Applications : Chapitre 4 & 5 idlimam, MSEMSE-PC 1 Applications Exercice 1 Répondre brièvement (quelques lignes suffisent) aux questions au choix proposées ci-dessous : 1. Définir l’année-lumière et calculer sa valeur en kilomètres. 2. Comment peut-on estimer la distance d’une étoile ou d’une galaxie (une seule méthode, au choix) ? 3. Comment peut-on estimer la vitesse d’éloignement d’une étoile ou d’une galaxie ? 4. Comment a-t-on mis en évidence l’expansion de l’univers ? 5. Qu’est-ce que le problème de la « masse manquante » ? 6. Qu’est-ce que le rayonnement diffus cosmologique ? 7. Qu’est-ce que la nucléosynthèse primordiale ? idlimam, MSEMSE-PC 2 Applications 1. Définir l’année-lumière et calculer sa valeur en kilomètres. idlimam, MSEMSE-PC 3 Applications 2. Comment peut-on estimer la distance d’une étoile ou d’une galaxie (une seule méthode, au choix) ? Méthode de la parallaxe (pour les étoiles pas trop éloignées) : on compare les positions apparentes de l’étoile en été et en hiver, un calcul trigonométrique donne la distance de l’étoile connaissant la distance terre-soleil. la luminosité intrinsèque de certaines étoiles variables (céphéides) est connue, donc si on en repère une dans une galaxie, sa luminosité apparente permet de calculer sa distance. idlimam, MSEMSE-PC 4 Applications 3. Comment peut-on estimer la vitesse d’éloignement d’une étoile ou d’une galaxie ? Par l’effet Doppler : les raies d’émission ou d’absorption dans le spectre d’une étoile ou d’une galaxie nous parviennent avec un décalage de longueur d’onde . Est directement relié au rapport v c 4. Comment a-t-on mis en évidence l’expansion de l’univers ? Hubble a observé que la vitesse d’éloignement des galaxies est quasiment proportionnelle à leur distance. Cette relation n’est pas explicable par les lois physiques classiques, notamment l’attraction gravitationnelle. idlimam, MSEMSE-PC 5 Applications 5. Qu’est-ce que le problème de la « masse manquante » ? La masse cachée peut être mise en évidence de deux manière différentes. 1. La première consiste à comparer deux théories de mesure de masse, la "masse lumineuse" et la "masse dynamique", la première ne tenant pas compte d'une éventuelle masse invisible (ou matière noire), contrairement à la seconde qui permet de mesurer toute la masse. Ces deux théories divergent. 2. L'autre approche du problème est fondée sur la relativité générale et les microlentilles gravitationnelles : les rayons lumineux sont déviés par la présence importante de masse (visible ou non), ce qui permet dans des cas précis de révéler de la masse invisible. La matière noire représente quelque 23% de l'univers et n'interagit pas avec la matière ordinaire, qui ne compte que pour 4%. idlimam, MSEMSE-PC 6 Applications Les vitesses relatives des étoiles dans la galaxie et des galaxies entre elles (après soustraction de la vitesse d’expansion) s’expliquent par l’attraction gravitationnelle, mais impliquent la présence de masses bien supérieures (en gros, d’un facteur 10) à celles des objets visibles. 6. Qu’est-ce que le rayonnement diffus cosmologique ? Un rayonnement dans l’infrarouge lointain 5,7 mm Remarquablement isotrope : dans cette gamme de longueurs d’onde on observe la même répartition spectrale (celle d’un corps noir à 2,7 K) et la même intensité dans toutes les directions de l’espace. Interprétation : ce rayonnement ‘fossile’ est ce qui reste aujourd’hui du rayonnement émis lors de la ‘grande recombinaison’ H+ + e- H peu de temps ( 300.000 ans) après le Big bang. idlimam, MSEMSE-PC 7 Applications 6. Qu’est-ce que la nucléosynthèse primordiale ? Quelques dizaines de minutes après le Big bang, l’Univers était encore très chaud et très dense, donc les chocs entre particules (neutrons et protons produits par la désintégration des neutrons) très violents. Ceci a permis leur combinaison pour former progressivement quelques noyaux légers comme ceux de deutérium, d’hélium, de bore et de béryllium. idlimam, MSEMSE-PC 8 Applications Exercice 2 Il existe au voisinage de l’orbite de la Terre autour du Soleil des points particuliers où un objet (de faible masse), par exemple une sonde, situé en ces points n’est soumis à aucune force (dans le référentiel de la Terre), et par conséquent tourne autour du Soleil avec la même vitesse angulaire que la Terre. Ces points, appelés points de Lagrange, sont au nombre de cinq (On les désigne par Li, où i = 1,..,5 – voir figure). Ces points présentent un grand intérêt pour les sondes spatiales destinées aux observations lointaines et de longue durée. En effet, ils permettent des économies substantielles de combustible pour le contrôle d’orbite de ces sondes. Les masses du Soleil et de la Terre sont respectivement : Masse du Soleil MS = 2 .1030 kg Masse de la Terre MT = 6 .1024 kg Distance Terre-Soleil R = ST = 1,5.108 km idlimam, MSEMSE-PC 9 Applications Exprimer la vitesse angulaire ω de rotation de la Terre autour du Soleil en fonction de la constante de gravitation universelle G, des masses du Soleil MS et de la Terre MT, et de la distance Terre-Soleil R = ST. idlimam, MSEMSE-PC 10 Application La troisième loi de Kepler s’écrit : G M S MT 3 R 2 Dans le référentiel en rotation autour du centre de masse du système Soleil-Terre à la vitesse angulaire ω, référentiel dans lequel le Soleil et le centre de la Terre sont immobiles, quelles sont les forces auxquelles est soumis un objet de masse m ? Exprimer que cet objet se trouve en un des points de Lagrange. idlimam, MSEMSE-PC 11 Applications 3 forces l’attraction gravitationnelle du Soleil; celle de la Terre; et la force d’inertie d’entrainement (centrifuge). r rS F GmM S 3 GmM T r rS r rT 2 3 m r r rT r, rS et rT désignant les positions de la sonde, du Soleil et de la Terre par rapport au centre de masse du système). Au point de Lagrange, leur résultante est nulle, d’où : r rS 0 M S 3 M T r rS idlimam, MSEMSE-PC M S MT r rT r 3 3 R r rT 12 Application On se propose de rechercher ici les points de Lagrange alignés sur l’axe Soleil-Terre, qui sont au nombre de 3. Ce sont les points L1, L2 et L3 représentés sur la figure. Que devient la relation obtenue à la question 2 pour le point L1 ? On appellera l1 = L1T la distance de L1 à la Terre. On suppose cette distance l1 petite par rapport à la distance Terre-Soleil R, de sorte que : l1 1 R En déduire la valeur de ε. L’approximation précédente est-elle justifiée ? Calculer numériquement l1. idlimam, MSEMSE-PC 13 Application Pour L1, cette relation devient : en négligeant la masse de la Terre par rapport à celle du Soleil et en assimilant le centre de masse au Soleil dans le dernier terme). 0 MT 2 MS R l1 2 MT R l1 2 MS 0 3 l1 R MT 1 1 M S 2 3 M S 2 1 MT 3 M S 1 3 idlimam, MSEMSE-PC 14 Application On a donc =0,01, ce l’approximation faite, et : qui justifie a posteriori l1 1, 5.10 km 6 Que devient cette même relation pour le point L2 (repéré par sa distance à la Terre l2 = L2T) ? En utilisant le même raisonnement que pour L1, déterminer la position de L2. En procédant de la même façon, cette relation devient pour L2 : MS R l2 2 MT R l2 2 MS 0 3 l2 R l2 M T R 3M S 1 3 Ainsi l1 = l2 , L2 est le symétrique de L1 par rapport à la Terre. idlimam, MSEMSE-PC 15 Applications Montrer que le point L3 est approximativement le symétrique de la Terre par rapport au Soleil. Pour L3, situé beaucoup plus loin de la Terre, on peut négliger l’attraction de la Terre devant celle du Soleil, d’où r = R. L3 est (à peu près) le