LES EMPEREURS ROMAINS ET L'ÉGLISE
CHRÉTIENNE
PAR ALEXANDRE THIBAULT.
PARIS - G. TÉQUI – 1879.
Avertissement.
Avant-propos.
Ire PERSÉCUTION DES CHRÉTIENS.
IIe PERSÉCUTION.
IIIe PERSÉCUTION.
IVe PERSÉCUTION.
Ve PERSÉCUTION.
VIe PERSÉCUTION.
VIIe PERSÉCUTION.
VIIIe PERSÉCUTION GÉNÉRALE.
IXe PERSÉCUTION.
Xe PERSÉCUTION GÉNÉRALE.
AVERTISSEMENT
Je crois devoir indiquer en peu de mots le sens de ce petit volume.
Ce n'est pas un livre de science ni d'érudition historique ; c'est un exposé simple,
clair et précis des persécutions qui ont éprouvé l'Eglise Chrétienne dans les trois
premiers siècles.
Ces récits sont trop peu connus de la jeunesse de nos jours, et méritent de l'être
plus que jamais.
Nous vivons dans un temps la maxime : La force prime le droit : tend à se
répandre de plus en plus ; la loi du plus fort, appliquée impitoyablement,
menace de nous ramener à la barbarie des siècles antiques. Nous avons vu tout
récemment la guerre devenir un moyen de piraterie légale, et le cri : Malheur
aux vaincus ! retentit encore à nos oreilles. Eh bien ? N'est-il pas bon de rappeler
à tous, dans ces tristes circonstances comment l'esprit Chrétien a vaincu jadis les
forces coalisées de l'Empire païen ?
La cité de Dieu est attaquée de tous les côtés à la fois :
D'où sortira le nouveau Constantin qui la délivrera de ses ennemis et lui assurera
la victoire définitive ?
C'est le secret de l'avenir : il sera révélé à l'heure marquée par la Divine
Providence.
C'est dans cet espoir que nous devons retremper nos âmes, et raviver notre foi
trop longtemps affaiblie par ce scepticisme dissolvant qui prépare les générations
énervées et abâtardies.
Al. T
HIBAULT
2 Mars 1879
AVANT-PROPOS.
Lorsqu'on étudie avec quelque attention l'histoire des trois premiers siècles de
l'Eglise, il est une question qui se présente naturellement à l'esprit, c'est celle-ci
:
Pourquoi les Empereurs Romains ont-ils persécuté avec tant d'acharnement les
confesseurs du Christ ? Pourquoi les meilleurs d'entre ces Empereurs se sont-ils
associés eux-mêmes à ces persécutions ? Les Chrétiens ne se révoltaient pas ;
ils se contentaient de propager leur doctrine. La prédication apostolique était
sans doute un fait nouveau, et sans précédents dans l'humanité. Mais en quoi ce
fait pouvait-il blesser si étrangement les maitres du inonde ?
La ville de Rome, cette reine souveraine du monde ancien, réunissait au premier
siècle de l'Ère Chrétienne le mélange le plus bizarre, l'assemblage le plus confus
de cultes et de doctrines qui ait paru sous le soleil. D'oh vient que le culte de
Jésus crucifié, s'ajoutant comme un levain à tous ceux qui existaient déjà, a mis
tout en fermentation, et suscité contre lui un tel débordement d'animosités et de
haines
C'est dessus que je désire d'abord attirer l'attention, et pour cela il me parait
nécessaire de remonter à l'origine même de la foi Chrétienne.
LA ROYAUTÉ DE N-. S-. JÉSUS-CHRIST.
La Royauté fut dès le commencement un caractère essentiellement inhérent à la
personne de N.-S. Jésus-Christ.
