influence des conditions de production du virus de la fièvre

INFLUENCE DES CONDITIONS DE PRODUCTION
DU VIRUS DE LA FI`
EVRE APHTEUSE SUR SA
COMPOSITION EN PROT´
EINES
Serge Bernard, Jeanne Grosclaude
To cite this version:
Serge Bernard, Jeanne Grosclaude. INFLUENCE DES CONDITIONS DE PRODUCTION DU
VIRUS DE LA FI`
EVRE APHTEUSE SUR SA COMPOSITION EN PROT´
EINES. Annales
de Recherches V´et´erinaires, INRA Editions, 1975, 6 (1), pp.83-91. <hal-00900831>
HAL Id: hal-00900831
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900831
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INFLUENCE
DES
CONDITIONS
DE
PRODUCTION
DU
VIRUS
DE
LA
FIÈVRE
APHTEUSE
SUR
SA
COMPOSITION
EN
PROTÉINES
S.
BERNARD
Jeanne
GROSCLAUDE
Station
de
Recherches
de
Virologie
et
d’Immunologie,
I.
N.
R.
A.,
.,
78850
Thiverval-Grignon
SUMMARY
EFFECT
OF
FOOT-AND-MOUTH
DISEASE
VIRUS
INCUBATION
WITH
CELLULAR
LYSATE
ON
ITS
PROTEIN
COMPOSITION
Earlier
studies
of
the
biochemical
stability
of
FMDV
with
hydrolytic
enzymes
suggested
that
the
capsidal
composition
may
be
changed
when
incubated
with
cellular
lysate.
Our
studies
were
done
with
a
cloned
dextran
sulphate
positive
0
type
mutant
exhibiting
a
fast
replication
cycle.
Virus
was
harvested
at
4.
30
hours
early
» virus)
and
20
hours
(o
late
»
virus) ;
then
concentrated
and
purified
by
isopycnic
centrifugation
in
cesium
chloride.
The
virus
peaks
(density
1.
47
for
ec
early
o and
1.
51
for
«
late
»j
were
analysed
by
polyacrylamide
SDS
gel
electrophoresis.
A
significant
modification
of
the
three
viral
proteins
was
observed
with
prolonged
incubation
in
cell
lysate :
there
was
a
greater
concentration
of
the
VP
I
protein
(MW
34
ooo)
present
in
the
«
early
» virus
than
in
the
« late
».
This
protein
has
been
strongly
implicated
as
an
immunogenic
agent
in
the
neutralizing
antibody
synthesis ;
the
consequences
of
these
observations
for
the
immunogenic
activity
of
the
virus
in
vaccinal
preparations
are
discussed.
Key-words :
Foot-and-mouth
disease
virus,
Purification,
Inactivated
vaccine,
Viral
proteins,
Separation,
VPI
protein,
Immunogenicity.
INTRODUCTION
Le
succès
inégal,
dans
l’espèce
porcine,
des
vaccins
anti-aphteux
inactivés
a
été
imputé
à
plusieurs
causes :
mauvaise
réponse
immunitaire
de
l’animal,
inadap-
tation
de
l’agent
d’inactivation
des
particules
virales
ou
de
l’adjuvant,
système
hétérologue
de
production
du
virus
en
culture
cellulaire.
L’inefficacité
relative
de
ces
vaccins,
même
à
doses
élevées,
contraste
avec
le
bon
degré
de
protection
observé
chez
des
animaux
ayant
été
en
contact
avec
du
virus
pathogène
ou
un
vaccin
vivant
expérimental.
Le
Porc,
mieux
que
les
ovins
ou
les
bovins,
révèle
ainsi
une
insuffi-
sance
en
sites
immunogènes
des
préparations
vaccinantes
classiques.
Il
nous
a
donc
paru
important
d’étudier
l’évolution
qualitative
du
virus
entre
un
stade
relativement
précoce
(choisi
par
nous)
et
le
stade
il
est
habituellement
récolté
en
culture
cellu-
laire
à
des
fins
de
préparation
de
vaccin.
Des
études
préliminaires
(L
APO
R
TE
et
al.,
1973
)
nous
ont
montré
que,
à
la
surface
du
virus
de
type
0,
une
classe
de
protéines,
VP
I,
de
masse
moléculaire
34
000,
est
suffisante
pour
susciter
la
synthèse
d’anticorps
neutralisant
le
virus.
