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STC
Mercredi 30 mars 2016
a. Centre d'Evaluation et d'Information sur la Pharmacodépendance -Addictovigilance (CEIP-A),
CHU NANCY, FRANCE
b. Centre Anti-Poison et de Toxicovigilance (CAP-TV) de Nancy, CHU NANCY, FRANCE
c. Service de Cardiologie, CHU NANCY, FRANCE,
d. Centre Psychothérapique de Nancy (CPN), LAXOU, FRANCE
e. Université de Lorraine, FRANCE
Myocardite et Cannabis :
Une Association Inhabituelle
Juliana TOURNEBIZEa, Valérie GIBAJAa, Emmanuel PUSKARCZYKb,
Batric POPOVICc, Jean-Pierre KAHNa,d,e
Cannabis : Système Endocannabinoïde
Système endocannabinoïde :
Localisés préférentiellement au
niveau du système nerveux central
Effets et complications neurologiques et
psychiatriques
Autres localisations :
Système cardiovasculaire
Poumon, rein, système digestif
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Infarctus du myocarde
En 1979, premier cas rapporté d’infarctus du myocarde (H, 25 ans) (Charles et al., 1979)
Depuis, plusieurs cas ont été publiés (> 10)
Mortalité supérieure chez les consommateurs de cannabis après infarctus (Mittleman et
al., 2001)
Usage du cannabis dans la liste des facteurs de risque possibles d’infarctus du
myocarde (Nawrot et al., 2011)
Myocardite (2 cas seulement)
H, 16 ans (Leontiadis et al., 2008)
H, 29 ans (Rodriguez-Castro et al., 2014)
Effets cardiologiques : données de la littérature
Décrits depuis le début des années 1970 et sont aujourd’hui bien
connus : (Aronow et al., 1975, Benowitz et al., 1975, Graham et al., 1978)
En aigu (Bachs et al., 2001) :
de la fréquence et du débit cardiaque
Vasodilatation périphérique
En chronique (Jones et al., 2002):
de la fréquence et du débit cardiaque
Vasoconstriction
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Cas clinique
Sujet jeune (15 ans) sans antécédents cardiovasculaires
Douleur thoracique intense et caractéristique
Pas d’autres symptômes associés (fièvre, toux, transpiration,
difficulté à respirer, nausée, vomissement)
Facteur de risque cardiovasculaire : usage de cannabis
depuis 8 mois
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Cas clinique
Signes d’inflammation : PCR (20 mg/l) (VN : < 5 mg/ml)
Signes de souffrance cardiaque : troponine (6 ng
/ml)
(VN : < 0,04 ng/ml)
Examens sérologiques : négatifs
Electrocardiogramme : évocateur d’une myocardite
Echocardiographie transthoracique, coroscanner : normaux
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Cas clinique
Hypothèse retenue :
Myocardite induite par la prise de cannabis
Figure. Imagerie par Résonance Magnétique : A) image typique d’une zone inféro-basal sous-épicardique après injection de
gadolinium, B) image 2D mettant en évidence la présence d’un rehaussement myocardique tardif localisé en région inféro-
basale sous-épicardiquedu ventricule gauche 7 min après l’injection de gadolinium
Sortie d’hospitalisation J+8
J+3
mois IRM contrôle : persistance zones de rétention tardive sous-épicardique
en inféro-basale, séquellaire de la principale zone inflammatoire
IRM : Aspect typique d’une myocardite
Zones de rétention tardive sous-épicardiqueen inféro-basale
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Etiologies Exemples (* plus fréquentes)
1. Infections
1.1 Virus* Parvovirus B19*, herpèsvirushumain type 6*, adénovirus, entérovirus et coxsackie B*, virus de l’hépatite C*,
VIH*, virus herpès simplex, virus varicelle-zona, virus influenza A+ B, cytomégalovirus*, virus Epstein-Barr, virus
des oreillons, virus de larubéole, virus de la dengue, virus de la fièvre jaune, virus de la rage, virus de la
poliomyélite
1.2 Bactéries Pneumocoques,méningocoques, gonocoques, staphylocoques et streptocoques, haemophilus, légionnelles,
Chlamydia, mycoplasmes, salmonelles, Clostridia, syphilis, diphtérie, borrelia burgdorferi
1.3 Champignons Candida, aspergillus
1.4 Protozoaires Leishmania, toxoplasmose,amibes, trypanosomes, paludisme
1.5 Helminthes Strongyloïdes,filarioidea, ascaris, trichinose, echinococcus
2. Maladies
systémiques Sarcoïdose, maladie de Wegener, lupus érythémateux, syndrome de Churg-Strauss, artérite à cellules géantes,
hémochromatose, amyloïdose, maladie inflammatoire intestinale, maladie cœliaque, hyperéosinophilie
3. Substances
nocives Médicaments – par ex. antibiotiques (pénicilline, ampicilline, sulfonamides, tétracyclines), neuroleptiques
(clozapine), anticonvulsivant(phénytoïne), antinéoplasiques (anthracyclines*, fluorouracil, cyclophosphamide,
transtuzumab) –, drogues (cocaïne*), alcool*, métaux (cuivre, fer, plomb), arsenic
Myocardite : étiologies
CANNABIS ? Seulement 2 cas dans la littérature :
H, 16 ans (Leontiadis et al., 2008)
H, 29 ans (Rodriguez-Castro et al., 2014)
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(Kindermann et al., 2012)
Mécanisme physiopathologique en jeu
Système cardiovasculaire
Activation
Activation
Production EROs*
(mitochondrie, expression AT rec,
activation NADPH oxidase
Réponse inflammatoire
(VCAM-A, MPC-1, etc.)
Mort cellulaire
(activation MAPKs (egp38)
Activation endothéliale
EROs* (VCAM-1, MCP-1)
Inflammation
(interleukines, TNF)
Chimioattraction
Adhésion
Remodelage tissulaire
Prolifération
Zubrzycki et al., 2014
CB1 CB2
* EROs : Espèces Réactives de l’Oxygène
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D’autres hypothèses
Pesticides ?
phosphure d’aluminium (Siddaiah et al., 2009)
Métaux ? (Kindermann et al., 2012)
Cuivre
Fer
Plomb
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D’autres produits ? Les produits de coupe
du cannabis …
Devant une complication cardiovasculaire chez un sujet
jeune ….
Penser au cannabis (ou à un cannabinoïde de
synthèse !)
Documenter le cas +++:
Signes cliniques précis, anamnèse des consommations
récentes (type de substances, analyses toxicologiques,
discussion avec pharmaco-toxicologue)
Récupérer des échantillons
Déclarer le cas au CAP-TV ([email protected]) et au
CEIP-A (ceip@chru-nancy.fr) de votre région !!!
Conclusion
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