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en Provence
BP 510 3 Avenue du Deffens 13 091 Aix en Provence Cedex 02 Pasteur Frédéric Baudin
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Frédéric Baudin Page 1 / 9 Prédication du 20 janvier 2013
Prédication du 27 janvier 2013
Les Dix Commandements (1)
Introduction
Exode 20.1-2
Frédéric Baudin
Lecture
Exode 20. 1-2
Voici les paroles que Dieu adressa à Israël :
« Je suis le Seigneur ton Dieu, c’est moi qui t’ai fait sortir d’Égypte où tu étais esclave. »
Prédication
Pour commencer cette année et tout au long de ces prochaines semaines, j’ai choisi de
revoir avec vous ce qu’on appelle les Dix Commandements, la Loi de Dieu transmise par
Moïse au peuple d’Israël.
Cette loi concerne en réalité tous les peuples de tous les temps, c’est une loi universelle ;
elle concerne aussi les chrétiens que nous sommes, dans un sens peut-être un peu plus
particulier, comme nous allons le voir…
Mais j’aimerais tout d’abord introduire ce thème en nous arrêtant sur ces deux
premières phrases qui constituent en quelque sorte le préambule de la Loi, voire, d’après la
tradition juive, la première des dix paroles, et donc le premier de ce quon appelle aussi les
Dix commandements (v.2) :
On passe parfois un peu rapidement sur ces deux premiers versets d’ Exode 20, et c’est
dommage car ils nous permettent de bien interpréter la suite, c'est-à-dire les deux tables
de la Loi, les Dix commandements (ou les neuf commandements qui suivent).
« Voici les paroles que Dieu adressa à Isrl »
Ce verset me semble capital, car il nous révèle une donnée fondamentale : Dieu est un
Dieu qui parle !
Or, la parole est l’un des moyens de communication par excellence, mais cela suppose que
celui qui parle et celui qui entend soient capables de se comprendre !
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Par sa parole, le Dieu d’Israël veut communiquer avec son peuple. Bien plus, il veut entrer
en relation avec lui, il veut s’adresser en personne à chaque homme et femme d’Israël.
Cela est confirmé par le « Je » du verset suivant, de sa première parole : « Je suis le
Seigneur ton Dieu… ».
Et cela est aussi confirmé par le pronom personnel « tu » employé pour les
commandements qui vont suivre. Ce « tu » s’adresse au peuple d’Israël dans son ensemble,
mais aussi à chacun en particulier, car les commandements sont entendus et surtout mis en
pratique par chaque individu…
Nous sommes donc d’emblée introduits dans ce grand mystère, qui est aussi l’une des
grandes vérités de la Bible : le Dieu d’Israël est un Dieu personnel, c’est une personne bien
identifiée.
Dieu a un nom propre, qu’il a révélé à Moïse et à son peuple, il est « Je suis », et il
s’adresse à chaque être humain en particulier…
Ce Dieu personnel se met à notre portée, il utilise notre langage car il veut être compris.
Il nous appelle ainsi à le connaître et à entrer en relation avec lui, car les êtres humains
sont les seuls capables de parler, de dialoguer, de nouer une réelle relation avec Dieu.
Il faut encore préciser que le contexte de ces paroles de Dieu, c’est bien évidemment
l’Alliance que Dieu conclut avec son peuple.
Et c’est seulement dans ce rapport personnalisé que l’Alliance peut être conclue entre le
Seigneur, celui qui a l’autorité, et son peuple, qui est en quelque sorte le vassal, l’intendant
soumis à son maître.
Mais ce Seigneur, ce grand Roi, n’est pas pour autant un dictateur qui veut imposer sa loi
et son autorité.
Il attend une réponse de la part de son peuple, et d’ailleurs cette réponse, le peuple
d’Israël l’a donnée librement, d’un même cœur, comme nous pouvons le lire au chapitre
précédent :
Exode 19.4
[Dieu parle à Moïse] : « Tu leur diras :
« Vous avez vu comment j’ai traité les Égyptiens ; vous avez vu comment je vous ai
amenés ici, près de moi, comme un aigle porte ses petits sur son dos.
Maintenant, si vous écoutez bien ce que je vous dis et si vous respectez mon alliance,
vous serez pour moi un peuple qui m’appartient en propre, un peuple particulièrement
précieux parmi tous les peuples.
En effet toute la terre m’appartient, mais vous serez pour moi un royaume de prêtres, une
nation (sainte) consacrée à mon service. »
Voilà ce que tu diras aux Israélites.
