Le Courrier des addictions (8) – n° 4 – octobre-novembre-décembre 2006 100
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à l’insight” : un espace-temps favorable à
l’écoute de son bruit intérieur. Et de la dé-
couverte ou de la redécouverte de cet “in-
sight”-là, de nombreux patients peuvent re-
trouver une forme d’élan vers plus de soin,
qu’il s’agisse ou non d’adopter tel ou tel
parti pris thérapeutique.
,INVITATIONgLINSIGHT
NADA n’est ni un outil de relaxation ni de
sevrage. En revanche, il permet un retour
de sympathie sur soi-même, sans nécessiter
obligatoirement et rapidement le recours
à la parole. Pour bien des consommateurs
de produits en difficultés, il représente une
vraie opportunité de mieux être et d’amorce
d’une démarche de soin.
Au Lincoln Center, les séances de NADA
précèdent les groupes de paroles qui, sans
être un passage obligé, en sont souvent
l’aboutissement. Les professionnels consta-
tent d’ailleurs que les patients y viennent
rapidement, surtout, curieusement, les plus
réticents. Ces derniers constatent et expli-
quent bien ce que le protocole leur apporte
(sensations, ressentis, attitudes), sans qu’ils
puissent toujours l’analyser, simplement en
en décrivant les effets positifs. Leur besoin
de compréhension se situe ailleurs, dans
l’économie addictive. Pour eux, ce qui est
essentiel, est d’en tirer profit et d’en utiliser
les bienfaits pour avancer pas à pas. Mais
attention, NADA n’a que peu d’intérêt s’il
est appliqué pour lui-même. Il doit s’inté-
grer dans une démarche de soin global, ren-
forçant l’accompagnement psychosocial et
thérapeutique existants.
%N&RANCECESTg.ANTERRE
g,A&RATRIE
Si l’on pense aux patients les plus éloignés
du soin par la parole, voyons également du
côté des produits pour lesquels nous som-
mes parfois en rupture de moyens (médi-
camenteux notamment) tels que la cocaïne
et le crack. Car l’effet de lutte contre le
craving est testé depuis plusieurs années
à New York sur des dépendants au crystal.
Les résultats sont engageants. D’ailleurs, le
centre du Bronx a aussi testé le protocole
sur les consommateurs de crack dans les
années 1980, période de grande consom-
mation à New York dans le quartier.
Et NADA en France ? L’association La
Fratrie s’est engagée à développer le proto-
cole dans son centre de soins spécialisé aux
toxicomanes de Nanterre et de lui donner
une extension en France. Elle a reçu pour
cela l’autorisation de NADA International.
À l’heure actuelle, l’indication du protocole
est posée à la suite d’une consultation avec
le médecin acupuncteur du centre. C’est
l’occasion d’observer un certain nombre
d’indicateurs pertinents en matière de mé-
decine traditionnelle et d’opérer quelques
évaluations avant et après traitement. D’ici
quelques mois, l’activité de La Fratrie pourra
servir de terrain de formation. Auparavant,
le protocole NADA, perspective en matière
de prise en charge des patients dépendants,
fera l’objet d’une soirée interprofession-
nelle organisée par le Réseau de Santé Pa-
ris Nord (département addictions) dans le
courtant du printemps 2007.
En complément de NADA et des traitement
médicamenteux (TSO compris) et parallè-
lement aux suivis psychosociaux, l’équipe
propose aussi l’acupuncture : en traite-
ment de “fond”, notamment pour ceux qui
ont des problèmes avec le tabac et l’alcool.
Finalité : “détendre et harmoniser” le pa-
tient, l’aider à réinvestir un schéma corpo-
rel souvent “mal mené”.
Condition : les patients doivent faire confiance
au médecin qui leur propose cette méthode
traditionnelle qu’ils connaissent mal, et
dont ils doivent abandonner toute idée de
maîtrise technique.
N
Références bibliographiques
1. Smith MO (Lincoln center), Khan I (OMS). Un
programme de traitement des toxicomanies par
l’acupuncture. Bulletin des Stupéfiants 1988 ; vol.
XL, n° 1.
2. Smith MO. Acupuncture for addictions treat-
ments. Lincoln recovery Center, New York City.
3. Ackerman RW. Acupuncture as treatment for
substance abuse and its application during pre-
gnancy. 1995.
4. Wen HL, Cheng SYC. Treatment of drug addiction
by acupuncture and electrical stimulation. Asian J
Med 1973;9:139-41.
5. Lipton DS, Brewington V, Smith MO. Acupunc-
ture for crack-cocaine detoxification: experimental
evaluation of efficacy. J Substance Abuse Treatment
1994;11(3):205-15.
%NPRATIQUE
•La démarche : elle commence par la
prise de rendez-vous avec le médecin
acupuncteur (01 41 37 68 68). Cette pre-
mière consultation peut donner lieu à une
prescription de 10 séances encadrées par
l’infirmière. Elles se déroulent alors sans
rendez-vous : le patient se présente dans
les horaires prévus comme il le souhaite.
Les séances se renouvellent après un en-
tretien d’évaluation. Ouverture des séances
NADA : du lundi au vendredi de 10 h 15
à 12 h (compter 45 minutes maximum par
séance).
•Contacts : Réseau Santé Paris Nord, dé-
partement addictions, Vincent Bourseul :
3-5, rue de Metz, 75010 Paris.
Tél. : 01 53 24 80 80. E-mail : vincent.bour-
Internet : www.reseau-paris-nord.com
Association La Fratrie : 20, avenue du Gé-
néral-Gallieni, 92000 Nanterre.
Emmanuelle Mouy, Dr Gilbert Gross-
mann : 01 41 37 68 68.
Internet : www.lafratrie.org
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Plus l’on commence à fumer jeune, plus l’on risque d’altérer ses capa-
cités respiratoires, et cela dès l’âge de 40 ans. Parmi 100 fumeurs ou
anciens fumeurs de 45 ans et plus qui se considèrent en bonne santé,
11 ont en fait une Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive
(BPCO). Sans le savoir ! Or, dans 80 à 90% des cas, c’est le tabagisme
qui est le seul responsable de cette maladie qui tue 16000 personnes
par an, et en affecte entre 2,5 et 4,5 millions. Loin d’être une affection
réservée à l’homme âgé, la BPCO affecte des sujets de plus en plus
jeunes et des femmes de plus en plus nombreuses. Or, la BPCO est
très nettement méconnue, sous-diagnos-
tiquée et mal prise en charge. Toutes autant de raisons pour laquelle
une journée a été consacrée à travers le monde à cette pathologie,
le 15 novembre dernier. En France, elle est organisée par le Comité
National contre les Maladies Respiratoires qui mène depuis cinq ans
des campagnes d’information en direction du grand public, en étroite
collaboration avec la Société de pneumologie de langue française, l’as-
sociation BPCO et la Fédération française des associations et amicales
des insuffisants respiratoires.
Renseignements : www.lesouffle.org; www.bpco-asso.fr
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