Anthropologie Tourisme et patrimoine belge HAUTE ECOLE GALILEE - ISALT 1er Bachelier en Management du tourisme et des loisirs 2e Quadrimestre 2016 - 2017 Justine GERARD S3 Lectures associées : - BAUDELOT C. et al. Comment vivre ensemble quand on ne vit pas pareil ? Montreuil, Éditions La ville brûle, collection Jamais trop tôt 2016 (Chapitres 5 – 8 – 19) Plan de la séance 3 Rappel S2 2. Activité pratique Naissance de l’Anthropologie 1. 3. 2 Anthropologie S3 SÉANCE 3 : NAISSANCE DE L’ANTHROPOLOGIE Responsabilités des étudiants Rappel de la séance 2 Séance 2 Auditoire A B C D Rappel S2 Maxime Nawal Nina Lectures associées à la séance 3 Lectures S3 Comment vivre ensemble quand on ne vit pas pareil ? Chapitres 5 – 8 – 19 3 A Violette Camille B Sifa C Alexandre Nicolas Anthropologie S2 D Rappel séance 2 S2 : TERRAIN ET MÉTHODOLOGIE Responsabilité étudiante Séance 4 au CEDOC : WORKSHOP travail encadré 4 Anthropologie S3 Activité pratique Sauvage et civilisé 5 Anthropologie S3 « Les Dieux sont tombés sur la tête » (1) KALAHARI (2015), Afrique du Sud Extrait du film de Jamie UYS, 1980 (13’) https://vimeo.com/85044941 6 Anthropologie S3 « Les Dieux sont tombés sur la tête » (2) Réaction par rapport à cet extrait Qu’est-ce que le narrateur (en voix off) entend par « homme civilisé » ? « L’homme civilisé à refusé de s’adapter à son environnement, il a adapté son environnement à sa convenance. » Selon vous, les Bushmen sont-ils des hommes civilisés ? 7 Anthropologie S3 Qui sont les Bushmen ? (1) Comment feriez-vous si vous deviez apprendre à connaitre les « Bushmen » ? Comment l’être humain peut-il faire pour apprendre à connaitre comment vivre d’autres êtres humains ? MEYRAN R. Les Bushmen dans l’histoire. Publié le 1/10/2005 http://www.scienceshumaines.com/lesbushmen-dans-l-histoire_fr_5243.html Le terme « Bushmen » 8 Anthropologie S3 Qui sont les Bushmen ? (2) « Dans l'Afrique australe post-apartheid, les discours se réajustent, les clichés encore tenaces s'estompent peu à peu. Les Bushmen ne sont ni « ces hommes de la brousse » hors du temps, isolés dans le désert du Kalahari, ni « ces témoins vivants de la Préhistoire » qui reproduiraient, dans une éternelle genèse, les mêmes gestes, les mêmes rites, les mêmes mythes. Les Bushmen ont une histoire, ce que rappelle cet ouvrage à travers l'analyse de pratiques, passées et actuelles. Objets, peintures rupestres, rituels, littérature orale et musique sont appréhendés comme autant d'outils participant de la dynamique et de la pluralité des sociétés bushmen, à la fois actrices et spectatrices de leur propre histoire. Posant un regard critique sur le jeu de miroirs qui n'a cessé de déformer l'image des Bushmen jusqu'à les caricaturer, l'ouvrage propose une réflexion sur leur propre conscience historique. En examinant comment ils conçoivent et construisent le temps, pour eux-mêmes et dans leurs relations aux autres, il s'agit de montrer combien les Bushmen sont, et ont toujours été, nos contemporains. » Source : http://actualites.ehess.fr/nouvelle992.html 9 Anthropologie S3 Qui sont les Bushmen ? (3) Adaptation cinématographique et envers du décor Le métier d’anthropologue OLIVIER E. et VALENTIN M. Objet d’étude Quels sont les éléments que les auteurs prennent en compte pour comprendre qui sont les Bushmen ? « Les Bushmen ne sont ni ces hommes de la brousse, ni ces témoins vivants de la Préhistoire. » « Les Bushmen sont, et ont toujours été, nos contemporains. » Que veut dire l’auteur de l’article ? 