« C’est drôle comme le mot ‘pervers’ est toujours utilisé pour juger les autres
gens »
Etienne Braun, photographe, interviewé pour le film
La sexualité au Luxembourg, ça existe ? Bien sûr que oui… mais qu’est-ce qui
la rend différente? Et puis, est-ce que les gens veulent en parler ? Sommes-
nous vraiment un peuple si coincé ? Comme le dit si bien un personnage du
film : Dans ce grand village, tout le monde connaît son voisin, sans pour autant
lui faire confiance !
Le Luxembourg est en pleine mutation. Ce qui a longtemps été un pays rural
dominé par la religion est devenu au cours des trente dernières années une
place financière importante ainsi qu’un melting pot multi-culturel. La plupart des
gens ont entendu les rumeurs autour du paradis fiscal, mais peu connaissent le
vrai Luxembourg.
« Il s’agit d’une recherche désespérée de l’amour plutôt que de relations sexu-
elles. »
Jacques Molitor, interviewé par France Clarinval pour Désirs (Nov 2011)
J’ai toujours senti un certain ennui chez les gens, enfoui sous le confort si apai-
sant : il y avait une peur de rester coincé dans cette « cage dorée de l’Europe ».
Une gêne, comme si on devait avoir honte d’habiter ici.
J’ai voulu montrer autre chose qu’une carte postale, autre chose que les châ-
teaux médiévaux ou les vallées pittoresques. Je me suis donc intéressé aux
histoires personnelles, cachées au milieu de ces paysages. La mentalité d’un
pays peut être résumée à travers la façon dont les gens s’associent, s’aiment ou
se détestent… à travers de portraits très locaux, je parle finalement d’émotions
universelles!
En faisant ma recherche, j’ai rencontré des gens dont je ne pouvais pas imaginer
l’existence dans mon minuscule pays natal : Voici Romain, le jeune prêtre ouvert
d’esprit ; le jeune transformiste Daniel qui rêve de devenir enceint(e) ; sans
oublier le couple marié Joël et Andréa qui luttent contre leur handicap avec
un humour punk dévastateur. Enfin: Connie, l’artiste peintre amateur devenue
dominatrice.
Ils ont tous changé ma vie, et j’espère que ma caméra a pu leur donner un
nouveau regard sur la leur. « Sweetheart Come » est une longue lettre d’amour
et de haine à « mon » Luxembourg et à ses habitants.
NOTE D‘INTENTION