Moïse revint au camp, il convoqua les anciens d’Israël et leur communiqua tout ce que le
Seigneur lui avait ordonné.
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Tout le peuple, unanime, s’écria : « Nous ferons tout ce qu’ordonne le Seigneur. »
Moïse rapporta leur réponse au Seigneur… »
Voici donc le contexte des dix paroles que Moïse va recueillir un peu plus tard pour les
transmettre ensuite à son peuple.
Dieu souhaite ainsi instaurer une sorte de « face-à-face » avec son peuple, c’est une
façon de dire : « Je suis à toi, et toi, tu es à moi », comme lors d’un mariage entre un
homme et une femme.
C’est d’ailleurs cette image du mariage qui est souvent utilisée par les prophètes de
l’Ancien Testament pour illustrer la relation entre Dieu et son peuple, une relation
exclusive dans le cadre d’une alliance, d’un engagement accepté par les deux parties, une
relation marquée par l’amour.
L’autre image fréquente est celle d’un père avec ses enfants.
Cette relation avec Dieu est un immense privilège, c’est un cadeau que Dieu offre à son
peuple, un cadeau gratuit, car c’est lui prend cette initiative.
Dieu offre aux israélites la grâce d’être reconnus comme un peuple qui lui appartient en
propre, un peuple qui lui est consacré (un peuple « saint »), un peuple dont il est le
Seigneur, et donc aussi le protecteur, puisque c’est l’une des responsabilités du Seigneur
envers son vassal, et c’est d’ailleurs ce que Dieu lui-même commence par rappeler :
« Je suis le Seigneur ton Dieu, c’est moi qui t’ai fait sortir d’Égypte où tu étais
esclave. »
Dieu est non seulement un Dieu personnel, mais c’est aussi un Dieu vivant, un Dieu qui
agit, un Dieu qui libère son peuple, qui le délivre de l’esclavage…
Il faut le noter avant d’aborder l’étude des dix paroles, qui sont aussi des ordres, des
commandements. Car toute la loi vise, en premier lieu, à donner au peuple d’Israël la
possibilité de vivre cette liberté retrouvée.
C’est un peu difficile à saisir, parce que cela semble a priori contradictoire de penser
qu’il faut une loi pour être libre !
On fait plutôt l’expérience inverse, et on s’aperçoit bien vite que la loi nous enchaîne, en
quelque sorte.
Mais comme nous le verrons, c’est surtout ce qu’on appelle « le péché », notre incapacité
à atteindre le but fixé par la loi, qui est la cause de cette contradiction, de cet esclavage.
Voici comment on pourrait essayer de présenter les choses un peu plus clairement :
Pour qu’un peuple soit libre, il lui faut d’abord définir les limites de la liberté de chacun
afin que la liberté de tous soit garantie.
Il lui faut donc des lois qui régissent la vie des hommes et des femmes en société.
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En effet, si je veux être libre de cultiver ma vigne, ou mes oliviers, une fois installé dans
le pays d’Israël, il faut qu’une loi interdise, par exemple, à quiconque de s’approprier cette
vigne ou ces oliviers par la force ou par des procédés malhonnêtes.
Il faut que ma propriété soit respectée, et il faut que je respecte moi-même celle des
autres.
C’est ce que soulignent de façon très précise certains articles du Code des Dix
commandements !
Beaucoup de lois dans la Bible ont pour but de garantir les droits des plus faibles, des
pauvres, des étrangers, des veuves et des orphelins, des handicapés, etc.
Ces lois sont donc nécessaires dans nos rapports avec Dieu, et dans nos rapports les uns
avec les autres, pour garantir la liberté de chacun.
Mais bien sûr, ces lois révèlent par ailleurs que nous avons un problème fondamental :
c’est que nous sommes incapables de les appliquer de façon naturelle, permanente et
universelle, sans faire de distinction entre les personnes (!) et surtout sans rester centrés
sur nos propres intérêts !
En principe, on ne devrait pas avoir besoin d’entendre ces paroles !
Il ne devrait pas être indispensable, par exemple, de nous préciser que l’on ne peut pas
rendre un culte à un autre Dieu que celui d’Israël.
Il ne devrait pas être nécessaire de nous rappeler que nous ne devons pas tromper notre
prochain, le voler, le tuer ou profiter de sa faiblesse !
Idéalement, si nous étions parfaits, nous n’aurions tout simplement pas besoin de lois !