10 Anthropologie S3 Qui sont les Bushmen ? (4) Images des Bushmen dans l’Anthropologie (fin du 20e S.) L. MARSHALL (1976) R. LEE Ethnographie de « type traditionnelle » Mode de vie de chasse et de collecte de l’humanité primitive G. SILBERBAUER « Récit écologique » d’un stade antérieur La société bushmen a connu des formes d’organisation sociale à la fois anciennes et adaptatives Rôle et apport de l’Anthropologie dans la façon de voir « l’autre » 11 Anthropologie S3 LE DÉBAT DU KALAHARI « Bushman » comme représentant d’une classe sociale inférieure Vision traditionnelle R. LEE Société immuable, isolement « changement social » Héritiers Hiérarchie sociale Rénovateur 12 E. Wilmsen (1980) Économie politique Représentations >< Histoire vécue Domination blanche de l’Afrique australe Égalitarisme au sein de la société Inégalité des interactions extérieurs Anthropologie S3 Être Bushmen aujourd’hui E. OLIVIER et M. VALENTIN Quelle perception les Bushmen ont eux-mêmes de leurs relations aux autres ? Partage au sein de la communauté Recherche d’un ordre social = Vivre avec la nature Sensibilité artistique et musicale Relation à la terre 13 Anthropologie S3 Brève histoire de l’anthropologie À la découverte du monde F. WEBER 14 Anthropologie S3 Quand est née la réflexion anthropologique ? 15 Anthropologie S3 Quelles conclusions peut-on tirer de cette histoire ? Source : WEBER F. (p.29) 16 Anthropologie S3 482 av. J-C., HERODOTE Prouver la sagesse de Darius L’Enquête Lecture associée : Chapitre 8 « Comment vivre ensemble quand on ne vit pas pareil ? » Anthropocentrisme Responsabilité étudiante Historien ou ethnographe ? Ethos professionnel Voyage, observation et témoignage Description des coutumes dans leurs diversités et refus de les hiérarchiser Égal légitimité des coutumes Tolérance culturelle Respect d’autrui Refus de l’ethnocentrisme 17 Anthropologie S3 Naissance de l’anthropologie sociale Production et circulation de connaissances des sociétés les unes sur les autres Conquêtes perses VIe siècle avant J-C Christianisation Ier et Ve siècle après J-C Expansion musulmane VIIe et VIIIe siècles Navigations vikings IXe siècle Invasions mongoles XIIIe siècle Forme de domination impériale ou de communautés religieuses Reconnaissance de la valeur égale des différentes cultures 18 Anthropologie S3 Comment passe-t-on de l’exploration et du voyage au savoir ? Observation et savoir Ethnographie = enquête empirique Anthropologie = synthèse théorique Diffusion des connaissances 19 Volonté démocratique (HERODOTE) Fonder une réflexion rigoureuse sur les sociétés humaines (IBN KHALDUN) Anthropologie S3 20 Anthropologie S3 1492 C. COLOMB Le choc : « Ces êtres découverts inopinément sont-ils des êtres humains ? » 21 Anthropologie S3 1550 Controverse de Valladolid (1) S : L’infériorité intellectuelle et morale (naïveté, ignorance, absence d’art et d’activité de l’âme, etc.), pire, la barbarie des Indiens. La domination sur les barbares revient aux peuples civilisés. C’est dans l’ordre des choses et cela est voulu par Dieu. LC : Dans certains domaines (art, système d’irrigation, astronomie, calendrier, parcs d’animaux sauvages, etc.), les Indiens sont plus avancés que les Espagnols. Par leur cruauté, ceux-ci se montrent souvent plus barbares ou démoniaques que les Indiens. Des comportements barbares sont observés dans tous les peuples et sont en général rares ou sont le fait d’une minorité. On est toujours le barbare de quelqu’un. Il faut donc que les Espagnols rendent leur liberté aux Indiens et qu’ils quittent les « terres nouvelles ». S : Les pratiques impies des Indiens, pratiques non respectueuses des valeurs universelles du christianisme : l’idolâtrie et les sacrifices humains. La soumission des Indiens par les Espagnols vise à mettre fin à ces pratiques et à les punir. LC : De quel droit les Espagnols peuvent-ils juger de l’extérieur les pratiques des peuples d’Amérique alors que, dans certains pays européens, chrétiens donc, il n’existe pas de tribunaux pour juger les comportements des musulmans et des juifs ? S’ils ne sont pas humains, peut-on reprocher aux Amérindiens des pratiques inhumaines ? Le Dieu des juifs et des chrétiens n’a pas toujours rejeté les sacrifices humains (voir Abraham s’apprêtant à sacrifier son fils Isaac, voir le sacrifice du Christ). S : La mort de milliers d’innocents, victimes d’un pouvoir politico-religieux tyrannique. Avec la colonisation, les Espagnols se posent en défenseurs de ces innocents. LC : Faute d’appliquer le « principe du minimum de dommages », ne risque-t-on pas, pour réduire un mal « limité », de produire un mal plus grand encore ? Pour être efficace, l’éradication de ce mal devrait venir de l’intérieur. S : La domination espagnole vise aussi à faciliter la diffusion du christianisme, en rendant l’évangélisation moins périlleuse, grâce à la présence de soldats espagnols. LC : L’évangélisation forcée n’est-elle pas largement contreproductive ? Source : Sont présentés les arguments de Sépulveda (S) et les contre-arguments de Las Casas (LC), au départ de I. WALLERSTEIN, L’universalisme européen. De la colonisation au droit d’ingérence, Paris, Demopolis, 2008 (Syllabus Anthropologie 1 T. MARRES). 22 Anthropologie S3 1550 Controverse de Valladolid (2) Bartolomé de LAS CASAS Juan Gines de SEPULVEDA Humanité pleine et entière des Indiens Le « bon sauvage et le mauvais civilisé » C. COLOMB, MONTAIGNE (16e S.) et ROUSSEAU (18e S.) Point commun avec l’anthropologie 23 Non humanité des Indiens Colonisation espagnole Le « mauvais sauvage et le bon civilisé » Infériorité/ Supériorité HEGEL (1830), Introduction à la philosophie de l’Histoire Anthropologie S3 Sauvage, primitif et civilisé 24 Comment les définir ? Anthropologie S3 L’EVOLUTION HUMAINE (19e S.) Le « sauvage » se transforme en « primitif » Contexte historique Méthode inductive en anthropologie Réseau de correspondants Base documentaire (mœurs et coutumes) Changement de « regard » Nouvelle vague de conquêtes coloniales L’indigène des sociétés non européennes n’est plus le sauvage, il devient le primitif. Le primitif comme l’ancêtre du civilisé L’anthropologie = connaissance de notre origine 25 Anthropologie S3 AUTEUR Lewis MORGAN (1818 – 1884) « Ancient Society (1877), L’histoire de l’Humanité en trois grands stades : 26 le stade inférieur de l’état sauvage : organisé en hordes, l’homme vit de la cueillette et développe le langage articulé ; le stade moyen de l’état sauvage : l’homme étend son territoire grâce à la pêche et au feu (voir les Polynésiens et les aborigènes australiens) ; le stade supérieur de l’état sauvage : l’homme invente l’arc et les flèches et donc la chasse (voir les Indiens d’Amérique du Nord) ; le stade inférieur de la barbarie, caractérisé par l’invention de la poterie, la domestication animale et les premières cultures de plantes ; le stade moyen de la barbarie, marqué par l’élevage, l’agriculture irriguée et l’usage architectural de la pierre ; le stade supérieur de la barbarie, avec la fabrication du fer et l’invention de la charrue (les sociétés grecques antiques) ; la civilisation : elle commence avec l’écriture et l’alphabet phonétique et est caractérisé par l'agriculture sur des champs à grande échelle, l'accroissement des moyens d'existence, le défrichage de forêts, l'accroissement rapide de la population mondiale, l'industrie, et l'art élaboré. Anthropologie S3 THEORIE L’évolutionnisme Espèce humaine unique Points positifs L’objet de l’anthropologie = le primitif Développement inégal mais évolution identique Évolution envisagée sous un angle matérialiste Évolution de stade en stade par des avancées techniques Théories du développement de l’Homme La « civilisation » comme aboutissement 27 Disparités culturelles techniques et économiques et non biologiques Points négatifs Ethnocentrisme Caution théorique du colonialisme (« élever » les êtres humains, « la bonne façon de faire ») Anthropologie S3 CONCEPT Civilisé Dans l’optique évolutionniste du XIXe siècle, la civilisation s’oppose à la barbarie. Les sociétés civilisées sont celles