La Banque ouest africaine pour le développement est un partenaire privilégié pour la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones). Après avoir aidé à la réalisation de la station de Keur Momar Sarr, en 2004, pour un montant de 11,147 milliards de nos francs et une production de 65 000 m3/jour, elle vient de renouveler son soutien au secteur de l’hydraulique urbaine dans le cadre du Programme d’Eau Potable et d’Assainissement du Millénaire (PEPAM2015) C'est à l'occasion de la table ronde des partenaires au développement du Pepam, tenue le 29 avril 2005, que la Boad avait notamment manifesté son intérêt pour le projet « Alimentation en eau potable » (Aep) des villes de Kaolack, Fatick, Koungheul et Ziguinchor. Ce projet est présenté par la Sones dans le cadre du Pepam dont le volet « infrastructures hydrauliques urbaines » est évalué à un coût global de 112,4 milliards de Fcfa. Suite à la requête de la Sones, la Boad a procédé, au mois de février dernier à la mission d'évaluation du projet qui a abouti à un coût prévisionnel du projet de 9,104 milliards de Fcfa. Le projet se justifie par la nécessité de couvrir les besoins en eau potable des quatre villes que sont Kaolack, Koungheul, Fatick et Ziguinchor dont les infrastructures hydrauliques actuelles sont saturées. Depuis bientôt deux décennies, ces villes n'ont pas bénéficié d'investissement suffisant pour couvrir les besoins en eau potable. Le taux de desserte n'y est que de 73%. La Sones, au service de l'Etat En tant que bras armé de l'Etat dans le secteur de l'hydraulique urbaine, la Sones a l'impérieux devoir de traduire en actes l'engagement du gouvernement du Sénégal devant la communauté internationale d'atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Comme l'a rappelé le Directeur général de la Sones, Amadou Ndiaye, à l'occasion de la signature de contrat Prêt relatif au projet « Programme d'eau potable et d'assainissement du millénaire », « l'accès à l'eau potable dans les zones urbaines et péri-urbaines est devenu un enjeu majeur. Une préoccupation du gouvernement. Il pose avec acuité la problématique de la lutte contre la pauvreté dans ces zones où les équipements sociaux de base sont en déficit chronique ». Il s'y ajoute, selon toujours le Dg, que la croissance démographique dans les villes a atteint aujourd'hui un rythme très élevé. « Entre 2005 et 2015, la population dans notre pays passera de 4,5 millions à 5,3 millions, soit un taux d'accroissement de 2,4% », prévient Monsieur Ndiaye. 1 Objectifs du Pepam Le projet « Programme d'eau potable et d'assainissement du millénaire vise, entre autres objectifs, à couvrir les besoins en eau dans la zone du projet (actuellement de 73%) en moyenne à 100% à l'horizon 2015, à raccorder de 20 000 nouveaux abonnés (dont 15 000 branchements sociaux) dans les deux premières années du projet. Pour atteindre ces objectifs, le projet comprend trois volets suivants. D'abord, le volet « Production » avec 8 forages au total avec leurs aménagements annexes dont 5 forages d'une production totale de 390m3/h à Ziguinchor, 2 forages d'une production totale de 380m3/h chacun à Kaolack et 1 forage d'une production totale de 100m3/h à Fatick. Ensuite vient le volet « Stockage » qui prévoit la construction de quatre (4) châteaux de capacités variables dont 1 de 3 200m3 à Ziguinchor, 1 de 3 200m3 à Kaolack, 1 de 500m3 à Fatick et 1 de 300m3 à Koungheul. Aussi relève-t-on le volet « Réseaux d'adduction et de distribution ». Sur ce point précis, il est prévu de réaliser environ 10,5 km de conduites en fonte ductile de diamètre DN 250 pour refouler l'eau des forages vers les châteaux d'eau. Pour les réseaux de distribution, il est prévu des renouvellements et des extensions de réseaux dans toutes les villes concernées. Ceci, pour permettre la réalisation des nouveaux raccordements envisagés. C'est-à-dire un total de 69 km en renouvellements de réseaux de distribution, tous diamètres confondus dont 23 km à Ziguinchor, 5 km à Fatick, 39 km à Kaolack et 2 km à Koungheul et un total de 150 km en extensions dont 66 km à Ziguinchor, 27 km à Fatick, 45 km à Kaolack et 12 km à Koungheul. Enfin pour le volet « Branchements », les branchements domiciliaires comprennent 20 000 branchements (dont 15 000 branchements sociaux et 5 000 branchements ordinaires supportés par les abonnés) et le renouvellement de 1 000 branchements sur les réseaux renouvelés. Le plan de financement retenu se compose comme suit : la Boad (8 500 Mfcfa), la Sones (604 Mfcfa), soit un coût global de 9 104 Mfcfa. La Sones, au service des populations L'un des objectifs de la Sones est d'atteindre, à l'orée de 2015 un objectif de 100% de couverture contre 73% en 2005, en plus de 20 000 nouveaux abonnés. Par la voix de son Directeur général, Amadou Ndiaye, la Sones souhaite que sa coopération si fructueuse avec la Banque ouest africaine de développement se poursuive et s'amplifie. « Car, nos défis sont nombreux et nos paris audacieux. La demande des populations urbaines en eau potable est pressante. II nous impose 2 d'investir toutes nos forces pour y répondre », confie le Dg de la Société nationale des eaux du Sénégal. Le président de la Boad embouche la même trompette. Issa Coulibaly rappelle l'adage selon lequel : « L'eau est source de vie et il n'y a pas de vie sans eau ». Ce qui lui fait dire que « la définition et la mise en œuvre de cet important programme d'investissement (le Pepam) dans un secteur aussi stratégique que celui de l'hydraulique traduit, une fois encore la volonté constante des autorités sénégalaises de renforcer sur une base élargie et durable, le bien-être des populations. « L'accès de tous à l'eau potable d'ici l'an 2015 fait partie des objectif du millénaire assignés par les Nations unies dans la perspective de la réduction de la pauvreté dans les pays moins avancés. Il s'agit là d'un impératif pour réduire l'inégale répartition des ressources hydrauliques et de la consommation d'eau potable entre les pays. (...) L'américain dispose el utilise par jour environ 600 litre d'eau potable. L'européen utilise en moyenne entre 200 à 300 litres d'eau par jour alors que dans les pays africains au sud du Sahara, la moyenne par tête est en deçà des 25 litres d'eau par jour », se désole le président de la Boad. C'est dans ce contexte et conformément à sa mission, renseigne Monsieur Coulibaly, que la Banque Ouest Africaine de Développement a pris conscience du problème et fait du développement des infrastructures en général et de celles d'accès, à l'eau potable en particulier, une priorité dans le cadre de .l'amélioration des conditions de vie des populations et de la lutte contre la pauvreté. 3