08/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
08/09/2008
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FIBRES OPTIQUES POUR TÉLÉCOMMUNICATIONS ____________________________________________________________________________________________
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E 7 110 − 4© Techniques de l’Ingénieur, traité Électronique
1.2.2 Modulation
On peut moduler ces sources de deux manières différentes.
■Modulation directe : on agit sur le courant de jonction qui provo-
que l’effet laser. En première approximation, la puissance optique
délivrée varie linéairement en fonction du courant.
Ce type de modulation provoque une modification dynamique du
spectre due à la conversion amplitude-fréquence (désignée par le
terme anglo-américain de
chirp
) et du diagramme de rayonnement,
avec des effets nuisibles aux grandes vitesse de modulation (réf. [1]
page 113).
■Modulation externe : le champ émis par la source n’est pas
modulé et passe par un circuit optique spécial où l’on peut provo-
quer une modulation de phase ou d’amplitude. Les modulateurs
d’amplitude ne présentent aucune propriété de linéarité mais intro-
duisent beaucoup moins de conversion amplitude-fréquence. Le
signal modulé envoyé dans la fibre est donc nettement moins
affecté par ce phénomène mais également moins puissant que dans
le cas de la modulation directe.
Le principe physique utilisé dans ces modulateurs externes est
soit la variation de l’indice de réfraction soit la variation de l’absorp-
tion (dispositifs à base de semiconducteurs).
●Pour les modulateurs électroréfractifs, le matériau utilisé est le
niobate de lithium (LiNbO3) dans une configuration d’interféromètre
de Mach-Zehnder en onde guidée. La phase de l’onde lumineuse est
modifiée dans un des bras au rythme de la tension appliquée au
matériau de ce bras. Il en résulte, après recombinaison des deux
ondes, des interférences constructives ou destructives suivant la
tension appliquée.
●Pour les modulateurs électroabsorbants, à base de semi-
conducteur, la modulation de la puissance lumineuse résulte direc-
tement de la variation de l’absorption du matériau avec le champ
électrique.
1.2.3 Détection
La détection est assurée par des photodiodes semi-conductrices
qui fournissent un courant proportionnel à la puissance lumineuse
moyenne interceptée ; cette moyenne (temporelle) étant prise sur
un temps d’intégration caractéristique de la technologie de la diode
et du circuit électrique dans lequel elle est montée, les modulations
d’amplitude ne seront donc détectées que si leur période est suffi-
samment grande par rapport au temps d’intégration.
En détection directe, on a une relation linéaire entre le courant
électrique détecté et la puissance optique captée.
La détection dite « cohérente », consistant à faire battre, comme
en radio, le signal reçu avec un oscillateur local, a suscité un très
important effort de recherche entre 1980 et 1990, en raison des
gains en sensibilité de réception qu’elle pouvait apporter. Cette
technique a perdu la plus grande partie de son intérêt avec l’arrivée
des amplificateurs à fibre.
1.2.4 Comment caractériser les propriétés
de transmission de la fibre ?
La fibre optique est naturellement linéaire par rapport au champ,
caractérisée par une fonction de transfert sur laquelle nous revien-
drons en traitant de la dispersion.
L’apparition des amplificateurs optiques qui ont permis
d’augmenter considérablement les puissances injectées conduit par
ailleurs à des effets non linéaires à l’intérieur de la fibre qu’il n’est
plus possible de négliger. La propagation est régie en toute généra-
lité par l’équation de Schrödinger non linéaire (réf. [1] page 50) qui
se réduit à des formes simplifiées dans différents cas particuliers :
dans la suite de cet article, nous considérerons d’abord la propaga-
tion purement linéaire puis ensuite les effets non linéaires.
2. Les modes de propagation
d’une fibre monomodale
2.1 Modes LP
2.1.1 Équations
La variation très faible (moins de 1 %) de l’indice de réfraction
dans la partie utile des fibres optiques permet de remplacer les
équations de Maxwell par une équation de propagation scalaire [2] :
(3)
avec
k
= 2π/
λ
. En multipliant toute solution
ψ
de cette équation par
un vecteur orthogonal à O
z
, on obtient une solution convenable
des équations de Maxwell pour les composantes de (ou de )
orthogonales à O
z
. Cela signifie que la polarisation transversale
d’un champ se conserve le long de la fibre. En fait il ne s’agit là que
d’une approximation excellente à l’échelle de
λ
(elle reste valable
sur plusieurs fois 1 000
λ
) mais évidemment pas à l’échelle du mètre
ou du kilomètre. Elle nous suffira néanmoins dans la suite de cet
article.
Les composantes
E
z
et
H
z
ne sont pas nulles, mais on peut les
négliger devant les composantes transversales. Le champ est quasi
TEM (transverse électrique-magnétique), avec une relation d’impé-
dance de mode de type TEM :
(4)
pour une onde directe allant dans le sens des
z
croissants. A un
vecteur de polarisation arbitraire près, toutes les composantes nota-
bles du champ sont donc proportionnelles à la fonction scalaire
ψ
.
2.1.2 Modes guidés
Les modes guidés correspondent aux solutions de l’équation (3)
variant en exp (– i
βz
) et qui s’annulent pour .
β
est la
constante de propagation. Les fibres sont dites monomodales si
l’équation (3) n’a qu’une solution unique ; il faut pour cela que la
fréquence normalisée soit assez faible :
(5)
Si
V
>> 1, le nombre des modes guidés croît comme
V
2 ; on
montre qu’il y en a
gV
2/(2
g
+ 4) pour les profils du type I (cf. la
figure 1).
On utilise également les dénominations LPmn pour désigner ces
modes. Il s’agit d’une représentation en coordonnées polaires ; le
mode LPmn correspond à une fonction
ψ
de la forme
f
n(
r
) cos(
mθ
)
ou
f
n(
r
) sin(
mθ
), où la fonction radiale
f
n(
r
) s’annule
n
– 1 fois
ailleurs qu’en
r
= 0 (on montre aisément que tous les modes sont
nuls en
r
= 0, sauf les modes
m
= 0).
∆
ψk
2
n
r
()
2
ψ
+0=
u
T
E
T
H
T
r
∞→
V
2 4 (profil à saut) ;,<
V
4 4 (profil à triangle) ;,<
V
3 5 (profil parabolique).,<