qui connaissent la religion, la morale et les bonnes mœurs. On suppose que les sociétés dites primitives ou préhistoriques connaissent un état entre la sauvagerie originelle et la véritable civilisation. Avec la naissance de l’Anthropologie, on comprend que la civilisation n’est pas un attribut des sociétés dites évoluées. Toutes les sociétés humaines connaissent une forme de civilisation que l’on nomme culture. L’emploi du mot traditionnel « civilisation » au singulier tend à disparaître. On parlera alors « des » civilisations. Le terme civilisation renvoie à une aire culturelle stable au long terme, marquée par des caractères qui lui sont propres. Source : DOTHIER J. (2013), Le Dictionnaire des sciences sociales (p.48), éditions Sciences Humaines. 28 Anthropologie S3 CONCEPT Civilisé Qu’est-ce qu’une optique évolutionniste ? Au XIXe siècle, pourquoi oppose-t-on sociétés civilisés et sociétés primitives ? Quel a été l’apport de l’Anthropologie dans la conception du terme civilisation ? 29 Anthropologie S3 CONCEPT Civilisé Qu’est-ce qu’une optique évolutionniste ? Au XIXe siècle, pourquoi oppose-t-on sociétés civilisés et sociétés primitives ? Théorie selon laquelle l’homme évolue de façon linéaire et considère la barbarie comme un stade antérieure à celui de la civilisation. Car selon la théorie évolutionniste, les sociétés civilisées ne sont pas égales aux sociétés primitives. Les sociétés civilisées sont les sociétés évoluées. Les sociétés primitives sont au stade antérieur de l’évolution. Quel a été l’apport de l’Anthropologie dans la conception du terme civilisation ? 30 L’anthropologie apporte une prise de recule par rapport à l’utilisation du terme « civilisation ». Une civilisation renvoie à une culture stable dans le temps et unique. Anthropologie S3 CONCEPT Qu’est-ce qu’une culture ? P. DESCOLA Lecture associée : Chapitre 5 « Comment vivre ensemble quand on ne vit pas pareil ? » Responsabilité étudiante Pourquoi est-il important de revenir au concept de culture lorsque l’on évoque le fonctionnement d’une société ? Quelle importance cela peut-il avoir pour construire son regard ? 31 Anthropologie S3 1550, Trois grands courants de pensées WEBER F. Regard de l’Europe suite à la découverte de l’Amérique 1. L’affirmation de la supériorité de l’homme européen (SEPULVEDA) 2. La critique de la Conquête (LAS CASAS) 3. La critique de la société européenne grâce à l’humanité découverte au loin (MONTAIGNE) 32 Anthropologie S3 POINTS COMMUNS Voyage et Anthropologie Naissance de l’anthropologie et de l’ethnologie dans un contexte « de voyages et de découvertes d’une humanité conviviale » MARRES T. Intérêt et empathie pour les autres populations et les autres cultures Rencontre, apprentissage, aventure et curiosité Ici et ailleurs 33 Pas forcément un déplacement en soi mais une rencontre avec autrui Anthropologie S3 Qu’est-ce qui fait de nous une société ? C.BAUDELOT Lecture associée : Chapitre 19 « Comment vivre ensemble quand on ne vit pas pareil ? » Responsabilité étudiante 34 Anthropologie S3 CONCLUSION Les Bushmen font-ils partie d’une société civilisée ? Pourquoi ? Aujourd’hui, peut-on toujours opposer les « civilisés » et les « primitifs » ? Pourquoi ? 35 Anthropologie S3 SÉANCE 5 Responsabilités des étudiants Rappel de la séance 3 Séance 3 Auditoire A B C D Rappel S3 Martin Sifa Antoine Lectures associées à la séance 5 Lectures S5 A B C Chapitres 15 – 16 (p.46 à 51) Camille Giuliana Matteo Chapitres 17 – 18 (54 à 57) Laura Chaima Ilia Séance 4 : WORKSHOP au CEDOC (travail encadré) 36 Anthropologie S3 D S5 Lectures associées : BAUDELOT C. et al. Comment vivre ensemble quand on ne vit pas pareil ? Montreuil, Éditions La ville brûle, collection Jamais trop tôt 2016 (Chapitres 15 – 16 – 17 – 18, p. 46 à p.57) Merci pour votre participation ! Contact : [email protected] 37 Anthropologie S3