Bioclips - Volume 17, no 22

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volume 17, numéro 22
le 9 juin 2009
rédaction :
Yvon St-Amour
418 380-2100
poste 3759
• Hausse à long terme du biodiesel sur la scène
internationale
• Présence importante des matières premières
dans les dépenses en transformation
alimentaire au Québec
• Hausse notable des exportations internationales
de produits bioalimentaires du Québec en 2008
Hausse à long terme du biodiesel sur la scène internationale
Un institut de recherche américain, le Food and Agricultural Policy
Research Institute (FAPRI), indique que la production de biodiesel
dans le monde s’est accrue considérablement en seulement deux
ans, en passant de 874 millions de gallons en 2005 à 2,1 milliards de
gallons en 2007.
Il y a cinq ans, seule l’Union européenne produisait une quantité
appréciable de biodiesel. Depuis, d’autres pays se sont imposés en
tant que producteurs importants, à savoir les États-Unis, le Brésil,
l’Argentine, l’Indonésie et la Malaisie. Les États-Unis et les deux pays
de l’Amérique du Sud tirent leur biodiesel de l’huile de soya principalement, alors que l’huile de palme est l’intrant des pays du Sud-Est
asiatique et l’huile de graines de canola, celui de l’Union européenne.
L’expansion des dernières années, outre qu’elle a été alimentée par
un prix du pétrole élevé, repose sur la réglementation qui a été mise
en place par les États pour atteindre des objectifs liés à la protection
de l’environnement, au développement rural et à la sécurité des
approvisionnements en énergie.
L’Union européenne souhaite raffermir sa politique publique à
l’endroit du biodiesel en préconisant, pour 2020, un plancher de
10 % quant à l’utilisation de ce carburant dans le secteur des transports. Le Brésil et l’Argentine exigeront que les ventes intérieures de
diesel comprennent une part minimale de 5 % de biodiesel d’ici
2010. Chez notre voisin américain, la réglementation table sur le fait
que la consommation doublera en trois ans, c’est-à-dire qu’elle
passera de 500 millions de gallons en 2009 à un milliard de gallons
en 2012.
Selon les prévisions du FAPRI, le prix de ce carburant sera de 70 %
plus élevé sur un horizon de dix ans et se pratiquera à six dollars le
gallon en 2017. Les exportations nettes mondiales devraient doubler
au cours de cette période pour atteindre 600 millions de gallons. Audelà de 2012, l’Argentine devrait devenir le principal exportateur,
suivie des États-Unis. L’Union européenne deviendra le principal
territoire d’importation avec un accroissement par trois des achats
sur le marché mondial, lesquels passeront de 119 millions de gallons
en 2007 à 429 millions de gallons dix ans plus tard.
Source :
FAPRI 2008 U.S. and World Agricultural Outlook
[www.fapri.iastate.edu/outlook2008/].
Présence importante des matières premières dans les dépenses
en transformation alimentaire au Québec
La transformation alimentaire québécoise se concentre principalement dans des industries qui sont directement liées aux produits du
secteur animal. Selon les données triennales 2006-2008 de
Statistique Canada, les industries de la fabrication de produits laitiers,
de produits de viande et d’aliments pour animaux assurent 51 %
(10,3 milliards de dollars) de la valeur des livraisons manufacturières,
laquelle se chiffre à 20,2 milliards de dollars par année en moyenne.
Dans les secteurs de transformation liés à la production animale, les
dépenses pour les matières premières et les fournitures
(essentiellement composées de biens alimentaires) représentent une
part très importante des dépenses totales. Au Québec, une forte
Direction des études et des perspectives économiques
Pour de plus amples renseignements, concernant le Bioclips,
vous pouvez vous adresser à Gaétane Côté au 418 380-2100, poste 3260
courriel : [email protected]; Internet : www.mapaq.gouv.qc.ca
proportion des revenus de ventes doit donc servir uniquement
à payer les dépenses relatives aux matières premières. Selon les
données les plus récentes (2006), dans l’industrie de la
fabrication de viande, 71 % des revenus sont consacrés à payer
ces dépenses; dans l’industrie de la fabrication de produits
laitiers, cette proportion atteint 76 %, alors qu’elle s’établit à
80 % dans l’industrie de la fabrication d’aliments pour animaux.
Cette situation rend les entreprises de ces secteurs plus vulnérables aux fluctuations des coûts d’approvisionnement.
Importance du coût des matières premières et des fournitures
Secteurs d'activité
Fabrication d'aliments pour animaux
Mouture de céréales et de graines oléagineuses
Fabrication de sucre et de confiseries
Mise en conserve de fruits et de légumes
Fabrication de produits laitiers
Fabrication de produits de viande
Préparation et conditionnement de poissons
Boulangerie et fabrication de tortillas
Fabrication d'autres aliments
Fabrication de boissons
Fabrication du tabac
80 %
x
57 %
59 %
76 %
71 %
x
41 %
48 %
x
x
X = Données confidentielles en vertu des dispositions de la Loi sur les statistiques.
Source :
Statistique Canada, « Enquête mensuelle sur les industries
manufacturières » et « Enquête annuelle des manufactures ».
Hausse notable des exportations internationales de
produits bioalimentaires du Québec en 2008
En 2008, la valeur des exportations internationales de produits
bioalimentaires du Québec s’élevait à 4,9 milliards de dollars, ce
qui équivaut à une hausse de 17 % (ou de 720 millions de
dollars) par rapport à l’année précédente. Il s’agit donc d’une
excellente année pour les exportations du Québec, après une
année 2007 également favorable.
La hausse enregistrée en 2008 s’explique principalement par
une augmentation de 240 millions de dollars attribuable aux
viandes et aux abats comestibles (après une croissance plus
modeste de 30 millions de dollars en 2007), au cacao et à ses
préparations (92 millions de dollars), ainsi qu’aux animaux
vivants (80 millions de dollars), exception faite du porc vivant
(baisse des ventes de 5,9 millions de dollars). En ce qui concerne
les exportations de céréales, la hausse s’élève à 73 millions de
dollars. L’exportation de fèves de soya a également connu une
hausse importante de 68 millions de dollars.
La valeur des exportations bioalimentaires du Québec vers les
États-Unis (2,7 milliards de dollars) est largement supérieure
(319 millions de dollars ou 13 %) à celle de l’année précédente,
où l’on avait enregistré une faible hausse. Quant aux
exportations vers les autres pays, elles ont encore une fois
augmenté de manière considérable, soit de 23 % (ou
402 millions de dollars).
Outre les États-Unis, les principaux pays qui se partagent la
hausse sont la Russie (129 millions de dollars), le Japon
(66 millions de dollars) et Hong Kong (59 millions de dollars).
Comparativement à l’année précédente, une mince part de la
croissance des exportations (25 millions de dollars) émane de
l’Europe occidentale, prise dans son ensemble.
Les États-Unis demeurent la principale destination des produits
bioalimentaires québécois avec plus de 56 % des exportations.
Les autres marchés d’importance sont le Japon (10 %), la Russie
(5 %), l’Australie et la Corée du Sud (1,9 % chacun).
Source :
Industrie Canada, statistiques sur le commerce international.
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