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La Cie Ad’Oc…
…a été créée en 2000, en partant du postulat audacieux qu’il était possible de mêler le français et le suisse-
allemand pour raconter une histoire. Que ce mélange d’idiomes pouvait revêtir un aspect ludique. Que les«
étranges » mots étrangers, au lieu d’être un obstacle, pouvaient offrir matière à jouer, les sonorités bizarres
de l’autre langue renvoyer à univers musical (sonore) et les échanges successifs de narration de l’histoire
permettre un étonnant jonglage.
Ce joyeux vortex tourne autour d’un axe qui lui donne sa force, sa direction : l’histoire ! Et c’est parce que les
acteurs, comme les spectateurs, veulent – qui raconter une histoire, qui l’écouter - qu’on se laisse glisser
avec bonheur dans le tourbillon des mots bizarres.
La distribution
Mise en scène : Muriel Imbach
Interprétation : Jacqueline Corpataux, Christina Diaz, Clemens Lüthard, Pascal Rinaldi, Ana Tordera
Création musique : Pascal Rinaldi
Scénographie et construction décor : Mina Trapp, Marc Calame-Rosset
Lumières : Gaël Chapuis
Dramaturgie : Matthias Rüttimann
Costumes : Mathilda Reynaud
FABRIKaMO est librement inspiré de :
Agnès de Lestrade / Valeria Docampo, « La grande fabrique de mots » , - Alice Jeunesse (2009)
ISBN : 2874261017
Durée du spectacle : le spectacle est en création durée prévue 1h + 10’-15’ de discussion avec la troupe si
vos contraintes horaires le permettent.
La grande fable de la société
« Il existe un pays où les gens ne parlent presque pas. C’est le pays de la grande fabrique de mots. Dans cet
étrange pays, il faut acheter les mots et les avaler pour pouvoir les prononcer. »
Ce conte singulier et poétique ouvre un kaléidoscope d’images farfelues qui évoquent malicieusement
certains aspects de nos sociétés. Sans pour autant céder au manichéisme ou au misérabilisme, il y est
clairement traité des différences entre riches et pauvres, entre ceux qui dominent la langue et ceux qui
subissent son pouvoir, entre ceux qui règnent en maîtres des médias, porteurs d’une interprétation officielle
et ciblée des événements, et ceux qui s’en abreuvent, etc..
« Je dis ça, je dis rien. Je dis rien, je dis tout. »
« La grande fabrique de mots » laisse une belle place au silence. Par la force des choses, les personnes
s’expriment peu, n’ont pas toujours les mots pour dire ce qu’ils pensent. Tout un univers non verbal prend
dès lors le relais, et la compagnie Ad’Oc explore cet aspect-là aussi.
L’histoire fait la part belle à la force des émotions, aux sentiments qui peuvent s’exprimer « au-delà » des
mots, ou à travers des mots-alibis. Elle met en valeur la force d’un regard, d’un geste. Dans un monde
fortement verbal et bruyant, il nous paraît intéressant de découvrir comment valoriser ce langage intérieur,
ce langage silencieux. Cie Ad’Oc