Kératoconjonctivite Infectieuse Bovine
Introduction
La kératoconjonctivite infectieuse bovine (KCIB) est une maladie oculaire des bovins causée par un
bacille aérobique, hémolytique et à Gram négatif, Moraxella bovis. La bactérie n’est pas mobile et
fait partie d’une paire.
Ceci est la maladie oculaire la plus courante et importante au point de vue mondial chez les bovins.
La KCIB n’est pas une zoonose.
Distribution
Mondiale, mais surtout dans les climats chaud et donc particulièrement en Afrique, Asie et le
continent Américain. La maladie est également présente en Europe et au Royaume Uni.
La maladie est plus fréquente lors des mois d’été et chez les jeunes animaux. Lors des mois de
chaleur il y a plus de mouches et la lumière du soleil et la poussière prédisposent l’œil aux infections.
La maladie est transmise par les mouches telles que Haematobia irritans, Musca domestica,
Stomoxys calcitrans et Musca automnalis. La maladie se transmet également par contact avec les
muqueuses et les secrétions des animaux infectés. Il peut aussi y avoir des porteurs
asymptomatiques de la maladie, qui portent souvent des souches non-pathogènes de M. bovis.
Animaux touchés
Les bovins Bos taurus et Bos indicus sont les seules espèces affectées.
Ce sont surtout les jeunes bovins qui souffrent de la maladie.
Il y a une maladie similaire chez le cheval causée par une espèce différente de Moraxella.
Pathogénèse
M. bovis envahit les glandes lacrimales et tarsales de l’œil, entrainant conjonctivite, opacités, uvéite,
et ulcères de la cornée.
La bactérie se fixe au cellules grâce à ses cils, et produit des toxines béta-hémolytiques qui lysent les
cellules épithéliales de la cornée. M. bovis sécrète également une toxine cytotoxique, une
fibrinolysine pathogène, une phophatase, une hyaluronidase et des aminopeptidases.
Les protéines de la membrane bactérienne et le LPS sont aussi pathogènes.
Signes Cliniques
L’inflammation de la cornée entraine douleur, blépharospasme, lacrimation, photophobie et
conjonctivite. Un écoulement oculaire peut devenir purulent. Des ulcères de la cornée peuvent être
présents. Les animaux touchés peuvent perdre leur appétit et montrer une chute du poids et de leur
productivité.
Les cas sévères non traités peuvent se développer en panophtalmite et il peut y avoir une cécité.
L’immunité s’acquiert avec l’âge.
Diagnostic
La maladie est confinée à l’œil et ne se propage pas dans le sang. Le diagnostic repose souvent sur les
signes cliniques.
Lors de l’examen clinique, des signes précoces de la maladie sont une opacité de la cornée indiquant
une kératite. Un œdème de la cornée se développe et donne un aspect bleuâtre à l’œil.
La conjonctivite est caractérisée par un œdème, un érythème et une congestion des vaisseaux de la
sclère. Les ulcères de la cornée peuvent être visibles avec l’administration d’une teinture de
fluorescéine. Les ulcères peuvent être superficiels ou profonds et peuvent laisser des cicatrices après
la guérison.
La saison et la présence de mouches peut augmenter les suspicions d’infection avec M. bovis.
Des prélèvements de larmes peuvent être cultivés sur un milieu imprégné de sang ou de sérum, et la
bactérie forme des colonies petites, rondes est friables. La bactérie ne peut pas être cultivée sur
l’agar de MacConkey. Le test d’anticorps fluorescent est également disponible. La bactérie peut être
visible sur des frottis de sécrétions lacrymales.
Traitement
Des injections sous-conjonctivales d’antibiotiques telles que la pénicilline sont le moyen de
traitement le plus efficace, mais des injections systémiques d’oxytétracycline, de tulathromycine, de
tilmicosine ou de florfenicol sont également possibles.
Un collyre contenant de la cloxacilline peut être appliquée lors de la phase aigue de la maladie. Il faut
veiller à adhérer à la période de retrait suivant le traitement choisi.
Des anti-inflammatoires peuvent servir à avancer le rétablissement.
Les animaux se rétablissent en quelques jours ou quelques mois suivant la sévérité de la maladie et la
présence d’ulcères.
Si possible, les animaux doivent être isolés à l’intérieur de bâtiments pendant le traitement afin de
contrôler l’accès des mouches.
Les cas sévère peuvent bénéficier d’actes chirurgicaux tels que la fermeture de la troisième paupière
ou une greffe de conjonctive.
Contrôle
L’éradication n’est pas possible car M. bovis est ubiquitaire dans l’environnement. Le contrôle des
mouches est de valeur mais souvent impossible.
Une épidémie peut être contrôlée efficacement en dépistant, isolant et traitant les animaux affectés
aussi vite que possible.
Références
Billson, F. M., Harbour, C., Michalski, w. P., Tennent, J. M., Egerton, J. R., Hodgson, J. L
(2000) Characterisation of haemolysin of Moraxella bovis using a hemolysin-neutralising
monoclonal antibody. Inf. and Immun., 3469-3474
Prieto, C. I., Aguilar, O. M., Yantorno, O. M. (1999) Analyses of lipopolysaccharides, outer membrane
proteins and DNA fingerprints reveal intraspecies diversity in Moraxella bovis isolated in
Argentina. Veterinary Microbiology, 70(3/4):213-223; 36
Bedford, P. G. C (1992) Ocular diseases. Bovine medicine: diseases and husbandry, Wiley-Blackwell,
Oxford, pp712-721; 27
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !