H2_Le PMO foyer de conflits

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Le Proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Seconde Guerre
mondiale
Quelles sont les causes et les conséquences des différents conflits? Quel est le rôle des puissances occidentales au
Proche et au Moyen-Orient?
Al-Qaïda, chiisme, déclaration Balfour, djihad, Hamas, Hezbollah, Intifada, islamisme, Ligue Arabe, mandat, Nakba,
OLP, OPEP, Panarabisme, parti Baas, Shoah, Sionisme, sunnisme, Umma, Wahhabisme.
I- L'impérialisme européen
En 1945, le Proche et le Moyen-Orient sortent de la domination européenne
Après la défaite des Turcs en 1918, la Société des Nations a confié comme mandats aux Français Syrie et Liban et aux
Britanniques Palestine, Transjordanie et Irak. Soutenu par les Anglais, l'émir Wahhabite Abd al-Aziz Ibn Saoud fonde
l'Arabie Saoudite en 1932. Les Britanniques accordent l'indépendance à l'Irak en 1932 et à l'Égypte en 1936.
La principale ressource de la région est le pétrole et il est de plus en plus convoité par les grandes puissances le
Royaume-Uni mais aussi les États-Unis avec leurs majors pétrolières. La Deuxième Guerre mondiale confirme
l'importance du pétrole et du canal de Suez pour la région et le monde. La région où sont nés les trois monothéismes
connaît de fortes tensions religieuses.
La Palestine : Juifs et arabes de 1917 à 1948
Avec la déclaration Balfour de 1917, le sionisme gagne en reconnaissance ( « foyer national juif » promis par les
Anglais) et la colonisation juive qui a débuté à la fin du XIXe siècle en Palestine se poursuit. Les tensions augmentent
entre les différentes communautés. De 1936 à 1939, les Arabes présents dans la région se révoltent contre
l'immigration juive, et réclament la fin du mandat des Britanniques qui ont échoué à arbitrer la situation.
La Seconde Guerre mondiale, la révélation de la Shoah et la pression des migrants pour rejoindre la Palestine
(épisode de l'Exodus en 1947) mettent en avant l'idée de la création d'un État juif. L'ONU fait voter la fin du mandat
britannique et le partage de la Palestine avec le soutien de l'URSS et des États-Unis, mais contre l'avis des États
arabes. En 1948, Ben Gourion proclame la naissance de l'État israélien et une première guerre éclate entre le nouvel
État et ses voisins arabes. Israël remporte contre toute attente la victoire. Plus de 400 000 habitants palestiniens
s'exilent vers la Cisjordanie et la région de Gaza. Les États arabes n'ont cependant pas renoncé à faire disparaître
Israël.
II- Le Proche et le Moyen-Orient dans la guerre froide
Vers un nouvel impérialisme sur la région
La volonté d'émancipation des peuples de la région et la crise de Suez
Les pays qui s'émancipent veulent prendre le contrôle de leurs ressources. En Iran en 1951, le Premier ministre
Mossadegh nationalise les compagnies pétrolières s'opposant ainsi aux intérêts britanniques mais surtout
américains. En Égypte, Nasser (arrivé au pouvoir en 1952) pour financer le barrage d'Assouan, décide de nationaliser
le canai de Suez exploité par une compagnie franco-britannique. En 1956, malgré le succès de l'opération militaire
menée pour récupérer le canal, à laquelle a participé Israël, Français et Britanniques sont obligés de partir devant
l'entente inattendue entre États-Unis et URSS pour les chasser de la région.
Les États-Unis prennent la relève des Britanniques dans la région pendant la guerre froide
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Les États-Unis et l'URSS cherchent à intégrer dans leurs camps respectifs les nouveaux États. Les États-Unis
soutiennent l'Arabie Saoudite (pétrole), la Turquie qui devient dès 1952 membre de l'OTAN, Israël qui bénéficie
depuis sa naissance de leur appui militaire et financier. Les États-Unis signent en 1955 le Pacte de Bagdad avec l'Irak
et l'Iran (politique de Containment).
En 1953, les États-Unis organisent un coup d'État en Iran pour renverser Mossadegh et installer à sa place le Shah
d'Iran qui devient le plus sûr allié des États-Unis.
