16 W. UOXM1CU. sur les relations entre les insectes et les fleurs: Là sont résumées les nombreuses et patientes observations de l'auteur: plus de 600 plantes sont examinées en détail ; le texte est suivi de près de 1000 figures qui représentent les dispositions des parties florales en relation avec la visite des insectes. Conrad Sprengel a l'ait voir quel rôle important les insectes peuvent remplir pour la fécondation des fleurs en t r a n s p o r t a n t le pollen sur le stigmate (1). P o u r lui, toutes les dispositions des organes floraux sont prises u n i q u e m e n t en vue de cette action des insectes. 11 distingue dans u n e fleur q u a t r e organes qui concourent au m ê m e but : attirer les insectes vers la fleur : 1" la glande à sécrétion sucrée {Saftdrüse) ; 2° le récipient de la sécrétion (Safthalter) ; 3° le protecteur d e l à sécrétion (Saß* gedecke) ; 4° l'indicateur de la sécrétion, les taches ou lignes colorées montrant aux insectes le chemin qui conduit au nectar (Saftmaal). Pénétré de l'idée des causes finales, Conrad Sprengel, avec une grande ingéniosité, souvent même avec une richesse d'imagination vraiment peu c o m m u n e , a cherché à prouver l'existence de ces quatre organes dans toutes les espèces qu'il a examinées. Aussi a-t-il du faire intervenir les hypothèses les moins vérifiables pour interpréter dans le sens de sa théorie les faits qu'il pouvait observer et toutes les dispositions diverses des parties florales. Quelques exemples montrent à quel point cet esprit observateur a pu arriver aux interprétations les plus fausses pour soutenir ses idées préconçues. Ainsi, les cinq écailles, ou mieux éperons internes qu'on observe sur la corolle du Borrago ofpcinalis, sont décrits par Conrad Sprengel comme des Saftgedecke destinés à protéger le nectar contre la pluie. Or, on sait que les fleurs de la Bourrache sont dans une position renversée ; ces appendices de la corolle se trouvent donc placés au-dessous des nectaires, et ne sauraient en rien (1) Un botaniste du nom de Müller remarqua, l'un des premiers, le transport du pollen par les insectes. Avant Conrad Sprengel, c'est Kölreuter surtout qui avait déjà signalé la nécessité de l'action des insectes en 1761.