Le de´pistage de masse
du cancer colorectal :
la France peut faire mieux !
Colorectal cancer
screening: a room for
improvement in France!
Jean-Franc¸ois Bretagne
Professeur
em
erite,
Universit
e de Rennes 1,
France
Dans leur revue g
en
erale des programmes de d
epistage existant
al
echelon
des nations, Schreuders et al. [1] pointaient du doigt la France avec un taux
d’adh
esion au programme de d
epistage de masse de seulement 34,3 % dans la
p
eriode 2008-2009, chiffre qui la plac¸ait certes au-dessus de la Croatie (19,9 %),
mais qui ne r
epondait pas aux crit
eres de qualit
e du cahier europ
een des charges
qui a d
efini comme seuil acceptable pour la participation le chiffre de 45 %.
De plus, nous savons que le taux de participation initiale s’est
etiol
e au fil des
campagnes en France, et qu’il n’
etait plus que de 29,8 % sur la p
eriode 2013-
2014 [2].
Il faut cependant pond
erer ces donn
ees par trois
el
ements : a) les chiffres publi
es
sont des taux instantan
es qui ne tiennent pas compte de la participation
eventuelle de certaines personnes
a des campagnes de d
epistage ant
erieures ou
ult
erieures. Or, les essais contr^
ol
es et randomis
es qui ont d
emontr
e l’efficacit
edu
test au gaı¨ac pour r
eduire significativement la mortalit
e par cancer colorectal
sous r
eserve d’une participation d’au moins 50 % de la population
d
efinissaient comme participant une personne qui avait fait au moins une fois
le test au cours des 5 ou 6 campagnes que comprenait chacun des
essais cliniques [3] ; b) les chiffres publi
es sont des moyennes, et il existe des
disparit
es importantes entre les d
epartements franc¸ais [2], et au sein des
d
epartements entre cantons, ce qui doit interroger sur leurs causes, mais laisse
aussi l’espoir d’am
eliorer les r
esultats
a l’avenir ; c) enfin, les chiffres publi
es
correspondent
a la participation de la population vis
ee par le d
epistage de masse,
ce qui exclut du calcul les personnes ayant eu une coloscopie r
ecente pour
diff
erentes raisons et celles soumises au d
epistage par coloscopie, car
appartenant
a des groupes
a risque
elev
e de cancer compte tenu de leur
histoire familiale ou personnelle. On estime
a 15 % environ la proportion de la
population franc¸aise exclue pour cette raison du d
epistage de masse par test
f
ecal [2]. Sur cette base de 15 %, on peut calculer que la participation effective
de la population au d
epistage du cancer colorectal au sein d’un d
epartement qui
aurait affich
e un taux de participation de 40 % avec le test H
emoccult
TM
, est en
fait
egale
a 49 % (15 % + 40 % des 85 % restants).
Pour autant, on ne peut pas se satisfaire des r
esultats actuels, surtout si l’on se
compare
a des pays voisins comme les Pays-Bas ou le Royaume Uni qui apr
es la
r
ealisation d’
etudes pilotes, ont su mettre en place un d
epistage de masse
organis
e sur la base d’un test f
ecal recherchant un saignement occulte. Aux Pays-
Bas, le programme national qui a
et
e initi
e en 2014 sur la base du test f
ecal
immunologique (FIT pour fecal immunochemical test) FOB-Gold
TM
(Sentinel
Diagnostics, Italie), fait
etat d’un taux de participation de 71 % [4]. Outre le
chiffre remarquable, il faut souligner la grande r
eactivit
e des responsables du
Pour citer cet article : Bretagne JF. Le d
epistage de masse du cancer colorectal : la France peut
faire mieux !. H
epato Gastro 2017 ; 24 : 227-232. doi : 10.1684/hpg.2017.1425
doi: 10.1684/hpg.2017.1425
227
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 24 n83, mars 2017
ditorialE
´
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programme qui ont su adapter au cours de l’ann
ee 2014 le cut-off d
efinissant
la positivit
e du FIT pour
eviter d’avoir trop de tests positifs. Le cut-off qui
avait
et
efix
e initialement
a15mgdh
emoglobine (Hb) par gramme de selles et
qui engendrait un taux de positivit
ede10,6%,a
et
erelev
eencoursde
campagne
a47mgdh
emoglobine (Hb) par gramme de selles [4]. Rappelons ici
qu’il est pr
ef
erable pour des raisons de comparabilit
edes
etudes d’exprimer les
r
esultats du FIT en concentration d’Hb par gramme de selles plut^
ot que par
millilitre de tampon, et que le cut-off retenu en France pour d
efinir le test OC-
Sensor
TM
(Eiken Chemical, Japon) positif, est de 30 mgdHbpargrammede
selles.