De leur côté les Soviétiques appuient Nasser: envoi de conseillers militaires, d'armements, aide à la construction du
barrage d'Assouan. Dans le même temps, l'Égypte et la Syrie se font les leaders du panarabisme et soutiennent les
Palestiniens. Nasser, le « raïs », veut aussi incarner le mouvement des Non-alignés qu'il a contribué à créer avec
l'Inde de Nehru à Bandung en 1955.
Des tensions toujours fortes entre Israël et les pays arabes
Les guerres israélo-arabes
Le nationalisme croissant dans les pays arabes avec souvent à sa tête le parti Baas (Égypte, Syrie, Irak) représente
une menace pour Israël. En 1967, éclate « la guerre des Six-Jours ». Israël attaque ses voisins arabes, remporte la
victoire militaire, et annexe la bande de Gaza et le Sinaï (Égypte), la Cisjordanie (Jordanie) et le Golan (Syrie), ce sont
les « territoires occupés ».
En 1973, c'est la guerre du Kippour, les États arabes attaquent Israël qui rapidement domine le conflit. En
représailles, les pays arabes de l'OPEP décrètent un embargo sur le pétrole pour obtenir le cessez-le-feu puis en font
fortement augmenter le prix, C'est le premier choc pétrolier. Grâce aux États-Unis le dialogue reprend entre Israël et
l'Égypte. En 1978 sont signés les accords de Camp David.
Le président Anouar El Sadate (successeur de Nasser) récupère le Sinaï et reconnaît l'État d'Israël. Les conséquences
sont immédiates : Anouar el-Sadate est assassiné par un islamiste intégriste et l'Égypte est exclue de la Ligue arabe.
Le conflit change de nature et devient un affrontement israélo-palestinien
L'État palestinien prévu par le partage de 1947 n'a pas vu le jour, car du point de vue arabe, cela aurait été
reconnaître le plan de partage. En 1949, 150 000 Palestiniens vivent dans le nouvel État israélien, 750 000 sont
réfugiés en Jordanie, Syrie, Liban et Gaza c'est la Nakba (catastrophe en arabe).
Après la guerre des Six-Jours, les Palestiniens de l'OLP (créée en 1964) de Yasser Arafat prennent en main leur destin
autour de trois revendications : la libération des territoires occupés, le retour des réfugiés et le refus de reconnaître
l'État d'Israël. Ils décident d'utiliser la lutte armée et le terrorisme. Des opérations spectaculaires sont menées, avec
des détournements d'avions et aussi des attentats (les athlètes israéliens sont exécutés aux Jeux Olympiques de
Munich en 1972). L'opinion internationale est choquée par ces actes terroristes mais découvre ainsi la question
palestinienne. En 1987, la première Intifada, en Cisjordanie, provoque une vague de répression de l'armée
israélienne qui soulève l'indignation internationale. L'opinion se retourne contre Israël. En 1988, Yasser Arafat
annonce que l'OLP renonce au terrorisme.
Le Liban déstabilisé en guerre civile pendant 15 ans (1-975-1990)
En 1975, un nouveau front s'ouvre dans la-région : la guerre civile au Liban. Les différentes communautés religieuses
(chrétiennes, druzes, chiites et sunnites) déstabilisées par les conflits israélo-arabes, s'opposent. La présence de
nombreux réfugiés palestiniens, de l'OLP en exil à Beyrouth et les pressions de la Syrie qui veut étendre son
influence sur ce pays, aggravent la situation. Israël cherchant à protéger ses frontières, lance en 1982 l'opération «
paix en Galilée », en fait une opération militaire au Liban pour en chasser l'OLP qui doit alors partir en Tunisie.
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L’armée israélienne n'intervient pas pour empêcher les massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila.
L'image d'Israël au plan international se ternit (protestations et condamnations multiples)
La montée de l'islamisme dans la région
La révolution iranienne en 1979
En février 1979, la monarchie du Shah d'Iran est renversée par une révolution islamique chiite, l'Ayatollah
Khomeiny, de retour de son exil en France, en devient le guide spirituel. Il installe une république islamique fondée
sur la rupture avec les valeurs occidentales. Cela provoque le second choc pétrolier.
