la république ou la burqa

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La république est elle fachée
avec l'Islam ?
Particularité française du
"vivre ensemble"
Quelles est la différence entre un
musulman et un intégriste musulman ?
ex: jour de l'Aïd férié pour
tous ne serait pas
revendiqué en Angleterre
(proposition du groupe Stasi)
Religion = relier
Séparer= secte ou radicalisme 2
Non, la laïcité est un système juridique intéressant: liberté
historique de ne pas avoir la même religion que le roi
Mais il ne s'agit pas de "ne rien montrer ne
rien voir" Il y a des traces de visibilité des
religions dans l'espace public
La laîcité est elle une religion
comme les autres ?
Polémique: "délivrons les 9
musulmans du discours de Dounia
Bouzar"
Problématique centrale
Mère intellectuelle française, et
père marocain
on peut-être musulman et laïc...
"Je respecte ta vision du monde"
le discours sur l'islam est
devenu un objet politique
Positions affectives ou idéologiques mais
difficulté à avoir une approche rationelle
S'appuyer sur des critères
ou à s'appuyer sur la loi...
issus du DROIT
Dounia Bouzar propose un
discours équilibré et modéré
Rejetée par son père
Faire croire qu'il s'agit d'un commandement
religieux
origine
Éducatrice 10 ans dans le Nord
Reprise d'études
Consultante sur les
questions du fait
religieux
Directrice du cabinet "cultes
et cultures consulting"
La république ou la burqa: Les
services publics face à l’islam
manipulé
Allah a-t-il sa place en entreprise ?
on peut-être athée et pas laïc, si
on veux imposer sa vision
laïque du monde
La question de l'interdiction du 3
voile intégral est mal posée
Dounia BOUZAR
La Burqa est un vêtement traditionnel des
tribus Pachtounes d'Afghanistan que les
Talibans on sacralisée
Le Niqab est le voile imposé par les 4
salafistes depuis 70 ans
Pourquoi ces thèses sont actuellement bien
reçues chez ces jeunes filles?
Les jeunes filles sont
volontaires, le discours fait
autorité sur elles
2 questions essentielles qui ne
sont pas posées:
Quelles sont les étapes de l'endoctrinement, 5
et comment désamorcer ?
activité
Signe de reclusion, pas d'utopie sociale ou de
projet politique, contrairement aux
intégristes
Avec une attaque frontale, on les
renforce dans leur légitimité
Les pratiques sectaires sont alors
validées comme des pratiques
religieuses
Les considérer comme une secte 6
Les musulmans pratiquants sont suspectés
d'intégrisme
dernières publications
la république ou la burqa 1
l'interview
A quelles types de problématiques
sont confrontés les services publics
Les intégristes sont pris pour des musulmans
(présomption d'altérité)
Le religieux se transforme en espace pour
projeter son mal être
La laïcité n'est pas la toujours
la solution
Rapport d'audition
Assemblée
Nationale
La laicité n'est pas une réponse aux gens qui 7
ne vont pas bien, et qui utilisent la religion
pour projeter leur mal être
Répondre "ici c'est interdit parce que c'est laïc" à un jeune qui
crache par terre le conforte dans l'idée que cet acte est un
commandement religieux, et que la société rejette sa religion.
Refuser de serrer la main
interview "le Figaro"
Repas à la cantine
8
les exemples concrets
Pour répondre: La revendication
permet ou empêche de vivre
ensemble ? (segmentation ou non)
Approche rationelle
Que dire aux fonctionnaires qui
ont peur d'être accusés de racisme
?
La viande Halal à la cantine provoque une segmentation, mais
proposer des plats alternatifs ne fait pas de segmentation
Des horaires réservés à la piscine provoquent la
segmentation, le maillot de bain couvrant, non
S'appuyer sur des critères du droit, sans entrer dans le débat religieux
(déconfessionnaliser les critères, et s'appuyer sur le savoir faire)
La laïcité est un apprentissage à respecter la vision du monde de l'autre, mais les professionnels
manque de grille de lecture, et chacun réagit avec ses représentations ou ses peurs
Laïcité et lutte contre les discriminations ;
espace tenu.