Au moment de r
ediger cet
editorial, nous ne connaissons pas encore les r
esultats
du switch du test au gaı¨ac vers le FIT effectif en France depuis mi-2015. Les
r
esultats ne seront pas connus avant 2018. Mais tout laisse
a penser que les
r
esultats en termes de participation ne seront pas meilleurs avec le FIT que ceux
obtenus avec le test au gaı¨ac ; de tels r
esultats seraient contraires aux donn
ees de
la litt
erature qui montrent que la strat
egie reposant sur le FIT engendre
g
en
eralement des taux de participation sup
erieurs de 20 points par rapport
ala
strat
egie reposant sur le test au gaı¨ac [5]. Ce gain de participation est interpr
et
e
comme
etant la cons
equence de la simplicit
e du test, d’une ergonomie plus
adapt
ee pour un autotest, d’un pr
el
evement de selles unique, voire de la plus
grande fiabilit
e du test, si jamais elle est connue du grand public.
‘‘ Tout laisse a` penser que les re´ sultats en termes de participa-
tion ne seront pas meilleurs en France avec le test immunolo-
gique que ceux obtenus avec le test au gaı¨a c ’’
Nous craignons que le gain de participation attendu avec le FIT par rapport au
test au gaı¨ac ne soit aboli en France par la suppression de l’envoi postal du test,
qui
etait la r
egle lors de la deuxi
eme relance postale avec le test H
emoccult
TM
.
Nous avons pu d
emontrer dans un essai contr^
ol
e et randomis
e conduit dans le
d
epartement d’Ille-et-Vilaine l’importance de l’envoi postal du FIT avec le
deuxi
eme courrier de relance [6].Gr
^
ace
a l’envoi postal du test, nous avions
enregistr
e en Ille-et-Vilaine au mois de d
ecembre 2016, soit 18 mois apr
es le
d
ebut de la campagne, un taux de participation effective de 45 % et, sur la base
de ces r
esultats interm
ediaires et des donn
ees chiffr
ees extraites de l’essai
contr^
ol
e[6], l’extrapolation nous laisse entrevoir un taux de participation compris
au final entre 52 % et 55 %. Sachant que la participation dans le d
epartement
etait de 42 % lors de la derni
ere campagne avec le test H
emoccult
TM
pr
ec
edant
le passage au FIT, nous serions en mesure de confirmer un gain de participation
de plus de 10 points. Malheureusement, cela ne sera sans doute pas le cas pour
les d
epartements o
u l’envoi postal du FIT, non pr
evu dans le cahier des charges,
n’a pas
et
e autoris
e par les Agences R
egionales de Sant
e. Le co^
ut de l’envoi
postal du test est pourtant marginal par rapport
a l’envoi d’un simple courrier de
relance (25 centimes de diff
erence + le co^
ut du test estim
e
a 2,40 euros pour
l’assurance-maladie). Il est surtout marginal eu
egard au gain potentiel obtenu en
termes de participation et par voie de cons
equence en nombre de cancers ou de
n
eoplasies avanc
ees d
epist
es. Pour une population franc¸aise cible de 18 millions
de personnes ^
ag
ees de 50
a 74 ans et sur les bases d’un taux de positivit
e du FIT
de 4 % et d’une valeur pr
edictive positive de 8 % pour le diagnostic de cancer et
de 26 % pour celui des ad
enomes avanc
es
a la coloscopie, qui sont les chiffres
provisoires obtenus en Ille-et-Vilaine sur la base de plus de 2 000 coloscopies
post-FIT, nous estimons qu’un taux de participation suppl
ementaire de 10 %
228 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 24 n83, mars 2017
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engendrerait le d
epistage de cancers et d’ad
enomes avanc
es chez respective-
ment 5 760 et 18 720 personnes suppl
ementaires par campagne en France.
‘‘ Avec le test immunologique, un taux de participation supple´-
mentaire de 10 % engendrerait par campagne la de´ tection
d’un cancer colorectal chez 5 760 personnes de plus’’
Pour autant, nous sommes bien conscients que les r
esultats obtenus en Ille-et-
Vilaine ne seront pas reproduits par tous les d
epartements franc¸ais et que le taux de
participation qui sera obtenu in fine, restera
eloign
e du taux de participation de
71 % obtenu aux Pays-Bas lors de la premi
ere campagne conduite
al
echelon
national [4]. Les explications en sont probablement tr
es diverses. La notion de
typologie populationnelle est souvent avanc
ee pour expliquer le gradient Nord-
Sud observ
e en Europe, quant
a la participation au d
epistage des cancers. La
typologie populationnelle explique sans doute le fait qu’une participation optimale
de 71 % soit obtenue aux Pays Bas sans l’implication des m
edecins traitants, la
strat
egie de d
epistage reposant dans ce pays sur une invitation adress
ee par voie
postale avec le test et un courrier de relance adress
e 6 semaines plus tard aux
personnes n’ayant pas fait le test. En France, l’assurance-maladie communique
a
juste titre sur l’importance du m
edecin traitant. Comme d’autres [7],noussommes
convaincus de l’importance du r^
ole du m
edecin g
en
eraliste dans le succ
es du
d
epistage du cancer colorectal et nous pensons m^
eme que son niveau
d’implication explique pour une bonne part, les disparit
es inter-d
epartementales
ou inter-cantonales observ
ees en termes de participation. Le gain de participation
constat
e en Ille-et-Vilaine avec le FIT par rapport
alH
emoccult
TM
est probablement
d^
u
a la plus grande implication du m
edecin traitant, attir
e par la nouveaut
eet
surtout rassur
e sur les performances du nouveau test. Une enqu^
ete r
ealis
ee en Ille-
et-Vilaine aupr
es de sujets pr
ealablement non-r
epondeurs au test H
emoccult
TM
et
qui faisaient le FIT, a montr
e que le fait d’avoir trouv
e leur m
edecin g
en
eraliste
convaincant avait constitu
e une raison majeure pour faire le test [8].
Les freins au d
epistage du c^
ot
e du public sont bien connus et rappel
es par l’INCa ;
1) un manque de sensibilisation : la personne ne se sent pas concern
ee par ce
cancer ; 2) une m
econnaissance des proc
edures de d
epistage ; 3) une g^
ene
a
l’
egard de la localisation de ce cancer : le c^
olon et le rectum repr
esentent un sujet
tabou ; 4) une g^
ene provoqu
ee par le fait de devoir manipuler ses selles ; 5) la peur
d’un r
esultat positif ; 6) la peur de la coloscopie ; 7) la r
ealisation d’un ou plusieurs
tests de d
epistage revenus n
egatifs : ph
enom
ene de lassitude ; 8) des facteurs
d’in
egalit
es inh
erents au niveau d’
education et
alacat
egorie socio-
professionnelle : personnes les plus
eloign
ees du syst
eme de soins, migrantes
ou en situation de pr
ecarit
e.
Le m
edecin traitant, qui connaı
ˆt son patient, est capable d’adapter sa
communication
a la personne, si bien que lorsqu’il parle du d
epistage et qu’il
remet le test au cours de la consultation, le test est le plus souvent r
ealis
e par le
patient. Pour autant, pour les personnes qui ne consultent pas r
eguli
erement leur
m
edecin traitant, ou pour celles dont le m
edecin n’
evoque pas le d
epistage lors
de la consultation, la phase de distribution postale du test reste n
ecessaire.
La suppression de l’envoi postal du FIT constitue une perte de chances.
‘‘ Pour les personnes qui ne consultent pas re´ gulie`rement leur
me´decin traitant, ou pour celles dont le me´decin n’e´ voque
pas le de´ pistage lors de la consultation, la phase de distribution postale
du test reste ne´cessaire’’ 229
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 24 n83, mars 2017
Editorial
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 26/05/2017.
Reconnaı
ˆtre le r^
ole du m
edecin g
en
eraliste dans le d
epistage est une chose, lui
donner les moyens de cette politique de sant
e publique en est une autre. Pour
cela, il faut
eclaircir rapidement la question de la r
emun
eration du m
edecin
g
en
eraliste. Doit-elle continuer
a se faire sous forme d’allocations distribu
ees
selon le nombre de tests f
ecaux r
ealis
es par la patient
ele ou doit-elle int
egrer la
r
emun
eration sur objectifs de sant
e publique (ROSP) qui regroupe d
ej
ades
objectifs pour le d
epistage des cancers du sein et du col de l’ut
erus ? Redonner
du temps m
edical aux m
edecins g
en
eralistes est une autre priorit
esilon
veut qu’ils consacrent du temps
aparlerd
epistage au cours de leurs
consultations tout venant, puisque la consultation de d
epistage n’est pas un
acte reconnu dans la nomenclature,
a tort. On peut enfin se demander, ne
serait-ce qu’au vu des co^
uts astronomiques de prise en charge d’un patient
atteint de cancer colorectal m
etastatique, si le d
epistage ne serait pas apr
es
tout un devoir pour un public qui pense d’abord
a ses droits, sujet d’
ethique
par excellence.
Si le r^
ole du gastroent
erologue dans la strat
egie de d
epistage de masse du cancer
colorectal n’a pas
et
e fonci
erement modifi
e par le switch du test au gaı¨ac vers le
FIT, il faut quand m^
eme souligner le fait qu’
a niveau de participation identique, le
nombre de coloscopies induites par le FIT est environ 2 fois plus
elev
e en raison
d’un taux de positivit
e 2 fois plus
elev
e(4%versus 2 %). Le nombre de
coloscopies s’en trouvera m^
eme encore plus
elev
e si la participation augmente.
Prenons un exemple chiffr
e : une participation de 40 % au sein d’une population
cible de 100 000 personnes g
en
erait avec le test H
emoccult
TM
800 coloscopies
par campagne, sous r
eserve d’une parfaite compliance
a la coloscopie des
personnes ayant un test positif. La m^
eme participation g
en
ere 1 600 coloscopies
avec le FIT, tandis que si la participation passe de 40 %
a 50 %, ce sont 2 000
coloscopies qui seront g
en
er
ees, soit une augmentation de 150 %.
Les gastroent
erologues franc¸ais ont pu constater l’augmentation du nombre des
coloscopies induites par le d
epistage de masse reposant sur le FIT et ont pu
apparemment y faire face. Le d
elai m
edian entre la date de consultation avec le
gastroent
erologue et la date de r
ealisation de la coloscopie est pass
ede20
a24
jours en Ille-et-Vilaine. Les gastroent
erologues sont
egalement conscients que les
l
esions coliques diagnostiqu
ees
a la coloscopie post-FIT sont plus fr
equentes et
plus souvent avanc
ees. Les r
esultats des coloscopies faites en Ille-et-Vilaine ont
et
e donn
es plus haut. Denis et al. ont rapport
e aux JFHOD en 2016 les r
esultats
de 4 305 coloscopies post-FIT r
ealis
ees dans 16 d
epartements dont les 10
d
epartements de la r
egion Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine [9]. La valeur
pr
edictive positive
etait dans cette
etude de 6,2 % pour le cancer invasif, de
34,1 % pour l’ad
enome avanc
e, et de 16,5 % pour l’ad
enome non avanc
e. Des
variations notables
etaient observ
ees entre les d
epartements pour le diagnostic
de cancer (3,7 %-13,7 %) et celui d’ad
enomes avanc
es (24,9 %-45,4 %). Les
raisons de ces disparit
es m
eriteront d’^
etre
eclaircies afin de d
efinir un seuil de
d
etection des n
eoplasies avanc
ees qui servira de crit
ere de qualit
e aux
coloscopies faites en France pour un FIT positif, avec le seuil de 30 mg d’Hb
par gramme de selles retenu pour la positivit
e du test. Le taux de d
etection des
n
eoplasies avanc
ees
etait de 40 % en moyenne dans l’
etude rapport
ee par Denis
et al.[9]. Il est heureux de constater que la valeur pr
edictive du test FIT pour le
diagnostic d’ad
enome avanc
e ne diminue pas au fil des campagnes de d
epistage
successives avec le FIT [10].