Les États-Unis (soutiens du Shah d'Iran) sont les premiers visés. Une prise d'otages est menée à l'ambassade
américaine à Téhéran par des étudiants islamistes (de novembre 1979 à janvier 1981).
La guerre lancée par le voisin irakien, pour le contrôle des champs pétroliers du Chatt El Arab (1980-1988), permet
au régime de s'enraciner grâce au sursaut patriotique. L'Irak est soutenu alors par les États-Unis, l'URSS et les
monarchies pétrolières, qui craignent une contagion de la révolution islamique, ce conflit échappant à la logique de
la guerre froide. L'Iran prône la destruction de l'État d'Israël, ce qui constitue un facteur supplémentaire de
déstabilisation de cette région.
Les conséquences politiques de la montée de l'islamisme
L'islamisme est une utilisation politique de l'islam qui vise à fonder l'État sur la Charia (loi islamique, le Coran étant
un idéal politique) et à recréer l'Umma. Cela peut être aussi une doctrine conservatrice au service du pouvoir établi
comme le wahhabisme en Arabie Saoudite.
La décolonisation, l'échec du nationalisme arabe (symbolisé par la défaite face à Israël en 1967), la misère et la
dictature favorisent la popularité des islamistes surtout dans les années 70. Ils pallient les carences de l'État par leur
action sociale (comme le Hamas à Gaza), ils dénoncent une idéologie influencée par le monde occidental. L'Iran où
s'installe la première république islamiste en 1979, devient le soutien des Chiites dans le monde, des mouvements
islamistes radicaux (Hezbollah au Liban et Hamas à Gaza). À partir des années 1980, en Afghanistan, les
moudjahidines afghans combattent l'occupation soviétique et l'athéisme communiste. Certains partis islamistes
sont arrivés légalement au pouvoir (Turquie, Tunisie, Égypte par exemple).
III. Le Proche et le Moyen-Orient dans le nouvel ordre mondial
La fin de la guerre froide et les nouvelles conflictualités
La guerre du Golfe en 1991
En 1990, l'Irak annexe le Koweït pour prendre le contrôle de ses champs pétroliers. La condamnation internationale
est immédiate. Les États-Unis à la tête d'une coalition de l'ONU, sur fond de fin de guerre froide, déclenchent
l'opération « tempête du désert », c'est la guerre du Golfe.
Saddam Hussein n'est toutefois pas chassé d'Irak. Les États-Unis gagnent en impopularité dans les pays arabes. Le
terrorisme se développe alors fortement dans la région. Après la défaite des Soviétiques en 1989 et la guerre civile,
les Talibans s'installent au pouvoir en Afghanistan en 1996, installant un régime islamiste fondamentaliste.
Les conséquences des attentats de 2001 aux États-Unis et la lutte contre Al Qaïda
Depuis la fin des années 1990, un nouvel islamisme se développe sous la forme d'un réseau terroriste mondialisé
nommé Al Qaïda et fédéré par la figure d'Oussama Ben Laden. Il prône la guerre sainte ou djihad, contre l'Occident
et vise en particulier les États-Unis (attentats du 11 septembre 2001), mais également Madrid en 2004 et Londres en
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2005. En 2001, les Occidentaux soutenus par l'ONU entrent en Afghanistan pour détruire le régime des Talibans qui
héberge Al Qaïda et Ben Laden.
En 2003, les États-Unis prétextent l'existence d'armes de destructions massives pour déclencher sans le
consentement de l'ONU et avec leurs alliés en Irak la seconde guerre du Golfe. Le mouvement Al-Qaïda continue
alors son essor.
Oussama Ben Laden : Né en 1957 en Arabie Saoudite entrepreneur millionnaire, il finance la résistance afghane
contre les Soviétiques, puis il organise Al Qaïda. Critiquant ouvertement la famille saoudienne, il est déchu de sa
nationalité et interdit de séjour dans son pays en 1994. il est abattu par les Américains en 2011.
Le processus de paix israélo-palestinien
Les espoirs de 1993
La fin de la guerre froide oblige le leader palestinien Yasser Arafat à changer de politique. Les accords d'Oslo de 1993
donnent le jour à une Autorité palestinienne reconnue (un président élu, un gouvernement et un parlement), le
transfert progressif et par étapes des territoires occupés (Gaza et Cisjordanie). La paix est signée entre Israël et la
Jordanie.