symétrique de la Terre par rapport au Soleil. Il existe deux autres points de Lagrange, L4 et L5, situés dans le plan de l’écliptique (c’est-à- dire le plan de l’orbite terrestre), mais non sur l’axe TerreSoleil. A quelle condition un tel point de Lagrange Li existe-t-il ? En remarquant que le Soleil a une masse beaucoup plus grande que la Terre, en déduire les distances SLi et TLi en fonction de R = ST (on pourra utiliser la relation obtenue à l’ordre 0 et à l’ordre 1 en MT/MS ) et préciser les positions de L4 et L5. idlimam, MSEMSE-PC 16 Applications Dans la relation obtenue en question 2, r est le seul vecteur qui ne soit pas selon l’axe Terre-Soleil. Pour qu’une solution hors de l’axe soit possible, il faut donc que le coefficient pondérant ce vecteur soit identiquement nul, donc : MS M S MT MT 0 3 3 3 R r rS r rT A l’ordre 0 en A l’ordre 1 en MT MS r rS SLi R r rT SLi R idlimam, MSEMSE-PC r rS SLi R Les triangles STL4 et STL5 sont donc équilatéraux 17 Applications Plusieurs sondes d’intérêt scientifiques sont actuellement placées aux points de Lagrange. On préfère alors utiliser les points de Lagrange les plus proches de la Terre. a. SOHO est une sonde destinée à étudier le Soleil, en particulier ses rayonnements émis, ses oscillations, le vent solaire..., qui a été lancée en 1995. On a choisi de la placer en un point de Lagrange. Lequel ? Seuls les points L1 et L2 (les plus proches) sont utilisables pour y installer une sonde. SOHO, observant le Soleil, doit être en L1 (de L2, le Soleil est caché par la Terre). b. La sonde WMAP, lancée en 2001, est conçue pour cartographier le rayonnement thermique cosmologique, à 2,7 K. Elle a aussi été placée en un point de Lagrange. Lequel ? Dans les deux cas, justifiez votre réponse. idlimam, MSEMSE-PC 18 Applications WMAP, observant des rayonnements faibles par rapport à ceux émis par le Soleil, doit être dans l’ombre de la Terre, donc en L2. La carte de l’énergie potentielle gravitationnelle d’un objet dans le référentiel est donnée par la figure 2. Bien que ça ne soit pas directement visible sur cette carte, on indique que les points de Lagrange L4 et L5 correspondent à des minima d’énergie potentielle. En déduire quels sont les points de Lagrange correspondant à des positions d’équilibre stables ou instables. Justifiez votre réponse. Est-ce problématique pour les sondes mentionnées plus haut ? Eventuellement, que cela impose-t-il ? En quels points de Lagrange peut-on espérer rencontrer des satellites naturels ? Dans le système Jupiter-Soleil, on a observé l’existence de nombreux astéroïdes de ce type, qui sont appelés astéroïdes Troyens. Décrire leur trajectoire. idlimam, MSEMSE-PC 19 Applications Carte de l’énergie potentielle gravitationnelle dans le référentiel tournant avec la Terre autour du Soleil. Les courbes représentées sont des courbes équipotentielles. idlimam, MSEMSE-PC 20 Applications Les lignes équipotentielles se croisent en L1, L2 et L3. C’est donc que l’énergie potentielle y a localement la forme d’une selle de cheval (ce ne peut pas être un extrémum). Donc ces points sont des points d’équilibre instables. Ce n’est pas problématique pour des sondes artificielles : il leur faut néanmoins un contrôle de trajectoire (dans les directions instables). Seuls les points de Lagrange stables peuvent conserver des satellites naturels. On ne peut trouver des astéroïdes qu’en L4 et L5. C’est le cas des astéroïdes Troyens dans le système Jupiter-Soleil. Leur trajectoire est la même que celle de Jupiter (à la limite où la masse de Jupiter est négligeable devant celle du Soleil). Ils sont seulement en avance ou en retard d’un sixième de l’année Jovienne sur cette trajectoire par rapport à Jupiter. idlimam, MSEMSE-PC 21