Le Messager Céleste, décembre 2013 page 5
LES GÉMINIDES MALLES GÉMINIDES MAL
LES GÉMINIDES MALLES GÉMINIDES MAL
LES GÉMINIDES MALGRÉ LGRÉ L
GRÉ LGRÉ L
GRÉ LA LUNEA LUNE
A LUNEA LUNE
A LUNE
C’EST TOUJOURSC’EST TOUJOURS
C’EST TOUJOURSC’EST TOUJOURS
C’EST TOUJOURS
UN BON SHOW!UN BON SHOW!
UN BON SHOW!UN BON SHOW!
UN BON SHOW!
Cette année, la pluie des Géminides
atteindra son maximum d’intensité
vers 1 heure du matin le 14 décembre.
C’est donc la soirée du 13 décembre
qui constituera le meilleur moment
pour observer ce que plusieurs
considèrent comme la plus riche de
toutes les pluies d’étoiles filantes
annuelles. Mais la Lune gibbeuse sera
à seulement 3 jours d’être pleine ce
soir-là. Certains se diront que ça ne
vaut même pas la peine de sortir ce
soir-là. Mais pensez-y à deux fois
avant d’en arriver à cette conclusion.
Les Géminides sont la plus généreuse
de toutes les pluies d’étoiles filantes
annuelles, avec plus de 110 météores
à l’heure. Il y en a de très brillantes et
de moins brillantes. Les moins
brillantes passeront inaperçues sous la
pleine Lune. Mais les plus brillantes
s’imposeront quand même en grand
nombre. Même sous la pleine Lune,
les Géminides offrent toujours un bon
show.
Bon, c’est bien sûr qu’en ce début
décembre, nous sommes
particulièrement frileux. Nous
n’avons pas encore eu le temps de
nous adapter au froid. Mais les
Géminides offrent quand même
d’autres avantages. Contrairement aux
autres pluies d’étoiles filantes, on n’a
pas à attendre après minuit pour que
le radiant se lève. Vers 20 heures ou
21 heures, il est déjà pas mal haut dans
le ciel. La pluie est donc très active
dès le milieu de la soirée.
De plus, les Géminides nous laissent
le temps de les admirer. Les particules
qui les composent entrent
“mollement” dans l’atmosphère à la
vitesse de seulement 36 km/sec,
comparativement à environ 72 km/sec
pour les Perséïdes, les Orionides et les
Léonides. Elles filent longuement en
produisant une belle teinte jaune.
Mais les Géminides ont d’autres
particularités qui les rendent uniques.
Nous savons tous que les étoiles filantes
sont produites par des grains laissés dans
le sillage des comètes. Jusqu’en 1983,
personne n’était en mesure d’identifier
quelle est la comète mère des
Géminides. La découverte de 3200 Pha-
eton, un petit astéroïde faisant seulement
5 km de diamètre, allait changer tout
cela. 3200 Phaeton a un orbite très
allongé, semblable à celui d’une comète.
On en a déduit qu’il s’agit en fait du
noyau complètement désséché d’une
comête qui a épuisé tous ses éléments
volatiles. Il ne reste que du roc.
Mais cela n’expliquait pas certaines
caractéristiques des Géminides. Le cou-
rant de débris des Géminides est très
concentré, ce qui est normalement signe
de jeunesse. Or, un noyau rocheux de
comète devrait depuis longtemps avoir
cessé de produire des débris.
Mais grâce à la mission STEREO
consacrée à l’observation du Soleil, on
peut aussi observer 3200 Phaeton quand
il passe très près du Soleil. Et on a
observé que lorsqu’il est soumis à la
chaleur intense (1300° F), il devient
plus brillant et développe une petite
queue. Une queue qui n’est pas
produite par des substances volatiles
comme pour les jeunes comètes mais
plutôt par le roc qui s’effrite sous
l’effet de la chaleur intense ! Ce pro-
cessus dure depuis maintenant environ
2000 ans et explique la jeunesse des
débris rocheux que nous recevons sur
la tête à la mi-décembre.
Les Géminides sont un phénomène
fascinant et ce serait un véritable
péché de les négliger sous prétexte
qu’il fait trop froid. Alors, habillez-
vous comme pour une expédition en
Antartique. Mettez-en plus que pour
les pires mois d’hiver car il faut
compenser notre plus grande frilosité
en décembre. Et contemplez.
Vous allez adorer ça !
Jean Paul Pelletier