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Le gouvernement du Nouveau-Brunswick s’est engagé à mener 118 mesures pour lutter contre les changements
climatiques, dont le dépôt d’une loi sur les changements climatiques qui lui permettrait de tarifier le carbone et de
créer un fonds à partir des revenus générés. Dans cette optique, et en tenant compte ce que nous avons appris à
l’occasion du symposium, nous avons dressé une liste de recommandations qui visent à cerner les aspects
nécessitant plus de recherches pour préciser les mesures qui doivent être prises, notamment en ce qui a trait à
l’adoption d’un système de tarification du carbone au Nouveau-Brunswick.
1) Dissiper les incertitudes au maximum en établissant des principes pour guider la mise en place de la
tarification du carbone.
a) Préciser le ou les objectifs en matière de tarification du carbone afin que les ménages et les
entreprises comprennent comment et pourquoi le mécanisme sera mis en œuvre. Quel équilibre le
gouvernement cherche-t-il à atteindre entre les objectifs de réduction des émissions de GES et le
financement de possibilités économiques vertes?
b) Sur quel modèle se fonderont les objectifs de réduction d’émissions de GES : les objectifs du plan
d’action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick ou ceux, moins rigoureux, du
gouvernement fédéral?
c) Faire le point sur les suppositions du gouvernement par rapport à la difficulté des industries
énergivores de demeurer concurrentielles si elles sont soumises à une tarification du carbone et à un
plafond d’émissions.
d) Clarifier les priorités du gouvernement entre les mesures prises pour lutter contre les changements
climatiques et les autres initiatives comme les démarches régionales de réglementation et de
maintien de climats favorables aux entreprises de la province.
e) Comment les fardeaux économiques et fiscaux de la tarification du carbone peuvent-ils être répartis
à l’ensemble des émetteurs, consommateurs et autres acteurs de l’industrie sous la forme de crédits,
d’exonérations, de compensations, etc.?
2) Investir pour mieux informer la population du Nouveau-Brunswick au sujet du carbone et des changements
climatiques. S’assurer que tous les ministères jouant un rôle dans l’élaboration du système de tarification du
carbone sont bien informés au sujet des entreprises et qu’ils tiennent compte des leçons tirées des mesures
adoptées dans les autres provinces ou territoires.
3) Pour veiller au respect de la transparence et de la responsabilité dans le choix d’un système de tarification du
carbone au Nouveau-Brunswick, investir dans la modélisation et la collecte d’information. Ces dernières
serviront à concevoir le système et à informer les acteurs du dossier sur les répercussions probables d’autres
mécanismes possibles. Rendre publics les renseignements tirés de cette modélisation.
4) Consulter les parties prenantes et travailler en collaboration avec des experts pour guider la conception du
système de tarification du carbone, tirant des leçons des expériences vécues ailleurs tout en tenant compte
des enjeux uniques au Nouveau-Brunswick.
5) Faire preuve de prudence pour ne pas trop faire augmenter le coût des affaires au Nouveau-Brunswick.
Comparer, créditer, compenser et réinjecter les recettes convenablement.
6) Dans la mesure du possible, harmoniser le système de tarification du carbone à celui des autres provinces et
territoires qui sont d’importants partenaires commerciaux du Nouveau-Brunswick, comme le Québec,
l’Ontario, les autres provinces du Canada atlantique, ainsi que les neuf États du Nord-Est américain.
7) Reconnaître les investissements réalisés jusqu’ici pour réduire les émissions. La tarification du carbone doit
tenir compte de l’investissement de taille qu’ont consenti certaines sociétés et certains consommateurs afin
de réduire leur empreinte carbone. Pour ceux qui ont déjà mis en place des changements peu coûteux, les
coûts marginaux de nouvelles mesures de réduction des émissions seront beaucoup plus élevés.
8) Choisir le mécanisme qui encourage le plus la croissance commerciale et les possibilités économiques.
9) Examiner les avantages que présente la participation aux marchés nationaux et internationaux de tarification
du carbone en modélisant l’incidence nette sur les ménages, les entreprises et les industries.
10) Indépendamment du mécanisme de tarification du carbone privilégié, mettre en place les protocoles
nécessaires pour faire des crédits compensatoires un actif négociable pour la séquestration du carbone dans
les forêts, les terres agricoles et d’autres moyens viables.