La paix impossible?
Les extrémistes des deux bords refusent les avancées vers la paix. Le Premier ministre israélien Rabin est assassiné
en novembre 1995 par un extrémiste juif. Les conservateurs hostiles aux négociations reviennent au pouvoir en 1996
et relancent l'implantation de colonies juives en Cisjordanie et à Gaza. Une seconde intifada y éclate en 2000. Les
mouvements islamistes comme le Hamas (dans les territoires palestiniens) et le Hezbollah (au Liban) poursuivent la
lutte armée contre Israël.
Une dernière tentative des instances internationales (ONU, UE), « La feuille de route », a lieu en 2003, mais c'est un
échec.
Pour se « protéger » des tentatives d'attentats, Israël édifie un mur fortifié de séparation entre les communautés en
Cisjordanie. En 2005, les colonies juives de Gaza sont évacuées par Israël. Trois problèmes de fond empêchent un
règlement possible de la question palestinienne: le retour des réfugiés, l'avenir des colonies israéliennes et le statut
de Jérusalem.
La population israélienne et palestinienne :
Populations
total
Habitants en millions
Densité h/km2
fécondité
7,7
367
2,9
Israéliens
dont arabes
1,55
565
3,5
Palestiniens
Territoires
dont Gaza
occupés
3,6
1,5
8889
4,9
6,3
Réfugiés
4,25
4,3
Des tensions toujours fortes
Les tensions en Irak et en Iran
En Irak, la disparition de Saddam Hussein a plongé le pays dans une guerre civile entre les Sunnites et les Chiites. En
Iran, les Occidentaux soupçonnent le gouvernement d'essayer de mettre au point des armes nucléaires. Les
Israéliens s'estiment menacés et sont prêts à intervenir s'il te faut.
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Les États-Unis s'installent durablement dans la région, ils retirent leurs troupes d'Irak en 2011, d'Afghanistan pour
2014, mais leurs bases militaires restent dans la région car les enjeux pétroliers sont forts.
La situation en Afghanistan et la lutte anti-terroriste
La lutte antiterroriste engagée depuis 2001 avait commencé par une intervention en Afghanistan contre le régime
des Talibans qui abritait alors Ben Laden. Le consensus, y compris dans le monde musulman, qui a marqué cette
guerre montre l'influence limité de ce djihad « mondialisé ».
Privée de base sociale et d'appui étatique, ce mouvement s'épuise actuellement. Son leader, Ben Laden, a été tué au
Pakistan par un commando américain en 2011.
Mais les Talibans sont toujours fortement implantés au Pakistan et le départ des Occidentaux d'Afghanistan en 2014
laisse craindre le retour de la guerre civile.
L'islamisme se nationalise cependant
L'islamisme tend à s'enraciner dans de nombreux pays du Moyen Orient. Il se nationalise et se banalise en
participant à la vie politique du pays, comme en Turquie où les islamistes dits « modérés » sont au pouvoir depuis
2002, et prônent l'entrée de leur pays dans l'UE.
Au printemps 2011, de nombreuses révolutions ont éclaté dans les pays arabes. Les sociétés ont changé
(augmentation de la part des jeunes, nouvelle place pour les femmes, meilleure éducation, connexion au monde via
internet ... ) et réclament du changement. On parle de printemps arabe en Tunisie, Egypte, Syrie, Lybie …
Mais les islamistes ont été portés au pouvoir (Libye, Égypte et-Tunisie) par ces révolutions, ce qui provoque de
graves tensions. En Syrie, en pleine guerre civile contre la dictature de Bachar El Assad, les islamistes risquent là
encore de s'imposer. Mais l'islamisme reste quelque soit sa forme une idéologie de mobilisation contre l'Occident et
ses valeurs.
Les causes des conflits au Moyen Orient sont multiples les tensions nationalistes et religieuses les impérialismes
(européens et américains), la richesse en pétrole...
Les Occidentaux très présents dans cette région, sont responsables de la création de l'État d'Israël. Leur intervention
est dénoncée par les régimes islamistes (Iran en particulier)
La résolution de la question palestinienne, retour des réfugiés et partage de Jérusalem, paraît à l'heure actuelle sans
issue.
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