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4. Par conséquent, outre des politiques d’adaptation, des politiques d’atténuation
énergiques
sont nécessaires. L’atténuation du changement climatique peut aider l’humanité et les autres
membres de la communauté biotique à gagner du temps pour s’adapter et réduire les risques d’un
dérèglement climatique brutal. Comme l’indique le Rapport de synthèse de la cinquième évaluation
du GIEC :
Sans mesures d’atténuation autres que celles qui existent aujourd’hui, et même si des
mesures d’adaptation sont prises, le risque de conséquences graves, généralisées et
irréversibles à l’échelle du globe sera élevé à très élevé à la fin du XXIe siècle en raison du
réchauffement (degré de confiance élevé)
.
5. Il est vrai également que les mesures d’atténuation seules ne suffisent pas, en particulier
dans les pays en développement, ces derniers étant vulnérables aux effets actuels des
changements climatiques. L’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets
sont donc toutes deux nécessaires. Malgré le consensus scientifique croissant sur l'existence du
changement climatique et les progrès vers remédier le problème, il existe encore des défis
importants à relever sur le plan de la mise en œuvre des solutions aux niveaux politique et de la
société. L'intégrité des scientifiques spécialistes du climat a été remise en question; il y a un débat
sur les approches et les mécanismes pour aborder le problème du changement climatique et les
conflits d'intérêts entre les différents groupes. Cela signifie que la clarification des principes
éthiques demeure une contribution importante au débat international.
II. RÉFLEXION MORALE DANS LE CONTEXTE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
6. La COMEST, dans son rapport de 2010 intitulé « Les implications éthiques du changement
climatique mondial », a soulevé la question de savoir « s’il [était] seulement possible de répondre
par des actions éthiques aux défis du changement climatique mondial »
compte tenu de la
complexité et de l’incertitude des processus naturels qu’il implique. L’interconnexion des systèmes
vivants et de leurs environnements ainsi que les effets et les répercussions des actions humaines
sur l’environnement produisent des conséquences inattendues telles que : l’apparition de
nouveaux organismes (virus et bactéries, par exemple), la migration des espèces et la destruction
des écosystèmes résultant de la convergence des événements et des différents types de relations
2005, p. 222-223. [Disponible à l’adresse suivante : http://bioethics.as.nyu.edu/docs/
IO/1192/Adaptation_Mitigation_Justice.pdf].
Selon le GIEC, « [L]’atténuation est une intervention humaine visant à réduire les sources ou à
renforcer les puits de gaz à effet de serre. L’atténuation, avec l’adaptation au changement climatique,
contribue à l’objectif exprimé dans l’article 2 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC) : « L’objectif ultime de la présente Convention et de tous
instruments juridiques connexes que la Conférence des Parties pourrait adopter est de stabiliser,
conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, les concentrations de gaz à effet de
serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du
système climatique. Il conviendra d’atteindre ce niveau dans un délai suffisant pour que les
écosystèmes puissent s’adapter naturellement aux changements climatiques, que la production
alimentaire ne soit pas menacée et que le développement économique puisse se poursuivre d’une
manière durable » ». Pour plus d’informations, voir : GIEC. Résumé à l’intention des décideurs. Dans :
Changements climatiques 2014, L’atténuation du changement climatique. Contribution du Groupe de
travail III au cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution
du climat, sous la direction de Edenhofer, O. et al. Cambridge et New York : Cambridge University
Press, 2014, p. 4. [Disponible à l’adresse suivante : https://www.ipcc.ch/pdf/assessment-
report/ar5/wg3/WG3AR5_SPM_brochure_fr.pdf].
GIEC. Changements climatiques 2014 : Rapport de synthèse. Contribution des Groupes de travail I, II
et III au cinquième Rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du
climat, sous la direction de l’Équipe de rédaction principale, R. K. Pachauri et L. A. Meyer. Genève :
GIEC, 2014, p.17. [Disponible à l’adresse suivante : http://www.ipcc.ch/pdf/assessment-
report/ar5/syr/SYR_AR5_FINAL_full.pdf].
COMEST. Les implications éthiques du changement climatique mondial. Paris : UNESCO, 2010,
p. 26. [Disponible à l’adresse suivante : http://unesdoc.unesco.org/images/0018/001881/188198f.pdf].