Toute loi suppose donc a priori que nous ne sommes pas parfaits, que nous sommes
faillibles, ou en d’autres termes, pécheurs…
On peut d’ailleurs noter à ce sujet qu’il existait plusieurs codes de lois en vigueur du
temps de Moïse (et déjà bien avant lui, comme le Code d’Hammourabi vers le XVIIIe siècle
avant Jésus), et que d’une manière générale, toutes les sociétés ont leurs propres lois pour
réglementer les rapports entre les hommes et les femmes.
S’il nous faut des lois, c’est qu’il nous manque quelque chose qui nous permettrait de nous
en passer. Et ce quelque chose, c’est l’amour.
Si nous étions capables d’aimer Dieu et notre prochain sans faille, nous n’aurions pas
besoin de loi.
D’ailleurs, la loi elle-même le souligne, on peut dire qu’elle se définit aussi sous cet angle,
dans ces termes, par exemple dans le livre du Deutéronome (6.4-6) :
« Écoute, peuple d’Israël :
Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force (de tout ton être).
Les commandements que je te communique aujourd’hui (les paroles que je te
commande) seront gravés dans ton cœur. »
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Les prophètes le rappellent souvent, Jésus le souligne particulièrement, et les auteurs
des lettres du Nouveau Testament l’ont bien compris et ils le mentionnent dans presque
toutes leurs lettres : c’est l’amour pour Dieu et pour notre prochain qui devrait nous donner
la liberté et la capacité de mettre tous les commandements en pratique
Le fond du problème, c’est que nous sommes précisément incapables, par nature (héritée
de la faute, de la chute, de la rupture de l’alliance avec Dieu), d’aimer Dieu et notre
prochain en tout temps et en toute circonstance.
Voilà pourquoi cette loi qui devrait nous donner la liberté, finit par nous rendre esclaves,
car elle nous impose des choses que nous ne sommes pas capables d’accomplir, du moins à la
perfection, car fort heureusement, les hommes et les femmes de ce monde ne sont pas
tous meurtriers, voleurs ou adultères !
Mais si on creuse un peu, comme le fait Jésus en s’adressant aux hommes et aux femmes
de son époque, si on ne juge pas seulement les actes comme le vol, le meurtre ou l’adultère,
mais aussi et d’abord les intentions, les désirs, les pensées que nous avons au fond de nous-
mêmes, dans notre cœur, et qui pourraient se concrétiser en actes, alors il faut bien
reconnaître que nous sommes souvent bien loin d’accomplir la loi d’amour que Dieu a voulu
transmettre à son peuple.
L’apôtre Paul le dit à sa manière, il ne parle d’ailleurs pas seulement de ses pensées, mais
probablement aussi de ses actes. Dans sa lettre aux Romains après avoir expliqué en détail
la question de notre rapport à la loi de Dieu, que l’on soit juif ou non, Paul finit par avouer :
« Je fais le mal que je ne veux pas faire, et je n’arrive pas à faire le bien que je veux faire »
(Romains 7.21),
En fait Paul souffre d’être comme déchiré intérieurement et dans sa vie quotidienne : il
explique qu’il prend plaisir à la loi de Dieu, il l’approuve au plus profond de lui-même, car il
sent bien qu’elle est bonne, qu’elle le porte à faire ce qui est bon et bien.
Il dit ailleurs que la loi est sainte, elle est un reflet de Dieu qui est parfait.
Mais il découvre dans le même temps que quelque chose en lui refuse d’une certaine
manière de s’y soumettre de « bonne grâce », comme on dit, de façon naturelle.
Et il vit cette réalité douloureuse comme une forme d’esclavage :
Romains 7:22-23 : « Au fond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais je trouve
dans mon être une autre loi qui combat contre celle qu’approuve mon intelligence.
Elle me rend prisonnier de la loi du péché qui est en moi. »
Paul emploie deux mots très forts, dans ce verset 23 et un peu plus loin au v. 25 : il se
dit « prisonnier » et « esclave » de « la loi du péché ». Il n’est donc pas libre de mettre la
loi de Dieu en pratique, car il est esclave d’une autre loi, la loi du péché.
Et cela vaut pour chacun d’entre nous, surtout si on se compare à Paul, qui avait l’air de
quelqu’un de particulièrement bien, presque irréprochable, même avant sa découverte de la
foi au Messie Jésus comme il le dit dans son témoignage ( Philippiens 3.6).
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