Le ROJEP à la COP21 Dix sigles pour comprendre la COP21 Mais tout d’abord une devinette : Quelles sont les quatre langues dans lesquelles on est accueilli à la COP21 ? A-Français-Anglais-Allemand-Espagnol. B-Français-Anglais-Espagnol-Chinois. C-Français-Anglais-Chinois-Japonais. D-Français-Anglais-Japonais-Portugais COP : Acronyme de Conference of Parties = Conférence des Parties qui ont signé et ratifié le Protocole de Kyoto élaboré lors de la COP3 en 1997. 191 pays l’ont signé; à ces pays, s’ajoute la Communauté européenne qui participle comme membre à part entière aux négociations. Une COP se tient chaque année dans une différente ville du monde depuis 1995 : Berlin, Genève, Kyoto, Buenos Aires, Bonn, La Haye et Bonn (il y a eu en 2001 deux COP parce que la première n’avait donné aucun résultat), Marrakech, New Delhi, Milan, Buenos Aires, Montréal (COP11 et CMP1), Nairobi, Bali, Poznań, Copenhague, Cancún, Durban, Doha, Varsovie, Lima, Paris. Plus de 40 000 personnes participent à la COP21 : équipes de négociations, experts et employés de l’ONU, représentants d’organismes officiels, d’États fédérés ou de villes, observateurs, membres d’ONG, journalistes… CMP : « Conference of the Parties serving as the meeting of the Parties to the Kyoto Protocol »/les États de la réunion des parties au Protocole de Kyoto. La CMP permet aux pays non-signataires du Protocole de Kyoto de participer aux discussions (particulièrement les ÉtatsUnis); la CMP veille à la mise en œuvre du protocole et prend des décisions pour promouvoir l’effectivité de celle-ci. En fait les deux Conférences se déroulent simultanément depuis Montréal; à Paris on parle de COP21/CMP11. CCNUCC : Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques; elle a été adoptée au cours du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992 par 154 États auxquels il faut ajouter la Communauté européenne et est entrée en vigueur en mars 1994. En 2015, 195 pays l’avaient ratifiée. La CCNUCC est la première tentative internationale de mieux cerner ce qu’est le changement climatique et comment y réagir. Elle reconnaît trois grands principes : le principe de précaution, le principe des responsabilités communes mais différenciées et le principe du droit au développement. GES : Gaz à effet de serre. Les gaz à effet de serre sont des gaz qui absorbent une partie des rayons solaires en les redistribuant sous la forme de radiations au sein de l’atmosphère terrestre, phénomène appelé effet de serre. Plus d’une quarantaine de gaz à effet de serre ont été recensés par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) parmi lesquels figurent : la vapeur d’eau (H2O), le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), l’ozone (O3), le protoxyde d'azote (N2O), les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbures (PFC) et l’hexafluorure de soufre (SF6). GIEC : Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat est un organisme intergouvernemental, ouvert à tous les pays membres de l’ONU. Le GIEC a été créé en 1988 par deux organismes des Nations unies, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Le GIEC n’est pas un organisme de recherche, mais un lieu d’expertise visant à synthétiser des travaux menés dans les laboratoires du monde entier; il a pour mandat d'évaluer, sans parti pris et de manière méthodique, claire et objective, les informations scientifiques, techniques et socio-économiques disponibles en rapport avec la question du changement du climat. Le GIEC travaille à rendre compte des différents points de vue et des incertitudes, tout en dégageant clairement les éléments qui relèvent d’un consensus de la communauté scientifique. Ses rapports, régulièrement publiés, sont extrêmement crédibles. Le prix Nobel de la paix lui a été attribué en 2007 (conjointement avec Al Gore). PNUE : Le Programme des Nations unies pour l’environnement (en anglais UNEP) est un organisme des Nations unies créé en 1972 ayant pour but de coordonner les activités des Nations unies dans le domaine de l’environnement et assister les pays dans la mise en œuvre de politiques environnementales. La Déclaration finale de la Conférence des Nations unies sur l'environnement issue du 1er Sommet de la Terre en juin 1972 à Stockholm, pose les bases du PNUE. Depuis que la notion de « développement durable » a été proposée par le rapport Brundtland en 1987, le PNUE a cherché à intégrer les enjeux environnementaux dans des politiques plus globales de développement durable. Son siège se trouve à l’office des Nations unies à Gigiri au Kenya. Le PNUE a été la première organisation de l’ONU basée dans un pays en développement. GTPD : Le Groupe de travail ad hoc sur la plate-forme de Durban pour une action renforcée (Ad Hoc Working Group on the Durban Platform for Enhanced Action-ADP) a été établi par la COP17 à Durban au sein de la CCNUCC en vue de conclure l’élaboration du prochain régime climatique, qui doit inclure l’ensemble de la communauté internationale – y compris les États-Unis et les pays émergents – dans la lutte aux réchauffement planétaire (contrairement au Protocole de Kyoto qui n’impose des cibles de réductions contraignantes qu’au pays de l’Annexe I). Ce nouveau régime, qui pourrait prendre la forme d’un protocole, d’un instrument juridique ou d’un résultat concerté ayant force de loi, doit être achevé au plus tard en 2015 et entrer en vigueur en 2020. INDC: Intended Nationally Determined Contributions. Les objectifs de contribution de réduction d’émission de GES proposés volontairement par chacune des partis de la COP pour arriver à un total de -2°C. LPAA : Lima Paris Action Agenda. Une série de propositions et d’actions qui avaient été formulées à la COP20 à Lima et qui ont graduellement été mis en place ou qui sont en voie de l’être. ONG : Organisme non-gouvernemental. Tout groupe indépendant régional ou internaitonal d’action ou d’éducation populaire qui ne dépend pas des subventions gouvernementales dans des domaines tels que la justice, les droits humains, la paix ou l’écologie. Plus de 200 ONG sont présents à la COP21. RER : Réseau express regional; réseau de transport interurbain de la régions de Paris que j’emprunte chaque jour pour me rendre sur le site de la COP 21 au Bourget et pour en revenir. Aujourd’hui samedi était la Journée de l’action qui “met en valeur les efforts d’engagement des états et des acteurs non-étatiques et montre la nécessité, la faisabilité et la puissance de l’action multi-acteurs pour le climat”. Une cinquantaine de personnalités ont défilé sur l’estrade pour présenter et vanter leurs réalisations. J’ai entendu Al Gore poser trois questions : Pouvons-nous changer ? Devons-nous changer ? Allons-nous changer ? Et qui a répondu “Oui” aux trois. Puis est venu au micro, Philippe Couillard démontrer les mérites du marché du carbone Québec-Californie-Ontario. Mais celle qui m’a bien impressioné a été Asa Romson, Vice-première Ministre et Ministre du Climat et de l’Environnement de Suède qui a dit dans son allocution que son pays avait la prétention de devenir le premier pays carbo-neutre de la planète d’ici quelques années et qu’elle lançait un défi aux autres pays de faire de même. Vraiment impressionnant ! La réponse est B. David Fines