‘‘ Apre`s un test immunologique fe´cal positif, la proportion
des coloscopies comportant au moins une ne´ oplasie avance´e
(cancer ou ade´nome avance´) devrait ^
etre 40 %’’
230 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 24 n83, mars 2017
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Le terme d’ad
enome avanc
e ayant
et
e remplac
e
a juste titre en France par celui
de polype
a haut risque, afin de prendre en compte les polypes sessiles festonn
es
et de passer
a la trappe la notion de contingent villeux au sein des ad
enomes, il
semble n
ecessaire de d
efinir dans les meilleurs d
elais, en France, le crit
ere de
qualit
e qu’il faudra r
eserver
a la coloscopie post-FIT. La proportion
elev
ee de
«n
eoplasies avanc
ees » d
ecouvertes lors des coloscopies post-FIT fait que le
gastroent
erologue est d
esormais plus souvent confront
e au probl
eme de
l’ex
er
ese endoscopique de grosses l
esions, malignes pour certaines d’entre elles.
Rappelons que l’ex
er
ese endoscopique est th
eoriquement possible pour les
cancers intramuqueux (pTis), et certains des cancers sous-muqueux (pT1). De ces
constatations, nous d
eduisons que la question de l’adressage des patients
aun
endoscopiste expert pour l’ex
er
ese de l
esions difficiles va se poser de plus en plus
souvent. Il serait dommage que les patients soient abusivement dirig
es vers un
chirurgien, faute d’expertise suffisante de la part de l’endoscopiste r
ealisant la
coloscopie post-FIT. L’
etude r
ealis
ee en Ille-et-Vilaine, recensant 4 251
coloscopies post-H
emoccult avec polypes, a montr
e que le taux d’adressage
a
un chirurgien pour des l
esions non malignes
etait de 21,1 % pour un polype de
taille 20 mm, et de 41,2 % pour un polype de taille 30 mm, avec de
grandes variations entre les endoscopistes [11]. Une
evaluation pr
ecise du
traitement appliqu
e aux l
esions n
eoplasiques diagnostiqu
ees lors des coloscopies
post-FIT devra ^
etre faite
a large
echelle, en esp
erant que les disparit
es entre
gastroent
erologues s’amenuisent.
Les gastroent
erologues ne sont pas que des endoscopistes dans la strat
egie de
d
epistage du cancer colorectal. Ce sont aussi des acteurs du d
epistage tr
es bien
plac
es pour identifier les personnes
a risque
elev
e de cancer colorectal,
notamment du fait de leur histoire familiale de cancer colorectal, et pour assurer
le d
epistage de ces personnes, prioritairement par coloscopie [12]. Mais pourquoi
faudrait-il refuser le FIT aux personnes
a haut risque de cancer et qui refusent la
coloscopie, c’est-
a-dire actuellement deux tiers des personnes concern
ees [13],
chiffre inchang
e depuis 20 ans ?
Gardons en m
emoire le fait que la strat
egie de d
epistage de masse du cancer
colorectal consiste
a inviter des personnes pour la plupart non-demandeuses
ase
faire d
epister. La coloscopie r
ealis
ee suite
a un FIT positif doit remplir tous les
crit
eres de qualit
e en terme de d
etection et de traitement des l
esions
colorectales. Les responsables de la SNFGE qui r
eclamaient activement la mise
en place du d
epistage g
en
eralis
e du cancer colorectal en France dans le Livre
Blanc de l’H
epato-Gastroent
erologie publi
e en 2000, se doivent, avec tous les
gastroent
erologues franc¸ais, d’^
etre toujours exemplaires dans cette action de
sant
e publique. Les gastroent
erologues ont la chance de pouvoir
eduquer
patients et correspondants. Ils se doivent de continuer
a
evaluer la qualit
edu
d
epistage et
a^
etre force de proposition aupr
es des autorit
es comp
etentes pour
renforcer aujourd’hui ou modifier demain les strat
egies de d
epistage en fonction
des avanc
ees de la recherche clinique.
Liens d’int
er^
ets : l’auteur d
eclare n’avoir aucun lien d’int
er^
et en rapport avec
l’article. &
Re´fe´rences
Les r
ef
erences importantes apparaissent en gras.
1. Schreuders EH, Ruco A, Rabeneck L, et al. Colorectal cancer
screening: a global overview of existing programmes. Gut 2015 ; 64 :
1637-49.
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epistage du cancer colorectal. http://www.e-
cancer.fr/Comprendre-prevenir-depister/Se-faire-depister/Depistage-du-cancer-
colorectal. Site internet consult
e le 7 janvier 2017.
3. Fitzpatrick-Lewis D, Ali MU, Warren R, et al. Screening for colorectal cancer :
A systematic review and meta-analysis. Clin Colorectal Cancer 2016 ; 15 :
298-313.
231
HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 24 n83, mars 2017
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