Modification culturelle
Normes héritées de notre
histoire chrétienne
Musulmans tres "francisés"
contexte français
Signe de dignité
Signe religieux
Signe de soumission à
l'autorité masculine
En Egypte, le renoncement au voile à permis
l'émancipation des femmes
La question du foulard
L'uniforme à du sens
les textes musulmans sont tres
ouverts
Mais, même si les frères
musulmans veulent faire revenir le
foulard...
Mais les traditions sont tres dures et ont
privilégié une interprétation machiste du Coran
...Il y a des jeunes filles qui se sont ré approprié le
foulard, tout en étant émancipées, voir féministes, besoin
de revendiquer à partir des valeurs parentales
ex: le foulard Iranien n'est pas neutre
Comment faire la différence
Une même fille peut cheminer
dans des directions différentes
?
Raisonner à partir des valeurs
et des discours, et non des
signes
Le débat etait mal posé
La lutte contre le foulard était
synonyme d'émancipation
Le foulard ne fait pas la fille,
c'est la fille qui définit le sens
de son foulard
Avoir le droit au conflit de génération sans
trahir ? culturalisation des pratiques,
désacralisation des symboles
fin des ateliers de fabrication
de foulard à la française
"Grâce à dieu je me libère de tes
traditions, sans être en rupture
avec toi"
Si elles n'étaient pas volontaires, ça serait plus facile !
Notes
1) la république ou la burqa
Interview de Dounia BOUZAR* pour le site du "Discriminologue"
*Anthropologue du fait religieux
2) Séparer= secte ou radicalisme
Quand le discours amène à l'auto-rupture
3) La question de l'interdiction du voile intégral est mal posée
Niquab:
Vetement qui existait avant l'Islam (14 siècles), alors que le discours sur le Niqab à 70 ans
Burqa:
Vetement traditionel pachtoune, sacralisé par les Talibans
4) Le Niqab est le voile imposé par les salafistes depuis 70 ans
C'est le Niqab qui apparaît en Occident : sorte de drap noir prescrit par les groupes dits « salafistes » depuis environ 70 ans. Comme la
burqa, c'est d'abord un vêtement traditionnel. Mais certains savants ont voulu le troquer contre le simple foulard musulman. Ils y sont arrivés
au début du XXème siècle en Arabie Saoudite.
5) Quelles sont les étapes de l'endoctrinement, et comment désamorcer ?
Ne pas les valider comme des musulmans par essence archaïque, renforce la théorie du complot
6) Les considérer comme une secte
dans le sens d'un isolement;
Ex de désarois de mères avec leurs filles en rupture, mais à qui on répond qu'elles sont devenues plus musulmanes que leur parents;
7) La laicité n'est pas une réponse aux gens qui ne vont pas bien, et qui utilisent
la religion pour projeter leur mal être
ex: refuser de cracher par terre au non de la laïcité
Un exalté à l'Hopital ne peut-pas entendre la loi, il se prend pour dieu
8) interview "le Figaro"
Le Figaro, 10.03.06 : « Les jeunes consomment de l’islam comme de la
Radicalisme L'ancienne éducatrice du ministère de la Justice analyse l'islam radical chez les jeunes.
LE FIGARO. – Ce radicalisme est-il un phénomène nouveau ?
Dounia BOUZAR. – Face à ces jeunes, chaque jour plus nombreux, emportés par le radicalisme, travailleurs sociaux et professeurs ne
savaient pas comment réagir. Beaucoup se sentaient impuissants, car ils considèrent que la pratique de l'islam mène au radicalisme. Et qu'il
faut cesser d'être musulman pour en sortir ! Certains ont tenté de contrer ces dérives par des arguments religieux, en opposant un «islam
modéré». Sans succès, puisque dans le fond la religion n'est qu'un prétexte pour ces jeunes en très grande difficulté, un écran de fumée
pour s'arroger du pouvoir, pour refuser de se soumettre à la loi.
Leur démarche n'est-elle pas religieuse ?
