Syndrome de Claude Bernard Horner chez le chien Par le Docteur Laurent CAUZINILLE Service de Neurologie, CHV FREGIS Un syndrome d’origine neurologique Il est aussi appelé syndrome de Horner et est la conséquence d’un dysfonctionnement du système nerveux sympathique. Il entraine des anomalies du sphincter de la pupille, de la troisième paupière (membrane nictitante), de la paupière supérieure et des muscles du tonus du globe oculaire dans l’orbite. Un ensemble de symptômes Le syndrome de Claude Bernard Horner du chien regroupe plusieurs signes cliniques touchant dans la quasi totalité des cas un seul côté de l’animal et se manifestant par : • un abaissement de la paupière supérieure d’un œil, plus ou moins marqué (ptôse palpébrale) • un myosis (fermeture de la pupille) • un enfoncement de l’œil dans son orbite (énophtalmie) • une procidence de la membrane nictitante (3ème paupière) • une rougeur oculaire Chien de race Labrador atteint d’un syndrome de Claude Bernard Horner idiopathique avec ptose de la paupière (flèche jaune), procidence de la 3ème paupière (flèche verte) et myosis (flèche rouge) Comment se fait le diagnostic ? Le diagnostic différentiel doit être fait avec de nombreuses autres maladies de l’œil (uvéite notamment) ou des atteintes du système nerveux (à de nombreux niveaux : cerveau, moelle épinière, oreille moyenne, base du crâne, région retro-orbitaire, brachial ou médiastinale, …), certaines intoxications, troubles digestifs, … Des consultations spécialisées d’ophtalmologie et de neurologie sont donc souvent nécessaires. Le recours à des divers tests pharmacologiques et examens complémentaires est indispensable pour localiser le siège de la lésion responsable des signes cliniques. Dans un premier temps, une « épreuve au collyre » permettra de confirmer l’atteinte et parfois de localiser le déficit nerveux, dans la mesure où le trajet du nerf est très long. Des examens d’imagerie sont souvent préconisés pour explorer tout ou partie du trajet du nerf ; ils incluent une radiographie du thorax et de la région cervicale, et un examen d’imagerie adapté au crâne, tel que l’IRM ou le scanner. Les maladies sous-jacentes Il s’agit d’un syndrome, c’est-à-dire que de nombreuses maladies peuvent provoquer un syndrome de Claude Bernard Horner. Chez le chien, les plus fréquentes sont les lésions dela moelle épinière cervicale, des racines nerveuses brachiales (plexus brachial), de l’oreille moyenne, de l’entrée du thorax (médiastin), … Chez le chien, dans plus de la moitié des cas, la cause n’est pas identifiée. On parle de syndrome de Claude Bernard Horner idiopathique. Le pronostic et le traitement Selon la cause et l’importance des lésions, lors de syndrome de Claude Bernard Horner, le pronostic est variable et certaines formes peuvent être réversibles. Le traitement doit être celui de la cause du syndrome, lorsqu’elle est identifiée. En cas de forme idiopathique, Autre exemple de syndrome de un traitement symptomatique est institué. Claude Bernard Horner chez un chien Golden retriever Les races canines prédisposées Certaines races sont considérées comme prédisposées. En ce qui concerne la forme idiopathique du syndrome de Claude Bernard Horner, c’est notamment le cas du : Colley, Golden retriever et Labrador. Une forme congénitale a été décrite chez le Basset Hound. Références 1. L. Cauzinille : « Neurologie clinique du chien et du chat », Point vétérinaire, 2nde édition 2009 Les points importants Un syndrome d’origine neurologique Des symptômes nombreux, dominés par des signes neurologiques et ophtalmologiques Le diagnostic doit tendre à rechercher la maladie primitive, même si pour un certain nombre de cas aucune cause n’est identifiée Le pronostic et le traitement sont très dépendants de la maladie causale