A peine est-il couché dans la crèche de l'étable il vient de naître, lorsqu'il
repose encore tout enveloppé de ses langes, voici qu'après les Bergers,
représentant les âmes pures et simples, les Rois Mages de l'extrême Orient,
guidés par une étoile mystérieuse, accourent se prosterner à ses pieds, lui
apportant le tribut de leurs adorations avec l'or, l'encens et la myrrhe : toute la
ville de Jérusalem s'émeut comme par un pressentiment surnaturel, et le roi
Hérode, en qui se personnifiait alors la puissance Romaine dans la Judée, à la
vue de cette émotion instinctive de tout un peuple, au bruit de la naissance à
Bethléem d'un futur roi d'Israël, prend l'alarme, et dans sa fureur jalouse, pour
étouffer par avance le germe de cette royauté indéfinie qui lui porte ombrage,
ordonne sans pitié le massacre des Innocents, ces premiers martyrs immolés
pour N.-S. Jésus-Christ.
Or d'où le Christ pouvait-il tirer ses droits à cette Royauté Supérieure, devant
laquelle devaient s'incliner toutes les couronnes de la terre, si ce n'est de ce qu'il
était, par sa nature Divine, le Verbe de Dieu fait homme, la parole Éternelle
incarnée sous une forme humaine ?
Chose digne de remarque ! nous dit Bossuet.
Cette Royauté qu'il sait lui appartenir, il ne la réclame pas pendant tout le cours
de sa vie terrestre : il n'en prend possession qu'en apparence, à la veille de son
supplice ignominieux, lors de son entrée solennelle à Jérusalem ; mais il ne la
renie pas devant Ponce-Pilate appelé à le juger ; et lorsque celui-ci lui demande
s'il est véritable qu'il soit Roi, lui qui n'avait encore daigné satisfaire à aucune
des questions qui lui avaient été précédemment adressées, il pond alors avec
une simplicité pleine de grandeur et d'assurance : Tu l'as dit : Je suis Roi.
Aussi Pilate, s'appuyant sur cette parole, fait inscrire sur sa croix en gros
caractères et en trois langues ces mots typiques de sa condamnation :
J
ÉSUS
DE
N
AZARETH
,
ROI
DES
J
UIFS
.
PIERRE, CHEF DES APÔTRES
Commencements du siège épiscopal de Rome
La royauté de N. S. Jésus-Christ eut son couronnement au Calvaire d'où elle
rayonna sur le monde comme un flambeau destiné à éclairer toutes les nations ;
son autorité était indélébile ; il la transmit à l'Eglise dépositaire de ses divins
enseignements et plus particulièrement au batelier Pierre qu'il avait établi chef
des Apôtres et désigné pour être son vicaire sur la terre :
Tu es Pierre, et sur cette pierre
Je Bâtirai mon Eglise.
Parole éternellement mémorable, et que dix-huit siècles écoulés n'ont pas encore
démentie.
Selon la tradition généralement adoptée, Pierre vint à Rome en l'an 42 de l'Ère
chrétienne.
(2ème année du règne de l'Empereur Claude.)
C'est à la suite de sa sortie miraculeuse de la prison il avait été enfermé par
les ordres d'Hérode Agrippa, roi des Juifs, qu'aidé, dit-on, par le centurion
Corneille, qu'il avait converti à la foi Chrétienne, il serait parvenu à s'échapper de
Jérusalem, et à s'embarquer ensuite pour venir dans la capitale du monde
Romain.
En raison de cette tradition, on date de l'année 42 le commencement de son
Épiscopat, fondement ultérieur de la papauté Romaine.
Combien de temps Pierre resta-t-il alors à Rome, et qu'y fit-il ? Aucune notion ne
nous a été transmise à cet égard ; ce qui est certain d'après le témoignage des
Actes, c'est que nous le retrouvons en l'an 50 de J.-C.
(10ème année du règne de
l'Empereur Claude)
au premier concile de Jérusalem qu'il préside.
De il passe à Antioche pour y organiser l'Eglise de cette ville ; puis il retourne
une seconde fois à Rome, il établit définitivement le siège de son propre
Épiscopat.
Les décisions du dernier Concile de Jérusalem et l'arrivée de Pierre provoquèrent
sans doute alors parmi les Juifs de Rome de grandes agitations qui motivèrent le
décret rendu par l'Empereur Claude en l'an 52 de J.-C. aux termes duquel tous
les Juifs indistinctement étaient bannis de Rome.
Ce décret est mentionné par l'historien latin Suétone.
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