Normalement, les pratiquants se soumettent à l'autorité des religions et des religieux. Ces jeunes radicalisés s'approprient l'autorité de la
religion pour se mettre à la place de Dieu, au-dessus de tous les hommes. Ils récusent imams ou aumôniers qui les contrarient. Former des
imams républicains, comme le souhaite le gouvernement, n'endiguera pas le radicalisme. Car le phénomène est d'une autre nature.
S'agit-il d'un mouvement de contestation ?
Pendant des années, les sociologues ont expliqué le radicalisme par la perte d'espoir social. Or les terroristes de Londres étaient parfois
ingénieurs et bien insérés. En réalité, les jeunes radicalisés n'ont pas de projet, mais ils cherchent la toute puissance, la supériorité et
l'extase. Ils se servent de la surenchère religieuse pour souder leur groupe, pour s'imposer aux autres. Leur idée de la religion est tellement
absolue, inaccessible que la seule façon de l'atteindre est de ressembler au gourou. Ils fonctionnent exactement comme une secte.
Quels sont les facteurs qui conduisent au radicalisme ?
Tous ces jeunes ont en point commun de se sentir de nulle part. Ni marseillais, ni arabe, ni kabyle, ni parisien, ni roubaisien. Ce qu'ils
vivaient comme une errance est soudain valorisé par le discours d'un Ben Laden. Ils ne sont plus des êtres sans racines, mais des soldats
de la révolution mondiale, supérieurs aux autres. Ils trouvent une place et une fonction. Tous les intervenants l'ont dit : ils consomment de
l'islam comme de la drogue, comme leurs aînés étaient toxicomanes.
Comment contrer le radicalisme ?
Ce livre est déjà un tournant, puisque des travailleurs sociaux, mais aussi des religieux disent publiquement que ce radicalisme n'est pas de
l'islam. Nous allons pouvoir contourner l'écran religieux et revenir au droit commun. Il faut s'étonner du comportement de ces jeunes, et
comprendre leur version de l'islam comme un simple symptôme.
La France doit aussi cesser de mettre tous les musulmans dans un grand sac, comme le voudraient les intégristes. Enfin, et ce n'est pas un
gadget, l'école doit proposer une histoire partagée. Car faute de récit commun, certains de ces jeunes, issus de l'immigration, ne
comprennent plus quelle place ils ont en France. Alors ils se fabriquent leur mémoire, leur monde, contre les autres.
n (1) «Quelle éducation face au radicalisme religieux», Dounia Bouzar, éditions Dunod.
9) Polémique: "délivrons les musulmans du discours de Dounia Bouzar"
Site web "riposte laïque"
Délivrons les musulmans du discours de Dounia Bouzar
mercredi 19 mars 2008, par Radu Stoenescu
Il y a quelques semaines est venue à Paris Ayaan Hirsi Ali, une des femmes les plus courageuses qui soient à l’heure actuelle en Europe.
Elle est venue demander à la France, le pays des droits de l’homme et de la libre autocensure, la protection et la nationalité. A l’heure où
même Zacharias Moussaoui est Français, je ne sais plus si c’est encore un honneur d’être Français, comme l’a pourtant magnanimement
déclaré Ayaan Hirsi. Répondre à sa requête serait tout de même un moyen de montrer que la République n’a pas totalement oublié ses
valeurs fondamentales, et qu’elle se rappelle encore qu’en être citoyen, c’est les respecter, fut-on né en Afrique noire.
Le passage à Paris d’Ayaan n’a pas manqué de déclencher des passions, notamment du côté des bien-pensants néo-munichois. Sur le
plateau de Duel sur la 3, Ayaan a déclaré sans ambages « L’islam est incompatible avec la démocratie ». C’est le message qu’elle martèle
avec conviction, courage et humour depuis six ans, et c’est pourquoi tous les agélastes enturbannés veulent la réduire au silence. Elle ne se
bat pas simplement pour la laïcité, mais contre l’islam. Ayons le courage de ne pas déformer son message, Monsieur Val. Ayaan Hirsi veut
libérer les musulmans de l’islam !