Cette
protéine,
de
par
sa
localisation
à
la
surface
de
la
capside,
est
extrêmement
sen-
sible
à
l’action
des
enzymes
protéolytiques
(Wn,D et
al.,
ig6g
B
URROU
GH
S et
al.,
1971 ;
IMPORTE
et
I,!rrorR,
zg!3 ;
S’r
ROri
M
Ar>;R
et
ADAM,
1974
)
ainsi
qu’à
certains
traitements
physiques
comme
les
centrifugations
isopycniques
successives
en
chlo-
rure
de
césium
(BE
RNARD
et
al.,
rg73).
Or,
au
cours
même
de
sa
production,
le
virus
est
exposé
aux
enzymes
cellulaires ;
en
particulier,
à
partir
du
moment
les
cellules
productrices
sont
lysées,
les
enzymes
des
lysosomes
sont
libérées
dans
le
milieu
(Wor,>·x
et
BusEr&dquo;
rg6q. ;
F!,nrrAGArr,
19
66).
Aussi
nous
sommes-nous
demandés
si
dès
leur
synthèse
les
virions
ne
subissaient
pas
des
altérations
et
si,
plus
que
toute
autre,
la
protéine
VPi,
dont
nous
avons
reconnu
l’importance
pour
l’immunogénicité
virale,
n’était
pas
dégradée
ou
décapée
de
la
surface
virale.
Nous
présentons
ici
une
comparaison,
quant
à
la
teneur
en
différentes
classes
de
protéines,
de
virus
récolté
très
précocement
dans
le
cycle
viral
au
sein
d’une
population
de
cellules
non
encore
lysées
(conditions
de
cycle
unique
de
réplication)
et
de
virus
ayant
subi
une
incubation
avec
le
lysat
cellulaire,
tel
qu’il
est
libéré
après
quelques
cycles
de
réplication.
Nous
mettons
en
évidence
une
évolution
significative
de
la
composition
moyenne
en
protéines
des
virions
au
contact
des
produits
de
la
lyse
cellulaire,
se
traduisant
notamment
par
une
nette
diminution
de
la
classe
VPi.
MATÉRIEL
ET
TECHNIQUES
Le
virus
Le
virus
utilisé
dans
cette
étude
est
un
mutant
de
type
0
récemment
isolé
au
laboratoire
en
culture
cellulaire
(S
TOESSEL
,
1974
)
et
cloné
par
la
technique
d’étalement
des
plages
en
milieiu
gélifié
(LA
B
ONNARDI
È
RE
,
1971
).
Ce
mutant,
résistant
à
la
dose de
sulfate
de
dextrane
qui
réduit
le
titre
du
virus
0
de
référence
par
un
facteur
10
4
à
io
5,
présente
un
cycle
de
réplication
court :
le
plateau
de
production
d’UFP
est
atteint
dès
5
heures
après
le
début
de
l’infection.
C’est
un
virus
à
capside
solide,
selon
la
classification
d’Asso
(i96!),
avec
trois
classes
de
protéines
de
masses
moléculaires
respectivement
34
00
o
pour
VP
I,
29
00
o
pour
VP
2
et
VP
3,
r4
00
o
pour
VP
4.
S
TOESSEL
a
montré
que
le
caractère
de
résistance
au
sulfate
de
dextrane
est
associé
à
une
confi-
guration
externe
de
la
capside
distincte
de
celle
du
virus
de
référence.
Par
des
passages
successifs
en
culture
cellulaire
associés
à
une
récolte
précoce
nous
avons
pu
éliminer
toute
contamination
par
un
virus
à
cycle
long.
Le
virus
est
multiplié
sur
tapis
de
cellules
BHK
21
,
titré
selon
la
méthode
de
LA
BorrNna-
DI
È
RE
(
1971
)
sur
cellules
du
clone
S
13
,
ce
qui
permet
de
vérifier
l’homogénéité
de
chaque
prépa-
ration
pour
la
vitesse
de
réplication
(taille
des
plages)
et
la
résistance
au
sulfate
de
dextrane
(titrage
en
présence
et
en
absence
de
la
drogue
à
la
dose
critique
dans
le
milieu
gélifié).
Conditions
de
pvoduction
du
virus
«
précoce
»
et
du
virus
o
tardif
»
marqués
radioactivement
Des
cellules
BHK
21
ont
été
multipliées
jusqu’à
confluence
dans
des
bouteilles
roulantes
de
2
litres
(environ
400
X
io
6
cellules
par
bouteille)
en
milieu
MEM
d’Eagle
modifié
selon
STOKER
et
McPx
E
xsorr
(
19
61)
en
présence
de
tryptose
et
de
sérum
de
Veau
(io
p.
100
).
