L’édit de Caracalla (constitution antonine), d’après le Giessen 40 En 212, l'empereur Caracalla promulgua la constitution antonine qui octroie à tous les habitants libres de l'Empire le droit de citoyenneté romaine. Son texte mentionné dans plusieurs sources notamment juridique est connu grâce au papyrus égyptien n° 40 conservé à l'université de Giessen (Allemagne) : « L'empereur César Marc Aurèle Sévère Antonin Auguste a dit : maintenant donc... il vaut mieux, en rejetant plaintes et libelles, rechercher comment je puis rendre grâce aux dieux immortels de m'avoir par une telle victoire.., conservé sain et sauf. C'est pourquoi je pense pouvoir satisfaire à leur majesté d'une façon à la fois grandiose et religieuse si j'introduis dans le culte (?) des dieux les pérégrins toutes les fois qu'ils entreront au nombre de mes sujets. C'est pourquoi je donne à tous les pérégrins qui sont sur terre la citoyenneté romaine, étant sauvegardé le droit des cités, à l'exception des déditices. Car il faut que la foule, non seulement.., tout... mais encore soit englobé (sic) par la victoire. En outre, cet édit accroîtra (?) la majesté du peuple romain1... » Ce texte est d’une grande importance car il met un terme au processus de romanisation juridique des élites locales dont l’accession à la citoyenneté est le couronnement. L’Empire cesse d’être une fédération de cités libres, dominées par Rome pour devenir un État universel. Mais surtout le contexte qui a poussé l’empereur à agir est clairement religieux. La motivation affichée de Caracalla étant de faire prier par tous les dieux romains, garantissant un peu plus la pax deorum. 1Traduit dans Jean Gaudemet, Le droit privé romain, Paris, A. Colin, « Collection U2, n° 220 », 1974, p. 272. Photographie du papyrus égyptien n° 40 de l’Université de Giessen