Sur le plateau de la Trois, un François Bayrou qui ratissait large, n’a pas manqué de réagir à la ferme déclaration d’Ayaan, en disant que « le
christianisme aussi, il y a trois cents ans, était incompatible avec la démocratie ». Comme si c’était un contre-argument ! Monsieur Bayrou,
on s’en fout complètement de l’incompatibilité du christianisme d’il y a trois cents ans avec la démocratie d’aujourd’hui. Ayaan parle de l’islam
d’aujourd’hui, pas de celui qui existera peut-être dans trois siècles !
Qu’est-ce que cela peut nous faire si l’islam sera enfin compatible avec les valeurs de la république quand nous serons morts depuis
longtemps ? Le problème que soulève Ayaan est celui de l’incompatibilité présente entre l’islam actuel et la démocratie actuelle. Monsieur
Bayrou, et tous ceux qui reprennent ce pseudo-argument, ne font qu’éluder le problème : ils ne veulent pas voir l’islam d’aujourd’hui, mais
celui qu’ils fantasment, et qu’ils aimeraient voir enfin exister : l’islam démocratique.
Dire que le christianisme d’il y a trois siècles était aussi incompatible avec la démocratie, n’excuse pas l’islam de l’être aujourd’hui. Ce n’est
pas parce que la démocratie a eu des problèmes avec d’autres religions qu’elle n’en a pas avec celle-ci ! Remettons les choses à l’endroit,
Monsieur Bayrou : si vous faites ce parallèle, vous reconnaissez en effet que l’islam est arriéré ! Si vous faites ce parallèle, vous avouez en
fait que l’islam d’aujourd’hui est comme le christianisme d’il y a trois siècles : fanatique, fermé et dangereux pour la république.
La réaction la plus hallucinante à la visite d’Ayaan, à part celle des « indigènes de la république », qui seront toujours hors concours en ce
qui concerne la bêtise et la mauvaise foi, a été celle de Dounia Bouzar, publiée dans Le monde d’aujourd’hui 15 février. Le quotidien
présente l’auteur de l’article comme une « anthropologue du fait religieux, et ancienne membre du Conseil Français du Culte Musulman. »
Je vais essayer de commenter les passages les plus hallucinants de ce texte indigne, qui ose s’intituler : « L’erreur d’Ayaan Hirsi Ali ». Le ton
est donné dès le premier paragraphe : « Ayaan Hirsi Ali ne le fait certainement pas exprès, mais elle renforce le pouvoir des terroristes en
présentant l’intégrisme comme le produit de l’islam. Que la France la protège est naturel, mais que la France l’écoute serait contre-productif
pour la sécurité ! Accuser ou défendre l’islam n’est plus le thème du débat. L’urgence est de combattre ce processus d’extension externe et
de purification interne - puisque les premières victimes sont musulmanes. Comment affaiblir l’intégrisme ? Là est la vraie question. En le
présentant comme l’application littérale de l’islam, Ayann Hirsi Ali valide la définition de l’islam des intégristes et sacralise les propos de ces
illuminés. »
J’ai une précision à faire à propos de l’intégrisme. Si chrétien intégriste veut dire un chrétien qui prend la Bible à la lettre, musulman
intégriste doit vouloir dire un musulman qui prend le Coran à la lettre. Dites-moi, connaissez-vous un musulman qui ne prenne pas le Coran
à la lettre ? Connaissez vous une tradition musulmane qui pratique, que dis-je, qui autorise la lecture non littérale du Coran ? Si on considère
qu’intégriste veut dire littéraliste, musulman intégriste, c’est un pléonasme. Mais passons.
Cette anthropologue du fait religieux considère péremptoirement que le débat même que veut ouvrir Ayaan Hirsi au risque de sa vie est clos
: il ne d’agit plus « défendre ou accuser l’islam ». Il faut combattre l’intégrisme. Point final. Nous voilà revenus d’une manière autoritaire aux
poncifs lénifiants dont tous les bienpensants nous rabattent les oreilles depuis des années : il existerait quelque part un islam pur,
indubitablement bon, qu’il ne s’agit plus ni d’accuser ni de défendre, et que les méchants intégristes ont détournés à des fins personnelles.