Le
milieu
de
culture
est
remplacé
pendant
deux
heures
par
du
milieu
salin
d’Earle
tamponné
en
Tvis ;
les
bouteilles
sont
vidées
et
un
inoculum
de
10
ml
de
virus
par
bouteille
(titrant
5
X
io
a
UFP/ml)
est
étalé
en
un
film
juste
mouillant
sur
le
tapis
cellulaire ;
dans
ces
conditions,
la
multiplicité
d’infection
est
voisine
de
10
UFP/cellule
et
toutes
les
cellules
sont
infectées.
Après
un
contact
de
15
minutes
à
37°C
le
surnageant
d’inoculation
est
éliminé
et
remplacé
par
25
ml
de
solution
saline
d’Earle,
tamponnée
en
Tris,
enrichie
en
acides
aminés
marqués
radioactivement
au
carbone
l
’C
(hydrolysat
de
chlorelle,
CEA
Saclay),
l’activité
étant
de
i
microcurie
par
millilitre
de
milieu.
Le
pH
est
maintenu
à
7,4
par
addition
de
Tris
molaire.
Le
virus
dit
o
précoce
»
est
récolté
4
h
30
après
le
début
de
l’infection.
Le
virus
dit
t!
tardif
,>
est
laissé
en
incubation
zq
heures
après
le
début
de
l’infection ;
on
peut
considérer
qu’il
a
été
produit
en
totalité
dès
le
premier
cycle
de
réplication,
les
cellules
étant
pratiquement
toutes
infec-
tées
dans
nos
conditions
d’adsorption ;
le
contact
du
virus
avec
le
lysat
cellulaire
à
37°C
est
donc
d’environ
15
à
20
heures.
Concentration
et
purification
du
virus
Toutes
les
opérations
s’effectuent
dans
la
glace
fondante
ou
dans
des
appareils
réfrigérés
à
4
0C
pour
bloquer
le
plus
possible
l’activité
des
enzymes
cellulaires.
Les
bouteilles
sont
alterna-
tivement
congelées
et
décongelées
pour
récolter
les
cellules
infectées,
leur
surnageant
et
leurs
débris
et
libérer
le
virus
inclus
dans
le
matériel
cellulaire.
Les
débris
cellulaires
sont
séparés
par
centrifugation
à
4
ooo
tr/mn
sur
une
centrifugeuse
Sorvall
RC
3
rotor
HG-
4
L,
pendant
io
minutes,
à
40
C.
Les
culots
sont
repris
dans
un
petit
volume
de
milieu
salin
glacé
et
homogénéisés
au
Dounce
dans
la
glace
fondante
pour
extraire
le
plus
de
virus
possible.
Après
centrifugation,
dans
les
mêmes
conditions,
des
suspensions
homogénéisées,
ces
surnageants
sont
ajoutés
aux premiers
pour
être
soumis
à
concentration
par
le
PEG
(polyéthylène
glycol,
PM
6
000) ;
le
PEG
est
ajouté
à l’état
solide
dans
la
solution
clarifiée
à
une
concentration
finale
de
io
p.
100
(p/v)
et
la
dissolution
s’effec-
tue
en
quelques
minutes
à
la
glace
fondante
sous
agitation
douce ;
le
mélange
est
laissé
i
heure
en
agitation
à
ooC.
Le
précipité
est
recueilli
par
centrifugation
à
5
ooo
tr/mn
pendant
15
minutes,
puis
homogénéisé
au
Dounce
dans
la
glace
fondante
dans
un
volume
de
tampon
Tvis-HCl
0,08
M,
NaCl
o,
2
M,
pH
7
,6
correspondant
au
i/io
du
volume
de
la
solution
initiale.
Après
une
nuit
d’agitation
douce
à
oo
C,
les
débris
non
solubilisés
sont
éliminés
par
une
nouvelle
centrifugation
dans
les
mêmes
conditions.
Après
concentration
des
produits
du
lysat
cellulaire,
on
procède
à
la
purification
du
virus
et
à
sa
séparation
des
protéines
cellulaires
par
centrifugation
isopycnique
en
chlorure
de
césium.
La
densité
de
la
solution
virale
concentrée
est
ajustée
à
1,46
ou
1,47
par
adjonction
de
chlorure
de
césium
cristallisé,
ce
qui
est
contrôlé
par
mesure
de
l’indice
de
réfraction
à
25°C
au
réfracto-
mètre
d’Abbe.
Ces
préparations
sont
centrifugées
dans
des
tubes
de
5
ml
sur
le
rotor
SW
65
d’une
ultracentrifugeuse
Spinco
L2
65B
à 55
ooo
tr/mn
pendant
18
à
20
heures
à
40
C.
