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et le réseau immunorégulateur sont alors peu développés [2]. Il faut 
noter que le développement de l’homéostasie immunitaire dépend 
de la constitution d’un microbiote muqueux équilibré ainsi que de 
l’introduction des premiers antigènes alimentaires au moment et à la 
dose adéquats. 
Les effets bénéfiques des bactéries commensales sont dus prin-
cipalement à l’intervention des récepteurs innés de reconnaissance 
de motifs (PRR) exprimés par des cellules muqueuses présentant 
l’antigène (CPA) et l’épithélium intestinal (fig. 2), en particulier les 
récepteurs Toll-like (TLR) qui émettent des signaux au moyen du fac-
teur de transcription B (NF-B) [3]. Les cellules épithéliales peuvent 
atténuer l’effet pro-inflammatoire des signaux transmis par les PRRs 
de la face luminale [4]. Cependant, après une invasion bactérienne, les 
signaux des PRRs de la face basolatérale activent NF-B, avec libéra-
tion de défensines anti-infectieuses. 
De nombreuses variables influencent la tolérance et l’immunité 
sécrétoire IgA dépendante. La perméabilité intestinale est un évé-
nement primaire et secondaire important dans la pathogenèse de 
nombreuses maladies, dont l’allergie. La fonction de barrière est 
déterminée par l’âge du sujet, ses caractéristiques génétiques, le 
mucus, les mastocytes, des neuropeptides, la présence d’une infec-
tion concomitante et l’effet de bouclier des SIgA apportées par le lait 
maternel ou produites par le nourrisson. L’intégrité de l’épithélium 
dépend également des divers mécanismes immunosuppresseurs 
contribuant à la tolérance orale, dont les lymphocytes T régulateurs 
(Treg) (fig. 2). 
Selon certaines études, l’allergie serait associée à une altération 
du système des IgA. Il n’est donc pas surprenant que l’allaitement 
maternel protège contre l’allergie, en particulier dans les familles 
ayant une hérédité allergique. L’immunité sécrétoire est d’une grande 
importance pour la barrière intestinale, car les SIgA non seulement 
maintiennent un mutualisme avec les commensaux, mais forment 
également une première ligne de défense [2]. De plus, la barrière 
épithéliale dépend d’une interaction avec des facteurs microbiens de 
l’environnement, et en particulier des commensaux, par une interac-
tion directe avec les PRR de l’épithélium [1] pour l’induction d’une 
tolérance muqueuse par l’intermédiaire des CPA tolérogènes et des 
lymphocytes Treg (fig. 2). 
Il faut espérer que de nouvelles stratégies permettront de com-
penser le défaut de stimuli microbiens nécessaires à l’induction de 
l’homéostasie [5]. La mise au point d’interventions probiotiques et 
prébiotiques «taillées sur mesure» sur le plan moléculaire est donc un 
thème de recherche passionnant.