Vouloir ouvrir ce débat, oser dire que l’islam et l’islamisme c’est la même chose, c’est aider les terroristes, pire encore, dit notre
anthropologue « Cette position est grave de conséquences. D’abord, cela parasite le traitement du phénomène, puisque ceux qui respectent
le sacro-saint principe de liberté du culte vont nier ce phénomène et vont accepter n’importe quoi pour ne pas avoir le sentiment de devenir
"islamophobes". »
Non, Madame Bouzar, au nom de la liberté de culte on ne va pas nier ce phénomène. Car il y a d’autres libertés à part celle du culte, il y a la
liberté d’expression, la liberté de disposer de son corps, la liberté de conscience, la liberté de mouvement. La liberté de culte n’est pas sacrosainte ! Non, Madame Dounia Bouzar, on n’acceptera plus n’importe quoi pour ne pas avoir le sentiment de devenir « islamophobes ». On ne
tombera pas dans ce chantage-là. L’islamophobie n’est qu’une arme rhétorique forgé par les séides de Khomeini, un mot malhonnête et
dépourvu de sens, dont le seul objectif est de faire taire tout débat sur l’essence de l’islam, exactement comme vous voulez le faire avec
votre article sur Ayaan Hirsi ! Une phobie est une peur dépourvue de raison, alors que l’islam et ses fidèles nous donnent beaucoup de
bonnes raisons d’en avoir peur. Ce n’est pas la peur de l’autre, c’est la peur de la haine de l’autre, de la haine des femmes, de la violence
ritualisée, de l’endoctrinement des enfants, de l’antijudaïsme et de l’antichristianisme systématique du Coran. Non, on n’a pas une phobie de
l’islam, on a une peur raisonnable. Il existe des êtres qui n’ont pas peur : ce sont des fous ou, comme on dit aujourd’hui, des martyres
d’Allah !
Madame Bouzar continue et décolle vertigineusement dans l’absurde : « Lorsque Ayaan Hirsi Ali prétend que la critique de l’islam combattra
l’intégrisme, elle se trompe encore. Les intégristes n’ont que faire des discussions théologiques. Ce qui les intéresse, c’est de faire dire à
l’islam ce qu’ils ont envie qu’il dise. Si un autre moyen leur procurait de la toute-puissance et de l’extase, ils l’utiliseraient... Dieu ne les
intéresse pas. Ce qu’ils veulent, c’est prendre la place de Dieu. Aucune réforme théologique ne les ralentira. Ce qui les caractérise, ce n’est
pas la connaissance religieuse, mais le degré d’aliénation mentale qui règne au sein du groupe. » Madame Bouzar, vous mentez d’une
manière effrontée.
Les intégristes n’ont que faire des discussions théologiques ? Et vous êtes anthropologue du fait religieux ? Les talibans n’étaient pas des
étudiants en théologie, formés par les universités saoudiennes ? Quatre vingt pourcent des livres vendus dans les pays musulmans ne
traitent-ils pas des questions religieuses ? Ne sont-ils tous pas obsédés par les questions de pureté rituelle, ne se demandent-ils pas sans
cesse ce qui est haram et ce qui est hallal ? Le wahhabisme n’est pas une école théologique ? La fatwa contre Salman Rushdie n’était pas
un « avis religieux » ? Les révoltes contre les caricatures danoises n’étaient pas motivées par le blasphème des mécréants ? Les
déclarations de Ben Laden ne commencent-elles pas par des citations du Coran ou de la Sunna ?
Ce qui est ironique, c’est qu’en disant qu’aucune réforme théologique ne ralentira les intégristes, Madame Bouzar avance en quelque sorte
que l’islam est irréformable. Car si l’on se souvient comment l’intégrisme catholique a été vaincu en Europe, on voit que c’est par une attaque
théologique aussi bien que politique. Sans la charge des humanistes et des Lumières contre le fanatisme catholique, celui-ci ne se serait pas
adouci théologiquement. Si le catholicisme est devenu plus chrétien avec le temps, c’est parce que ses fanatiques ont été défaits sur leur
terrain : le terrain théologique.