La
collecte
de
ces
gradients
de
densité
se
fait
à
l’aide
d’un
collecteur
de
gradients
Isco,
par
fractions
de
0,3
ml.
Sur
chacune
des
fractions
une
partie
aliquote
de
10
!tl
est
prélevée
et
comptée
en
liquide
de
scin-
tillation
de
Bray
sur
un
compteur
Intertechnique
SL
30 ;
une
autre
partie
de
10
!1
sert
à
établir
la
forme
du
gradient
de
densité
par
lecture
des
indices
de
réfraction.
Analyse
des
protéines
virales
en
gel
de
palyacvylamide-SDS
Les
fractions
de
virus
purifié
sont
dénaturées
sans
dessalage
par
adjonction
de
10
p.
ioo
(v/v)
d’une
solution
d’urée
6
M,
SDS
10
p.
ioo
en
tampon
phosphate
de
sodium
0,1
M,
pH
7,2
et
portées
à
ébullition
pendant
5
minutes.
i
p.
ioo
de
2
-mercaptoéthanol
est
ajouté
dans
la
solu-
tion
chaude,
le
tout
est
laissé
à
refroidir
doucement.
Une
dialyse
de
15
heures
à
la
température
ambiante
permet
d’équilibrer
les
échantillons
en
tampon
phosphate
0,
01
M,
urée
o,
5
M,
SDS
0,1
p.
roo,
2-mercaptoéthanol
0,1
p.
100
,
pH
7,1.
Les
gels,
à
la
concentration
de
10
p.
100
en
acrylamide,
sont
préparés
suivant
la
technique
de
S
HAPIRO
et
al.,
19
67.
Les
gels
de
8
cm
de
long
sont
coulés
dans
des
tubes
cylindriques
de
0,
55
cm
de
diamètre.
Les
échantillons
dénaturés
sont
déposés
au
sommet
du
gel
en
présence
d’un
indi-
cateur
de
migration,
le
bleu
de
bromophénol.
La
migration
s’effectue
pendant
7
à
8 heures
sous
une
intensité
de
mA
par
gel
(4
Volt/cm).
Les
gels
sont
découpés
automatiquement
en
tranches
de
i
millimètre
par
un
fractionnateur
de
gels
Gilson ;
les
fractions
broyées
sont
comptées
en
liquide
de
Bray.
Estimation
des
quantités
relatives
des
pvotéines
capsidiaives
Les
quantités
relatives
des
diverses
classes
de
protéines
sont
déduites
des
courbes
de
distri-
bution
de
la
radioactivité
en
gel
SDS
par
estimation
des
aires
correspondant
à
chaque
pic
de
masse
moléculaire,
par
des
méthodes
graphiques
ou
arithmétiques.
Auparavant
a
été
établie
une
courbe
moyenne
des
résultats
obtenus
avec
différentes
préparations
et
par
répétition
de
plusieurs
électrophorèses :
les
profils
obtenus
par
la
répétition
de
migrations
indépendantes
sont
norma-
lisés
en
distances
de
migration
et
en
échelles
de
radioactivité
et
pour
chaque
fraction
une
estimation
moyenne
de
radioactivité
est
calculée,
permettant
de
construire
la
courbe
moyenne.
RÉSULTATS
Les
résultats
des
expériences
effectuées
sur
les
deux
types
de
virus,
précoce
ou
tardif,
sont
des
données
moyennes
correspondant
à
des
répétitions
du
protocole
décrit :
trois
préparations
indépendantes
de
virus
précoce
et
de
virus
tardif
ont
été
réalisées
avec
des
cellules
BHK
21
de
lots
différents ;
les
virus
ainsi
produits
ont
été
soumis
à
des
protocoles
de
dénaturation
répétés
et
chaque
produit
de
ces
dénatura-
tions
a
été
analysé
par
plusieurs
électrophorèses.
I.
-
Modification
de la
densité
du
virus
Les
profils
de
sédimentation
des
virus
précoce
et
tardif
sont
donnés
sur
la
figure
1.
Le
virus
sédimente
dans
les
deux
cas
sous
forme
d’un
pic
très
aigu.
La
densité
du
virus
précoce
est
comprise
entre
1,460
et
1,
475
;
celle
du
virus
tardif
entre
1,5
00
et
1
,520
.
Les
sommets
de
ces
pics
ont
été
analysés
en
gel
de
polyacrylamide
SDS.
1 / 10 100%

influence des conditions de production du virus de la fièvre

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