960 la pluviométrie ne cesse de diminuer dans les régions du sud du pays (d'environ 10-15
mm par décennie). Toutefois, cette baise est accompagnée par quelques années de fortes précipitations
(McSweeney, et al 2006). En outre, depuis 1996 le Sénégal expérience 35% de diminution pluviométrique
caractérisée par une forte variation d’intensité ainsi que un raccourcissement de la saison pluvieuse (Diagne
1997). En outre, l’érosion côtière est un problème récurrent au Sénégal qui est bien sûr dû à la dynamique
naturelle de la zone côtière qui est une des zones régionales de transit des sédiments. Les principales
conséquences de l’érosion côtière, l’augmentation de la variabilité des pluies ainsi que la baisse de la
pluviométrie annuelle ont été vécues le long de la zone côtière, notamment dans le secteur agricole. C’est ainsi
que les changements du régime pluviométrique et l’intrusion saline ont réduit les approvisionnements en eau
douce. Ces problèmes climatiques sont aggravés et concomitants d’un certain nombre de problèmes
environnementaux et de développement tels que :
a. La dégradation des ressources naturelles telles que les mangroves, les dunes, les estuaires, les fleuves,
les nappes phréatiques, les sols, les forêts, les ressources halieutiques.
Sénégal à première vue, 2008. Banque Mondiale.
Page web du Gouvernement: http://www.gouv.sn/politiques/lpdia.html [visité le 4 Mai 2009].
Le Sénégal possède le taux d’urbanisation le plus élevé de la région Sahélienne (39.5% pour tout le pays et 52.9 % pour la
région de Dakar).
Ceci était discuté dans les réunions des actionnaires avec: Mr Pierre Dioh- municipalité de Joal; page web du gouvernement
http://www.gouv.sn/politiques/lpdia.html.