Madame Bouzar continue sa critique d’Ayaan Hirsi en disant qu’il faudrait s’intéresser au processus d’endoctrinement AU LIEU de débattre
de la nature de l’islam. Comme si l’on pouvait faire l’un sans l’autre. Comme si on pouvait concevoir un nazisme sans Mein Kampf, un
maoïsme sans le Petit livre rouge, un stalinisme sans le marxisme-léninisme. Madame Bouzar, avec quoi endoctrinent-ils les intégristes leurs
victimes ? Ne le font-ils pas avec la Sunna, avec les hadiths, en donnant l’exemple de la vie de Mohammed, en leur faisant apprendre par
cœur le Coran ? Intéressons-nous au processus d’endoctrinement, allons-y : où trouve-t-on la garantie du paradis pour tout meurtrier au nom
d’Allah ? Dans le Coran. Où trouve-t-on l’injonction de tuer tous les infidèles ? Dans le Coran. Où trouve-t-on le fondement de l’inégalité entre
l’homme et la femme ? Dans le Coran.
Madame Bouzar accuse ensuite injustement Ayaan Hirsi de « Définir les "musulmans" comme une entité homogène » et de réduire « les
individus à leur "dimension musulmane". » Dans l’émission Duel sur la Trois, Ayaan s’est explicitement gardé de faire ce genre de
généralisation. Elle a soigneusement dit que c’est l’islam qu’elle attaque, pas les musulmans, qui sont tout aussi divers qu’un autre groupe
humain.
Pour finir, Madame Bouzar écrit « Pour affaiblir les intégristes, la seule solution consiste à leur ôter leur justification : l’islam ! Autrement dit, il
y a urgence à définir les critères qui distinguent l’intégrisme de l’islam, afin de le prendre pour ce qu’il est : un vulgaire terrorisme à éradiquer
sans état d’âme. Qu’est-ce qui est de l’ordre de la liberté de conscience et de culte (garantie, n’en déplaise à certains, par la Constitution et
la loi de 1905) et qu’est-ce qui révèle un dysfonctionnement et du radicalisme ? Les repères sont clairs pour les autres religions, mais pas
pour l’islam. »
Je vous souhaite bonne chance, Madame Bouzar, pour définir ces critères. Le monde occidental attend cela depuis des années, un critère
pour distinguer l’islam de l’islamisme. Cela fait des années que l’on nous dit que cette distinction existe, et qu’elle est très nette, mais
personne ne prend la peine de nous en donner un exposé clair et succinct !
Expliquez-nous, Madame Bouzar, quelle est la différence entre l’islam et l’intégrisme ? Expliquez-nous comment interprétez vous le Verset
de l’Epée ? Vous devez le connaître, ce fameux critère de distinction entre l’islam et l’intégrisme, puisque vous dites que les intégristes ne
sont que de vulgaires terroristes, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas musulmans. Pourquoi ne partagez-vous pas vos lumières avec nous ? S’il
existait un critère pour distinguer clairement l’islam de l’intégrisme, cela fait des années qu’on l’aurait rendu public. Cela aurait été la
meilleure manière de couper l’herbe sous les pieds à tous les fanatiques musulmans, à la fameuse islamophobie dont vous accusez les
occidentaux.
Au lieu de cela, depuis des années vous ne faites qu’affirmer cette distinction sans la démontrer. Cela fait des années qu’à chaque fois qu’un
attentat terroriste est commis par un musulman, vous vous empressez de dire que ce n’est qu’un terroriste, et pas un musulman. Un «
vulgaire terroriste » comme vous dites. C’est la dernière perle intellectuelle de cet article : l’idée d’un terrorisme pur, sans aucune
revendication, sans aucune histoire, sans aucun discours, sans aucun sens. C’est votre dernier mensonge, Madame Bouzar : un terroriste a
toujours des revendications, il est toujours porteur d’un discours, et d’un sens. Son acte s’inscrit dans l’ordre symbolique avant que
d’apparaître dans l’ordre historique.
Ce que vous voulez nous interdire de penser et de dire, c’est que l’ordre symbolique où s’inscrivent ces meurtriers, c’est l’islam. Avec Ayaan
Hirsi Ali, je ne l’oublierai pas. Délivrons les musulmans de l’islam !
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