Église Évangélique Libre d'Aix en Provence Exode 20.1-2 Les Dix Commandements (1) Introduction
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Frédéric Baudin Page 5 / 9 Prédication du 20 janvier 2013
Les prophètes le rappellent souvent, Jésus le souligne particulièrement, et les auteurs
des lettres du Nouveau Testament l’ont bien compris et ils le mentionnent dans presque
toutes leurs lettres : c’est l’amour pour Dieu et pour notre prochain qui devrait nous donner
la liberté et la capacité de mettre tous les commandements en pratique…
Le fond du problème, c’est que nous sommes précisément incapables, par nature (héritée
de la faute, de la chute, de la rupture de l’alliance avec Dieu), d’aimer Dieu et notre
prochain en tout temps et en toute circonstance.
Voilà pourquoi cette loi qui devrait nous donner la liberté, finit par nous rendre esclaves,
car elle nous impose des choses que nous ne sommes pas capables d’accomplir, du moins à la
perfection, car fort heureusement, les hommes et les femmes de ce monde ne sont pas
tous meurtriers, voleurs ou adultères… !
Mais si on creuse un peu, comme le fait Jésus en s’adressant aux hommes et aux femmes
de son époque, si on ne juge pas seulement les actes comme le vol, le meurtre ou l’adultère,
mais aussi et d’abord les intentions, les désirs, les pensées que nous avons au fond de nous-
mêmes, dans notre cœur, et qui pourraient se concrétiser en actes, alors il faut bien
reconnaître que nous sommes souvent bien loin d’accomplir la loi d’amour que Dieu a voulu
transmettre à son peuple.
L’apôtre Paul le dit à sa manière, il ne parle d’ailleurs pas seulement de ses pensées, mais
probablement aussi de ses actes. Dans sa lettre aux Romains après avoir expliqué en détail
la question de notre rapport à la loi de Dieu, que l’on soit juif ou non, Paul finit par avouer :
« Je fais le mal que je ne veux pas faire, et je n’arrive pas à faire le bien que je veux faire »
(Romains 7.21),
En fait Paul souffre d’être comme déchiré intérieurement et dans sa vie quotidienne : il
explique qu’il prend plaisir à la loi de Dieu, il l’approuve au plus profond de lui-même, car il
sent bien qu’elle est bonne, qu’elle le porte à faire ce qui est bon et bien.
Il dit ailleurs que la loi est sainte, elle est un reflet de Dieu qui est parfait.
Mais il découvre dans le même temps que quelque chose en lui refuse d’une certaine
manière de s’y soumettre de « bonne grâce », comme on dit, de façon naturelle.
Et il vit cette réalité douloureuse comme une forme d’esclavage :
Romains 7:22-23 : « Au fond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais je trouve
dans mon être une autre loi qui combat contre celle qu’approuve mon intelligence.
Elle me rend prisonnier de la loi du péché qui est en moi. »
Paul emploie deux mots très forts, dans ce verset 23 et un peu plus loin au v. 25 : il se
dit « prisonnier » et « esclave » de « la loi du péché ». Il n’est donc pas libre de mettre la
loi de Dieu en pratique, car il est esclave d’une autre loi, la loi du péché.
Et cela vaut pour chacun d’entre nous, surtout si on se compare à Paul, qui avait l’air de
quelqu’un de particulièrement bien, presque irréprochable, même avant sa découverte de la
foi au Messie Jésus comme il le dit dans son témoignage ( Philippiens 3.6).