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L’épiderme est constitué majoritairement de kératinocytes, mais aussi de mélanocytes,
de cellules de Langerhans, et de cellules de Merkel. Les kératinocytes possèdent un rôle
structural : ils élaborent la kératine, lipophile, qui limite les pertes hydriques et qui est
responsable du maintien de l’épiderme. Par leur renouvellement constant et leurs jonctions
serrées, les kératinocytes sont aussi la première défense mécanique contre la pénétration
d’agents pathogènes. Ils exercent aussi un rôle actif lors d’inflammation cutanée puisqu’ils
peuvent synthétiser, sous l’action d’agents divers comme l’INFγ, différentes molécules
(Lloyd, 1990, Williams et Kupper, 1996) :
- des cytokines en quantité suffisante pour initier une inflammation cutanée
(IL-1 et TNFα)
- des cytokines de type Th1 et Th2 (IL-10 et IL-12 (seulement la p35)
- des facteurs de croissance pour les lymphocytes T (IL-7 et IL-15)
- les cytokines IL-8, TGFβ...
- des chimiokines
- des molécules du CMH II
- des molécules ICAM -1 permettant l’adhésion des lymphocytes T
Ainsi les kératinocytes peuvent se comporter comme cellules présentatrices
d’antigènes dans les inflammations cutanées : il s’agit du concept de « kératinocyte activé ».
Ils peuvent de cette façon s’ajouter aux cellules de Langerhans lors d’inflammation pour
présenter les antigènes.
Les cellules de Merkel sont des mécanorécepteurs à réponse lente, les médiateurs
qu’elles libèrent modulent l’activité des terminaisons nerveuses voisines.
Les mélanocytes, par la synthèse de mélanine, sont responsables de la teinte de la peau
et de la protection vis-à-vis des UV.
Le derme assure les apports en nutriments de l’épiderme grâce à sa vascularisation. Il
est essentiellement composé de fibroblastes qui élaborent une trame de fibres conjonctives
apportant la résistance et l’élasticité à la peau. Il comporte aussi les cellules de la lignée
granulocytaire et des cellules dendritiques.
A l’interface entre le derme et l’épiderme, on trouve la membrane basale composée en
majeure partie de collagène de type IV, qui permet l’adhésion derme-épiderme mais qui
intervient également dans la cicatrisation en donnant une trame de déplacement aux
kératinocytes basaux.