La forêt, son importance et ses usages6
Saviez-vous que...
Les écosystèmes forestiers renferment une grande quan-
tité de carbone? Les forêts contiennent à elles seules
80 % du carbone de la végétation terrestre. Dans une
forêt, la végétation absorbe du carbone de l’atmosphère
et l’accumule dans ses tissus tandis que la décomposition
libère du carbone. On estime que 1 m3 de bois emma-
gasine environ 1 tonne de CO2. Une forêt en équilibre
maintient de grandes quantités de carbone dans sa
biomasse aérienne et souterraine, et dans les sols.
Schéma 1.4 : Le cycle biologique du carbone.
Ressources naturelles Canada
Le carbone
Le carbone est aussi un élément vital pour les organismes vivants
puisqu’il est l’élément de base des protéines, des glucides et des
lipides. Bref, toutes les formes d’énergie dont les animaux ont besoin
sont faites en grande partie de carbone. Les végétaux utilisent le
dioxyde de carbone de l’atmosphère et le transforment en glucides
par la photosynthèse. Les hétérotrophes consomment les végétaux,
dont les tissus sont remplis de glucides, et utilisent ces glucides pour
soutenir leurs fonctions vitales. La respiration des animaux et des
végétaux retourne une partie du carbone à l’atmosphère, alors que le
carbone accumulé dans les tissus sera libéré par l’action des décom-
poseurs. Fait intéressant, les décomposeurs consomment la majorité
de la matière végétale alors que les herbivores n’en consomment que
1 à 3 %. Par leurs actions, les décomposeurs rendent la matière végé-
tale disponible, sous forme de nutriments, pour les autres végétaux.
La forêt est souvent qualifiée de « puits de carbone », car elle fixe
du carbone par la photosynthèse, mais la quantité de carbone capté
par la végétation varie selon les zones biogéographiques, les stades
de croissance, les tendances climatiques, les espèces végétales,
etc. Une forêt sera un véritable puits de carbone si elle fixe
plus de carbone qu’elle n’en libère par la respiration ou par
la décomposition de la matière organique. Ainsi, une forêt en
pleine croissance, qui accumule beaucoup de carbone sous
forme de bois, sera un véritable puits de carbone, et ce, même
si la quantité de carbone accumulée est encore relativement
faible. Par contre, une veille forêt dont la majorité des arbres ont
atteint leur taille maximale pourrait être une source d’émission
de carbone dans l’atmosphère. Dans ces vieilles forêts, les
arbres effectuent autant de respiration que de photosynthèse.
Les arbres ne compensent donc pas l’émission de CO2 de la
décomposition. Les vieilles forêts ont par contre accumulé une
grande quantité de carbone sous forme de tissus végétaux. Ce
carbone sera maintenu à long terme dans la forêt plutôt que de
retourner dans l’atmosphère.
Sources : SERVICE CANADIEN DES FORÊTS. scf.rncan.gc.ca
Référence utile : UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE CURIE.
www.snv.jussieu.fr/bmedia/Photosynthese-cours/index.htm
Les écosystèmes forestiers québécois se divisent en cinq biomes
principaux : la forêt feuillue, la forêt mélangée, la forêt boréale, la
taïga et la toundra. La distribution de ces différents biomes au sein
du Québec est principalement conditionnée par le climat. Si nous
traversons le Québec du sud au nord, nous devrions généralement
rencontrer chacun de ces biomes dans l’ordre mentionné précé-
demment. Néanmoins, des facteurs autres que la latitude peuvent
influencer le climat et la distribution des forêts, comme l’altitude.
L’altitude provoque des changements de climat sur de très courtes
distances. C’est pourquoi il est possible d’observer sur une même
montagne tous les biomes forestiers mentionnés précédemment.
Chaque biome est associé à un ou plusieurs domaines fores-
tiers. Ces domaines sont nommés en fonction de la nature de
la végétation qui, à la fin des successions, recouvre les sites
ayant des conditions pédologiques, de drainage et d’exposition
moyennes (sites mésiques) pour la région. En Chaudière-Appa-
laches, on retrouve trois domaines forestiers, soit l’érablière à
tilleul de l’Est, l’érablière à bouleau jaune de l’Est et la sapinière
à bouleau jaune de l’Est.
La présence d’une espèce plutôt qu’une autre sur un territoire
est en grande partie due à son rendement et sa compétitivité
1.3 L’écosystème forestier